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La victoire est moins gaie qu'on ne le croit et la défaite moins triste qu'on ne le dit (Sénèque)
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Le journal d'un fou d'art
Chapitre :
27 titres
XIXème Chapitre
Arp rime aussi avec harponnage
01 Mai 2003
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Le groupe Calmels-Cohen vendra à Drouot le 12 juin 2003 au soir 97 lots de la collection François Arp, pour la plupart des œuvres majeures de Jean Arp, un artiste d'avant-garde encore sous-estimé sur le marché de l'art. L'histoire de cette collection mérite d'être racontée dans le détail car elle est émaillée de nombreux rebondissements. Bref, François Arp légua ces œuvres à sa fille Ruth Tilliard-Arp, morte à 85 ans en 1998. Nommé exécuteur testamentaire et légataire universel, le Dr Claude Gubler, qui fut le médecin du président François Miterrand et eut maille à partir avec le Conseil de l'Ordre après publié un livrfe intitulé « le Grand Secret », s'est ainsi chargé de mettre ces pièces rares en vente afin de payer les droits de succession et les honoraires faramineux d'avocats dépensés dans un long et coûteux procès, finalement gagné en appel l'an dernier, contre une fondation allemande. Toutefois, cette dernière s'est pourvue en cassation au début de l'année, ce qui fait que l'épineux dossier de cette succession n'est pas encore tout à fait clos. Dans un premier testament rédigé en 1966, Ruth Arp avait en effet prévu de léguer les œuvres reçues de son père à la fondation allemande de Rolandseck, créée par Marguerite Arp, la deuxième épouse de l'artiste décédée en 1994. Johannes Wasmuth, le directeur de cette fondation, avait ainsi su séduire à bon escient la nièce de l'artiste avant de lui faire signer en 1996 un additif au testament précisant que s'il venait à mourir avant elle, la collection irait alors à la fondation allemande. Le destin joua un mauvais tour à Johannes Wasmuth puisqu'il mourut d'une crise cardiaque à 61 ans en 1997, au moment même où un scandale éclata en Allemagne concernant l'achat par le Land de Rhénanie-Westphalie de marbres de Jean Arp qui étaient en fait des faux et la saisie par les douanes françaises de 146 œuvres détournées de la fondation de Clamart (32 reliefs et 114 plâtres) et découvertes dans un camion se rendant en Allemagne. Ruth Tilliard-Arp fut, dit-on, très colère au sujet de ces deux histoires et décida alors de modifier son testament en faveur du docteur Gubler lequel fut ensuite attaqué par la fondation allemande au prétexte qu'un médecin ne peut hériter de sa patiente si celle-ci a rédigé un testament au cours d'une maladie ayant conduit à sa mort. Une première vente, prévue en juin 1998 à Drouot-Montaigne, fut ainsi bloquée suite à l'action en justice entreprise par la fondation. Dans son testament, Ruth exigea cependant que le bon docteur fasse deux legs, le premier à titre privé et le second à un musée, de préférence allemand, à condition que celui-ci soit créé dans les deux ans suivant son décès sinon le legs reviendrait à l'Etat français. Claude Gubler s'est ainsi engagé à donner des œuvres pour sauver la fondation Arp de Clamart alors qu'un accord a été trouvé avec le Land de Rhénanie-Westphalie permettant à cette fondation de redevenir propriétaire des maisons ateliers et d'obtenir des droits de tirage sur des œuvres monumentales de Arp pour continuer à vivre. On le constate que certaines successions comportant des collections importantes ne sont guère faciles à régler lorsque d'énormes sommes d'argent sont en jeu. Dans le cas de Arp, il y a eu notamment un problème d'affinités nationales qui a compliqué les choses. Arp naquit à Strasbourg, alors ville allemande, en 1886 et passa une bonne partie de sa carrière en Allemagne et en Suisse alémanique. Sophie Taueber-Arp, sa première épouse morte accidentellement en 1943, était originaire de Zurich. L'artiste mourut en tant que Français en 1966 mais ses œuvres ont été partagées entre la fondation de Clamart et la fondation allemande de Rolandseck. La succession Arp a donc donné lieu à une longue bataille en justice alors que l'Etat français a joué au spectateur dans cette longue affaire, ce qui ne l'empêchera pas de prélever sa part au moment opportun, c'est à dire lors de cette vente qui devrait totaliser quelque 35 millions d'euros.
