Francisco Goya avait le pinceau prolifique dans tous les sens du terme. En produisant des centaines d'oeuvres mais aussi en séduisant nombre de femmes à la cour d'Espagne et en faisant 22 enfants à son épouse...
Duchamp passa par là avec ses bicyclettes et son fameux urinoir, dont une copie, éditée en 1968 à 8 exemplaires, a été vendue 1,7 millions de dollars chez Sotheby's. A ce prix là, l'acheteur aurait peut-être mieux fait de s'acheter un urinoir en or massif incrusté de diamants au lieu de s'offrir une misérable réédition qui ne devrait pas le faire pisser de joie éternellement.
Duchamp avait jeté les bases d'un Surréalisme qui au départ, puisait malgré tout ses racines dans l'art proprement dit. Ce pape de la provocation ne se doutait probablement pas qu'il finirait par être dépassé par des artistes sortis d'un cocon avant tout médiatique qui ont maintenant le culot de se présenter comme ses héritiers.
Ainsi son mariage avec la Cicciolina a contribué à mieux faire connaître Koons que tous les articles qui avaient été publiés sur lui avant cet événement.
Au début des années 1970, l'hyperréalisme a laissé progressivement la place à la récupération sous toutes ses formes. Toutefois, l'art est resté néanmoins très présent dans les oeuvres de César, de Arman ou de Tony Cragg pour ne citer que ceux-là ainsi que parmi les artistes de la Figuration Libre.
En fait, les premiers craquements du séisme qui couvait ont eu lieu dès les années 1960, notamment à travers les oeuvres d'Yves Klein ou de Daniel Spoerri qui collait des assiettes et d'autres ustensiles sur ses toiles pour représenter des habitudes quotidiennes.
En outre, personne ne niera que les installations vidéo d'un Nam Jun Pak n'ont pas arrangé les choses même si l'héritage de Duchamp le manipulateur a longtemps pu être préservé grâce à une sorte de verrou de sureté qui maintenait les happenings dans les normes de l'acceptable.
Les nouveaux acheteurs ont malheureusement peu de connaissances dans le domaine de l'art pour déterminer la frontière entre la création pure et le n'importe quoi. Ils n'achètent la plupart du temps que par instinct, guidés par des images percutantes gravées dans leur mémoire depuis leur prime jeunesse.
Déjà, les milliers de dessins sur celluloïd des oeuvres de Walt Disney ont été recherchés par les collectionneurs dès le milieu des années 1980 pour finalement atteindre des prix faramineux en vente.
On en est venu à acquérir des images cultes de toutes sortes ce qui a eu pour effet de générer des artistes voués à les glorifier. Le plus simple serait d'opposer une œuvre d'un Picasso ou d'un Modigliani, voire d'un Dali ou d'un Miro à cette panthère rose de Jeff Koons vendue par Christie's pour essayer de faire la part des choses tant au niveau artistique esthétique ou historique qu'à celui de la valeur purement économique, actuelle ou future.
Il suffirait de ce simple test pour se rendre compte que Jeff Koons ne tient pas la route face à ses aînés même si la motivation actuelle des nouveaux acheteurs est susceptible de fausser tout jugement.
Duchamp passa par là avec ses bicyclettes et son fameux urinoir, dont une copie, éditée en 1968 à 8 exemplaires, a été vendue 1,7 millions de dollars chez Sotheby's. A ce prix là, l'acheteur aurait peut-être mieux fait de s'acheter un urinoir en or massif incrusté de diamants au lieu de s'offrir une misérable réédition qui ne devrait pas le faire pisser de joie éternellement.
Duchamp avait jeté les bases d'un Surréalisme qui au départ, puisait malgré tout ses racines dans l'art proprement dit. Ce pape de la provocation ne se doutait probablement pas qu'il finirait par être dépassé par des artistes sortis d'un cocon avant tout médiatique qui ont maintenant le culot de se présenter comme ses héritiers.
Ainsi son mariage avec la Cicciolina a contribué à mieux faire connaître Koons que tous les articles qui avaient été publiés sur lui avant cet événement.
Au début des années 1970, l'hyperréalisme a laissé progressivement la place à la récupération sous toutes ses formes. Toutefois, l'art est resté néanmoins très présent dans les oeuvres de César, de Arman ou de Tony Cragg pour ne citer que ceux-là ainsi que parmi les artistes de la Figuration Libre.
En fait, les premiers craquements du séisme qui couvait ont eu lieu dès les années 1960, notamment à travers les oeuvres d'Yves Klein ou de Daniel Spoerri qui collait des assiettes et d'autres ustensiles sur ses toiles pour représenter des habitudes quotidiennes.
