l'anecdote concernant Picasso: "1 million de dollars pour ce dessin?Il ne vous a pris que 5 secondes" "Ca m'a pris 50 ans pour apprendre à dessiner en 5 secondes
Une exposition intitulée « Turner-Whistler-Monet », organisée au Grand Palais à Paris du 13 octobre 2004 au 17 janvier 2005 a permis de confirmer le rôle crucial joué par Joseph Mallord William Turner (1775-1851) dans l'émergence de l'Impressionnisme.
Peintre de la lumière et de la brume, Turner révolutionna la peinture bien avant Monet, Pissarro, Renoir et d'autres peintres qui furent en faits ses fils spirituels. A travers une confrontation de ses œuvres et de celles de Whistler et de Monet, cette exposition a été une fête pour les yeux tout autant que la confirmation de l'étonnante modernité manifestée par l'artiste anglais qui rompit rapidement avec le classicisme au profit de la liberté.
Turner préféra souvent travailler à l'aquarelle pour exacerber les effets de lumière et de brouillard sur l'eau alors que Whistler fut un des premiers à subir son influence directe en découvrant ses œuvres à Londres, une ville dont le ciel était chargé des fumées des usines créées lors de la révolution industrielle.
Ce fut lors d'un voyage effectué en 1870 à Londres en compagnie de Pissarro, alors tous deux fuyaient la guerre franco-prussienne, que Monet fut ébloui par les œuvres de Turner et se décida alors à peindre des œuvres éthérées, des « impressions » selon un critique de l'époque en décrétant que le paysage anglais était le plus extraordinaire pour un peintre.
Monet s'attacha à peindre des levers et des couchers de soleil alors que Whistler s'intéressa plutôt à traduire des effets de nuit sur la toile. Tous deux ne seraient pas parvenus au sommet de leur art sans s'inspirer de l'éclaboussant Turner et de sa vision de la lumière. Néanmoins, le magicien anglais n'aurait certainement pas trouvé le chemin de la liberté sans voir les œuvres de Gainsborough et celles d'autres artistes comme Vernet, Ruysdael ou Claude Gellée, ce qui signifie que l'histoire de la peinture est constituée de maillons et non de rupture soudaines.
Cet artiste visionnaire que fut Turner ne fut cependant pas compris de ses contemporains. Toutefois, il eut suffisamment de commandes pour des œuvres plus classiques, ce qui lui permit de vivre confortablement tout en poursuivant ses recherches.
En découvrant ses œuvres au cours d'une visite à la National Gallery, Monet éprouva le tressaillement d'une bonne rencontre, le choc avertisseur d'une sympathie, la joie d'apercevoir ce qu'il cherchait avait hanté un autre esprit et que la réalisation était déjà commencée. C'est ainsi que son « Impression soleil levant » peinte en 1872 rappela furieusement l'aquarelle titrée « Crépuscule » exécutée par Turner en 1829, probablement à Rouen.
Fils aîné d'un barbier-coiffeur-perruquier de Londres, Turner réalisa ses premiers dessins vers l'âge de onze ans avant de travailler chez un graveur -imprimeur pour lequel il coloria des épreuves. Reçu à la Royal Academy à 14 ans, il devint l'élève de l'aquarelliste Thomas Malton et exposa une aquarelle à l'académie un an plus tard. A partir de là, il effectua de nombreux voyages dans la campagne anglaise en ramenant des quantités de dessins représentant des ruines ou des paysages. En 1793, il obtint la «Palette» d'argent pour un dessin de paysage à la Société des Arts et travailla comme graveur et aquarelliste en recevant des commandes de dessins topographiques pour lesquels il excellait.
Une exposition intitulée « Turner-Whistler-Monet », organisée au Grand Palais à Paris du 13 octobre 2004 au 17 janvier 2005 a permis de confirmer le rôle crucial joué par Joseph Mallord William Turner (1775-1851) dans l'émergence de l'Impressionnisme.
Peintre de la lumière et de la brume, Turner révolutionna la peinture bien avant Monet, Pissarro, Renoir et d'autres peintres qui furent en faits ses fils spirituels. A travers une confrontation de ses œuvres et de celles de Whistler et de Monet, cette exposition a été une fête pour les yeux tout autant que la confirmation de l'étonnante modernité manifestée par l'artiste anglais qui rompit rapidement avec le classicisme au profit de la liberté.
Turner préféra souvent travailler à l'aquarelle pour exacerber les effets de lumière et de brouillard sur l'eau alors que Whistler fut un des premiers à subir son influence directe en découvrant ses œuvres à Londres, une ville dont le ciel était chargé des fumées des usines créées lors de la révolution industrielle.
Ce fut lors d'un voyage effectué en 1870 à Londres en compagnie de Pissarro, alors tous deux fuyaient la guerre franco-prussienne, que Monet fut ébloui par les œuvres de Turner et se décida alors à peindre des œuvres éthérées, des « impressions » selon un critique de l'époque en décrétant que le paysage anglais était le plus extraordinaire pour un peintre.
Monet s'attacha à peindre des levers et des couchers de soleil alors que Whistler s'intéressa plutôt à traduire des effets de nuit sur la toile. Tous deux ne seraient pas parvenus au sommet de leur art sans s'inspirer de l'éclaboussant Turner et de sa vision de la lumière. Néanmoins, le magicien anglais n'aurait certainement pas trouvé le chemin de la liberté sans voir les œuvres de Gainsborough et celles d'autres artistes comme Vernet, Ruysdael ou Claude Gellée, ce qui signifie que l'histoire de la peinture est constituée de maillons et non de rupture soudaines.