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Le groupe Calmels-Cohen vendra à Drouot le 12 juin 2003 au soir 97 lots de la collection François Arp, pour la plupart des œuvres majeures de Jean Arp, un artiste d'avant-garde encore sous-estimé sur le marché de l'art. L'histoire de cette collection mérite d'être racontée dans le détail car elle est émaillée de nombreux rebondissements. Bref, François Arp légua ces œuvres à sa fille Ruth Tilliard-Arp, morte à 85 ans en 1998. Nommé exécuteur testamentaire et légataire universel, le Dr Claude Gubler, qui fut le médecin du président François Miterrand et eut maille à partir avec le Conseil de l'Ordre après publié un livrfe intitulé « le Grand Secret », s'est ainsi chargé de mettre ces pièces rares en vente afin de payer les droits de succession et les honoraires faramineux d'avocats dépensés dans un long et coûteux procès, finalement gagné en appel l'an dernier, contre une fondation allemande. Toutefois, cette dernière s'est pourvue en cassation au début de l'année, ce qui fait que l'épineux dossier de cette succession n'est pas encore tout à fait clos. Dans un premier testament rédigé en 1966, Ruth Arp avait en effet prévu de léguer les œuvres reçues de son père à la fondation allemande de Rolandseck, créée par Marguerite Arp, la deuxième épouse de l'artiste décédée en 1994. Johannes Wasmuth, le directeur de cette fondation, avait ainsi su séduire à bon escient la nièce de l'artiste avant de lui faire signer en 1996 un additif au testament précisant que s'il venait à mourir avant elle, la collection irait alors à la fondation allemande. Le destin joua un mauvais tour à Johannes Wasmuth puisqu'il mourut d'une crise cardiaque à 61 ans en 1997, au moment même où un scandale éclata en Allemagne concernant l'achat par le Land de Rhénanie-Westphalie de marbres de Jean Arp qui étaient en fait des faux et la saisie par les douanes françaises de 146 œuvres détournées de la fondation de Clamart (32 reliefs et 114 plâtres) et découvertes dans un camion se rendant en Allemagne. Ruth Tilliard-Arp fut, dit-on, très colère au sujet de ces deux histoires et décida alors de modifier son testament en faveur du docteur Gubler lequel fut ensuite attaqué par la fondation allemande au prétexte qu'un médecin ne peut hériter de sa patiente si celle-ci a rédigé un testament au cours d'une maladie ayant conduit à sa mort. Une première vente, prévue en juin 1998 à Drouot-Montaigne, fut ainsi bloquée suite à l'action en justice entreprise par la fondation. Dans son testament, Ruth exigea cependant que le bon docteur fasse deux legs, le premier à titre privé et le second à un musée, de préférence allemand, à condition que celui-ci soit créé dans les deux ans suivant son décès sinon le legs reviendrait à l'Etat français. Claude Gubler s'est ainsi engagé à donner des œuvres pour sauver la fondation Arp de Clamart alors qu'un accord a été trouvé avec le Land de Rhénanie-Westphalie permettant à cette fondation de redevenir propriétaire des maisons ateliers et d'obtenir des droits de tirage sur des œuvres monumentales de Arp pour continuer à vivre. On le constate que certaines successions comportant des collections importantes ne sont guère faciles à régler lorsque d'énormes sommes d'argent sont en jeu. Dans le cas de Arp, il y a eu notamment un problème d'affinités nationales qui a compliqué les choses. Arp naquit à Strasbourg, alors ville allemande, en 1886 et passa une bonne partie de sa carrière en Allemagne et en Suisse alémanique. Sophie Taueber-Arp, sa première épouse morte accidentellement en 1943, était originaire de Zurich. L'artiste mourut en tant que Français en 1966 mais ses œuvres ont été partagées entre la fondation de Clamart et la fondation allemande de Rolandseck. La succession Arp a donc donné lieu à une longue bataille en justice alors que l'Etat français a joué au spectateur dans cette longue affaire, ce qui ne l'empêchera pas de prélever sa part au moment opportun, c'est à dire lors de cette vente qui devrait totaliser quelque 35 millions d'euros.
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