En outre, personne ne niera que les installations vidéo d'un Nam Jun Pak n'ont pas arrangé les choses même si l'héritage de Duchamp le manipulateur a longtemps pu être préservé grâce à une sorte de verrou de sureté qui maintenait les happenings dans les normes de l'acceptable.
Les nouveaux acheteurs ont malheureusement peu de connaissances dans le domaine de l'art pour déterminer la frontière entre la création pure et le n'importe quoi. Ils n'achètent la plupart du temps que par instinct, guidés par des images percutantes gravées dans leur mémoire depuis leur prime jeunesse.
Déjà, les milliers de dessins sur celluloïd des oeuvres de Walt Disney ont été recherchés par les collectionneurs dès le milieu des années 1980 pour finalement atteindre des prix faramineux en vente.
On en est venu à acquérir des images cultes de toutes sortes ce qui a eu pour effet de générer des artistes voués à les glorifier. Le plus simple serait d'opposer une œuvre d'un Picasso ou d'un Modigliani, voire d'un Dali ou d'un Miro à cette panthère rose de Jeff Koons vendue par Christie's pour essayer de faire la part des choses tant au niveau artistique esthétique ou historique qu'à celui de la valeur purement économique, actuelle ou future.
Il suffirait de ce simple test pour se rendre compte que Jeff Koons ne tient pas la route face à ses aînés même si la motivation actuelle des nouveaux acheteurs est susceptible de fausser tout jugement.
Si Jeff Koons devient une nouvelle star du monde de l'art alors pourquoi réléguer Clovis Trouille ou le facteur Cheval à un niveau bien inférieur au sien ?
Si les artistes actuels ne traduisent plus que les gôuts des gens qui fréquentent les endroits branchés de Londres, Paris, New York ou Los Angeles qui vibrent au son de la musique techno, vivent au rythme des parades gays et des Rave parties et se saoûlent d'images virtuelles, on peut alors s'inquiéter du sort qui pourrait être tôt ou tard réservé à ceux qui ont permis à l'art de s'épanouir à travers les siècles.
En faisant de Jeff Koons une star de l'art d'aujourd'hui, les nouveaux collectionneurs ne rendent pas justice aux maîtres qui ont fait l'histoire.
Il est vrai que la révolution industrielle a bousculé le paysage artistique dès la fin du 19e siècle et favorisé l'émergence d'artistes comme Fernand Léger, Le Corbusier, Tinguely et bien d'autres tenants d'un art lié à la mécanique. Mais tout cela s'est sans cesse déroulé avec des associations d'idées alors qu'aujourd'hui, la récupération d'images se fait sans le souci de respecter l'art au premier chef mais plutôt en puisant des recettes de marketing visant à transformer tout produit en objet de culte pourvu qu'il ait longtemps frappé nos imaginations.
Pourrait-on imaginer Rodin réalisant une sculpture de la panthère rose ? Ce qui était impensable il y a moins d'un siècle devient possible aujourd'hui par le biais d'un artiste qui n'arrive pas à la cheville du premier nommé. C'est là où le bât blesse. Il aurait peut-être été acceptable de voir Picasso peindre par exemple Superman mais en attendant, on ne trouve pas tellement à redire face à une œuvre aussi mièvre et vulgaire que cette Cicciolina étreignant la panthère rose.
Cela nous amène à poser la question de savoir si l'art contemporain n'entre pas dans une période de décadence où l'artiste, privé de sa liberté de jugement, se trouve conditionné par des clichés générés par le cinéma ou la publicité et ne créée que pour satisfaire un certain public ce qui au final, le rend esclave d'un système.
Pire, ce système est essentiellement contrôlé par les Etats-Unis qui de ce fait imposent une forme de culture qui menace à la longue d'être débilitante. Après la panthère rose, à quand un grandiose éloge artistique de Mc Donald, voire de Microsoft ?
En attendant le véritable art contemporain se vend bien comme les oeuvres de Warhol, «The Last Supper» de 1986 adjugée 772,500 dollars, de Basquiat avec «Baptismal» de 1982, enlevée à 1,3 million de dollars. On notera également l'émergence d'artistes allemands comme Thomas Struth (178,500 dollars pour «Musée du Louvre IV» d'une édition de dix) et Martin Kippenberger (717,500 dollars pour «Untitled IV, Prada I» qui n'avait été estimé que 60,000 dollars.
Par ailleurs, une photo couleur éditée à six exemplaires d'Andreas Gurzky a atteint 173,000 dollars, soit quatre fois son estimation basse. Et les Français dans tout cela ?
Sachez qu'ils sont complètement absents sur ce marché qui a tendance à devenir sans cesse plus délirant.