Cet artiste visionnaire que fut Turner ne fut cependant pas compris de ses contemporains. Toutefois, il eut suffisamment de commandes pour des œuvres plus classiques, ce qui lui permit de vivre confortablement tout en poursuivant ses recherches.
En découvrant ses œuvres au cours d'une visite à la National Gallery, Monet éprouva le tressaillement d'une bonne rencontre, le choc avertisseur d'une sympathie, la joie d'apercevoir ce qu'il cherchait avait hanté un autre esprit et que la réalisation était déjà commencée. C'est ainsi que son « Impression soleil levant » peinte en 1872 rappela furieusement l'aquarelle titrée « Crépuscule » exécutée par Turner en 1829, probablement à Rouen.
Fils aîné d'un barbier-coiffeur-perruquier de Londres, Turner réalisa ses premiers dessins vers l'âge de onze ans avant de travailler chez un graveur -imprimeur pour lequel il coloria des épreuves. Reçu à la Royal Academy à 14 ans, il devint l'élève de l'aquarelliste Thomas Malton et exposa une aquarelle à l'académie un an plus tard. A partir de là, il effectua de nombreux voyages dans la campagne anglaise en ramenant des quantités de dessins représentant des ruines ou des paysages. En 1793, il obtint la «Palette» d'argent pour un dessin de paysage à la Société des Arts et travailla comme graveur et aquarelliste en recevant des commandes de dessins topographiques pour lesquels il excellait.
En 1796, il exposa pour la première fois une peinture à l'huile à la Royal Academy avant de devenir peintre associé de celle-ci en novembre 1799 puis membre en 1802, année où il fit son premier séjour en France et en Suisse. Au Louvre, il fut attiré par les œuvres de Ruysdael, Titien, Poussin, Rembrandt, Claude Gellée, Le Caravage et Rubens qu'il copia avant de traiter des sujets historiques ou mythologiques.
Néanmoins, Turner fut avant tout intéressé à peindre des paysages, notamment dans la veine de Gainsborough ou de Constable, et à produire des dessins de vues très prisés par ses commanditaires. En 1811, il commença à donner des cours de perspectives à la Royal Academy puis, après la chute de Napoléon, il entreprit une série de voyages en Europe avant de découvrir l'Italie en 1819. A partir de là, il produisit des œuvres exhalant des atmosphères impalpables, des sensations indicibles et mouvantes.
Les œuvres des années 1820 furent d'ailleurs marquées par l'influence de Poussin et surtout de Claude Gellée le Lorrain avec cependant une plus grande intensité au niveau de l'atmosphère avant de se détacher de l'influence de ces maîtres et de trouver à partir de 1822 une homogénéité stylistique pour finalement devenir le précurseur de la peinture en plein air, de la lumière, des brumes, de l'eau et de leurs effets.
Travailleur insatiable, Turner déclina ces effets sous toutes leurs coutures avec une poésie jamais égalée. L'artiste alla même jusqu'à devenir féerique en exacerbant son romantisme au plus haut point, notamment dans une œuvre datée de 1840 représentant des transporteurs d'esclaves passant par-dessus bord morts et mourants où le soleil perçant les brumes laisse voir la faune aquatique sous les moirures glauques des flots.
Turner avait déjà exercé d'incroyables prouesses avec des oeuvres représentant l'incendie de la chambre des Lords et des Communes ou la flotte amarrée de nuit en 1835 avant de créer son étonnant chemin de fer de pluie, de vapeur et de vitesse en 1844.
Admiré par Ruskin qui le défendit âprement, Turner poursuivit ses voyages alors qu'en 1848, le collectionneur Robert Vernon acheta à la Royal Academy une vue de Venise depuis l'hôtel Europa qu'il offrit à la National Gallery pour en faire la première œuvre du peintre à figurer dans ce musée.
A partir de 1840, ses vues de Venise prirent une grande importance dans son œuvre probablement parce qu'il considéra son eau et son ciel avec ses mirages changeants comme le symbole du monde qu'il imaginait en s'interrogeant sur la nature de la lumière et la physique des couleurs et en poussant encore plus loin sa libre expression sur la toile.
Turner fut ainsi le chaînon principal de la jonction entre Claude Gellée et Monet qui critiqua cependant son romantisme exubérant en oubliant qu'il avait été le peintre d'une autre époque. Il cessa de peindre en 1846 en se cachant dans un cottage à Chelsea sous le nom de Booth, Chelsea où Whistler décida paradoxalement de s'installer pour peindre des œuvres sous son influence.
A l'issue de sa carrière, Turner laissa derrière lui 250 carnets de croquis, 19 000 dessins et aquarelles et plus de 500 huiles qu'il légua presque en totalité à son pays à condition que deux de ses œuvres, « Lever de soleil dans la brume » de 1807 et « Didon construisant Carthage » de 1815 fussent accrochées entre deux peintures de Claude Lorrain à la National Gallery. Il fut enterré selon son vœu à la cathédrale Saint Paul près de Sir Joshua Reynolds le 30 décembre 1851.