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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 11/1346
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    Ier Chapitre
    UN COMMISSAIRE-PRISEUR ÉPINGLÉ
    01 Mai 2000
    Cet article se compose de 3 pages.
    1 2 3
    Le commissaire-priseur a affirmé que ces photographies avaient été prises avant la vente mais sa version a été contestée par les journalistes du magazine qui ont indiqué que le reportage avait été réalisé au mois d'avril 1999. Il semble plutôt saugrenu de laisser entendre qu'un commissaire-priseur achèterait des œuvres pour son compte dans ses propres ventes, ce qui est formellement interdit par la loi, mais si le cas s'avère vrai voilà de quoi mettre la profession au pilori...

    On a souvent accusé des officiers ministériels d'avoir été tentés d'acheter de belles pièces dans leurs propres ventes. Il suffirait d'un complice chargé d'enchérir dans la salle pour permettre à l'un d'eux d'acquérir des tableaux ou des objets pour lui-même. On peut également imaginer, comme par exemple à la suite d'une succession sans héritiers, que les lots indiqués sur l'inventaire après-décès ne soient pas tous présentés à la vente mais que par contre, la totalité soit mentionnée comme vendue au procès-verbal de la vacation. Ce petit jeu d'écriture est toujours possible pour peu qu'on soit malhonnête. Ce serait vraiment méchant d'assimiler le verbe priser au mot "prise" si souvent utilisé lorsqu'on évoquait jadis les flibustiers... La plupart des commissaires-priseurs sont de grands collectionneurs. Placés aux premières loges pour inventorier toutes sortes de pièces, ils peuvent, il est vrai, être saisis à un moment ou à un autre du démon de la tentation puisqu'après tout ils ne restent que des hommes...

    Dimanche 11 juin, nouvelle virée aux Puces, marché envahi par des touristes qui ont tout juste de quoi s'offrir un sandwich et une glace. Nouvelles lamentations des marchands qui se tournent les doigts depuis la veille et enragent de ne pas voir un seul client.

    L'un d'eux peste contre un de ces amateurs à la noix qui lui a payé 3500 FF en quatre fois une plaque de Torah en argent il y a de cela cinq mois et qui est revenu se faire rendre son argent sous prétexte que celle-ci était fausse. Enervé, le professionnel a remboursé illico le mauvais coucheur qui avait cru faire un bon coup puisque d'habitude une telle plaque, certes authentique, vaut plus de huit mille francs. Même fausse, elle valait pratiquement l'argent qu'il avait déboursé au compte goutte.

    Les gens viennent souvent aux Puces en se disant qu'ils vont y réaliser une bonne affaire en marchandant les prix et ce genre d'approche s'est nettement amplifié durant ces dernières années tandis que les prix flambent de plus en plus à Drouot, où les enchères sont faites pour monter. Résultat: de nombreuses pièces vendues aux Puces sont devenues bien moins chères que dans les salles de vente.
    A midi, je déjeune avec Maurice, un brocanteur qui a commencé le métier dans les années 1975 et qui me dit avec un ton de dégoût que le métier est à l'agonie car les vrais amateurs ont disparu alors que le nombre des vendeurs de copies aux Puces augmente sans cesse. Bref, rien ne va plus, à croire que les jeux sont faits et que le marché aux Puces n'est à présent bon que pour les chiens.

    Il n'y a qu'à voir les objets entassés dans les stands pour constater que les bonnes pièces se font de plus en plus rares, un fait qui laisse les chineurs affamés. L'avenir semble donc se trouver de plus en plus du côté des salles de vente et d'Internet ainsi que le suggère la nouvelle formule de la Gazette de Drouot avec une présentation qui s'est améliorée mais dont la maquette laisse encore à désirer. Elle n'a pas de revue rivale dans son créneau et n'a ainsi pas de raison cruciale pour se remettre plus en cause. Et pourtant, le jour où surviendra la réforme de la profession de commissaire-priseur, il y aura moins d'études et plus de concurrence avec l'implantation en France de maisons anglo-saxonnes. La marchandise devenant rare, les prix resteront soutenus mais la race des chineurs sera condamnée à vieillir plus vite car les foires sont sans cesse plus pauvres en objets de qualité lesquels sont grandement drainés par les salles de vente où chaque mois les bons coups se comptent maintenant sur les doigts d'une seule main.

    La 20e Biennale des Antiquaires, quant à elle, aura lieu en septembre. Les professionnels en attendent beaucoup mais cette manifestation s'est également essoufflée depuis 1990 et a perdu de sa superbe aura au profit de la foire de Maastricht dont le succès lui fait de l'ombre.

    En fait, la Biennale s'appauvrit en objets sublimes et souffre de l'exiguité des locaux du Carrousel du Louvre en regard de la somptuosité du Grand Palais où elle avait lieu auparavant. Et puis, la Biennale a été forcée ces derniers temps d'accepter des exposants spécialisés en art moderne et contemporain pour attirer plus de visiteurs et pallier à une baisse du nombre des antiquaires prestigieux qui se sont montrés moins fidèles. Ce changement de cap apparaît en fait plus comme un aveu de faiblesse de la part des organisateurs de cette manifestation plus qu'autre chose car celle-ci a toujours été censée ne regrouper que des antiquaires. Y mêler des spécialistes de l'art contemporain c'est somme toute chercher à combler des vides et non vraiment à lui donner du sang neuf. En conclusion, la Biennale n'est plus ce qu'elle était il y a encore une décennie de cela et se débat maintenant dans un jeu complexe de maux croisés...

    Nouvelle rencontre avec «Ben Claude» qui n'arrive plus à faire authentifier quoi que ce soit depuis la découverte de son Monet. Il fait grise mine en me montrant la photo d'un tambourin peint en bleu foncé sur lequel figure un buveur et qui porte la signature «P. Ruiz», celle que Picasso utilisa avant 1900. Au dos de la photo, je lis un commentaire de Maya Picasso, sa fille, laquelle estime qu'il ne s'agit nullement d'une oeuvre du grand maître. Ca ressemble pourtant à du Picasso mais en conclusion, ce n'est, dirai-je, que du «picaglace». Il sort une autre photo de son sac qui représente des pommes et me demande si ça ne serait pas de Cézanne. Ce tableau paraît trop sombre et me fait penser plutôt à l'oeuvre d'un peintre de l'école de Pont-Aven. Peut-être Gauguin, Laval ou Slewinsky. Le regard de «Ben Claude» s'allume, le voilà à nouveau prêt à rêver mais il va lui falloir cravacher dur pour franchir les obstacles de l'expertise...

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