Ayant récemment adressé une étude à Jean-Pierre Seurat, descendant de la famille du célèbre artiste Georges Seurat, concernant une huile sur carton représentant une maison avec des aplats de couleurs bien structurés portant au dos la mention « Seurat, ma première étude sur Chevreul , 1879 », j'ai espéré que ce dernier me demanderait de la lui soumettre. Après avoir passé plus de cinq mois à étudier cette œuvre en pensant qu'elle serait une des premières produites par l'artiste avant qu'il ne produisît des peintures divisionnistes en s'inspirant du traité du savant Chevreul sur la lumière et les couleurs, j'avais donc estimé qu'il était temps de la soumettre à qui de droit en espérant obtenir un avis pertinent de sa part maisau final, je n'ai reçu en retour qu'un e-mail laconique m'annonçant que celle-ci ne pouvait être de la main de Seurat et ce, sans même m'inviter à la soumettre pour l'examiner de près.
Il n'est pas dit pour autant que M. Jean-Pierre Seurat soit dans l'erreur mais rien ne me dit qu'il ait raison car les œuvres de Georges Seurat produites avant 1882 se comptent sur les doigts d'une main, ce qui signifie qu'on connaît vraiment mal les premières années de sa carrière.
Il pourrait bien entendu s'agir d'un faux mais un plagiaire aurait plutôt cherché à produire une œuvre dans le pur esprit du divisionnisme au lieu de verser dans le compliqué et de traficoter une mention pour le moins diabolique car dès lors, des spécialistes seraient amenés à être confrontés à un véritable casse-tête avec cette petite phrase « ma première étude sur Chevreul ». C'est peut-être là un effet voulu mais j'ai du mal à adhérer à cette idée incroyable.
En attendant, je me retrouve un peu dans l'impasse puisque M. Seurat n'a pas daigné vouloir regarder cette œuvre de près, et c'est là plutôt navrant car d'habitude les experts à qui j'ai affaire m'invitent à leur rendre visite avec ce que j'ai à leur soumettre. Néanmoins, je compte néanmoins explorer d'autres pistes pour tenter de lui prouver le contraire, car il y a dans cette huile des éléments qui plaident quand même en sa faveur.