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UNE DETENTION CRUELLE ET ABOMINABLE POUR UN ENFANT
01 Mai 2004



Cet article se compose de 4 pages.
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Otage, la famille royale, ne put se résoudre à accepter un sort humiliant et incertain, de sorte que les parents du dauphin finirent par prendre la décision de fuir car leur sécurité et surtout leur avenir devenaient problématiques. Une nuit, il fut tiré de son lit et emmené dans une voiture avec son père qui se faisait passer pour un valet de chambre en étant habillé sobrement. Durant le voyage, il dut apprendre par cœur une leçon improvisée pour ne pas trahir ses parents.

On lui affirma que c'était un jeu et puisqu'il en était ainsi, il ne fit pas de difficultés pour s'y soumettre mais il vit bien que ce jeu n'avait rien d'amusant car on lui répétait sans cesse qu'il fallait adopter telle attitude et pas une autre, qu'il fallait faire semblant de dormir ou se taire si la voiture était arrêtée. Il s'endormit à plusieurs reprises mais à chaque fois qu'il avait ouvert les yeux, il avait senti la main de sa mère ou celle de son père se poser sur lui comme pour lui signifier que tout allait bien mais leurs regards exprimaient une angoisse indicible propre à le rendre plus mal à l'aise.

A Varennes, il vit qu'on les empêchait de passer et qu'on forçait sa famille à faire demi-tour. Son père paraissait abattu et résigné tandis que sa mère avait du mal à retenir ses larmes. Il sut confusément qu'on voulait du mal à ses parents. Sur le chemin du retour, apeuré, il entendit des meutes de gens en colère criant leur haine du roi et tressaillit d'effroi à de nombreuses reprises en ne comprenant pas vraiment ce qui se passait et pourquoi sa famille se faisait abreuver d'injures de la sorte.

De retour à Paris, il comprit très vite que quelque chose de grave avait eu lieu car ses parents avaient l'air de plus en plus abattus. Le regard vide du roi l'inquiéta tout autant que les larmes de sa mère alors que les gens autour de lui semblaient lui montrer de l'hostilité.

Le dauphin se rendit compte que la vie reprenait son cours d'une manière bien différente et que les événements semblaient se précipiter dans un tintamarre grandissant.

Le 20 juin 1792, le calvaire qu'il commençait à endurer prit une tournure autrement dramatique lorsque des émeutiers enragés envahirent les Tuileries et bousculèrent ses parents en les humiliant encore plus. Cette scène terrifiante accentua sa peur mais sa mère était encore là pour le protéger. Il ne fut pas rassuré pour autant car il ressentit intensément son angoisse car chaque fois qu'elle le prenait dans ses bras elle ne pouvait s'empêcher de le serrer contre elle avec la force du désespoir. Et puis, à la voir prier à voix haute en suppliant Dieu de venir à son secours, il comprit que les choses allaient de mal en pis pour sa famille.

Le 10 août de la même année, ce fut pire encore au moment où des révolutionnaires ivres de sang attaquèrent les Tuileries et massacrèrent plus de 900 gardes suisses et 500 gardes nobles des armées. Les coups de fusils, les hurlements, les bruits de la bataille et des meubles que les émeutiers brisaient avec une rage indicible provoquèrent chez l'enfant un choc psychologique terrifiant. Hagard et affolé, il suivit en courant ses parents partis en toute hâte se réfugier à l'Assemblée et pendant trois jours interminables, il lut dans leurs regards l'angoisse et la frayeur qui les tenaillaient lorsque les députés débattirent avec véhémence de leur sort.

En quelques mois, le dauphin avait subi tant d'épreuves que sa pensée n'était plus celle d'un enfant ayant mené une existence normale mais d'un être incapable de trouver ses repères et sur le point d'être psychologiquement détruit.

Le 13 août, le roi, la reine, madame Elisabeth, sœur du roi, Marie-Thérèse et Louis furent conduits au Temple pour y être incarcérés sur ordre de la Commune. Le court trajet, effectué en pleine nuit, fut encore une épreuve terrifiante pour l'enfant qui aperçut dans la nuit étoilée la sinistre tour se dresser devant lui. Un gigantesque croquemitaine de pierre dont l'ombre oscillante semblait se diriger vers lui pour l'engloutir.

Le dauphin, épuisé au bout d'une journée dramatique, fut conduit vers 23 heures au deuxième étage de la lugubre tour où il partagea un logis sommaire avec son père tandis que sa mère, sa sœur et sa tante furent logées au troisième.

Se retrouvant seul avec son père, on imagine qu'il demanda à ce dernier pourquoi il devait rester loin de sa mère et de sa sœur puis, l'air frais régnant dans la pièce protégée par d'épaisses murailles le fit frissonner. Il se pelotonna dans les bras de Louis XVI qui le berça doucement dans l'espoir de le voir dormir mais, étonné d'être autant caressé- ce que son père n'avait jamais fait jusqu'alors- il leva les yeux et vit avec stupeur des larmes couler sur les joues du roi. Ce dernier se ressaisit vite et essaya de lui expliquer qu'il avait une poussière dans l'œil mais le dauphin avait déjà compris au tour de clé donné par un gardien pour fermer leur réduit sommairement aménagé que tout avait changé.

Effondré de fatigue, il s'endormit sur les genoux du roi qui alla le porter sur son lit avant de s'agenouiller et de prier le Seigneur de sauvegarder la France et sa famille.

Le roi et son fils passèrent chaque nuit dans leur logis près de quatre mois ensemble, une période durant laquelle le roi tenta de dissiper sa peur tout en lui faisant part de ses espoirs. L'enfant, qui pouvait le jour voir sa mère et sa sœur et jouer dans les jardins du Temple, reprit progressivement confiance alors que le roi, autant qu'il le put, entreprit de parfaire son éducation et de lui apprendre le sens de l'honneur et du devoir. L'automne venu, le froid se mit à envahir le quartier où l'enfant était confiné la nuit, ce qui le fit souvent tousser au point d'inquiéter le roi dont la seule consolation était d'avoir son fils à ses côtés.

Le 11 décembre, le dauphin fut une nouvelle fois brisé en apprenant qu'on le forçait à quitter son père car celui-ci allait passer en jugement. Il allait certes rejoindre sa mère et sa sœur mais la relation qu'il avait nouée chaque soir avec son père depuis leur incarcération au Temple avait été si forte qu'il se mit à croire que les monstres apparus à Versailles depuis le mois d'octobre 1789 étaient déterminés à l'anéantir à petites doses comme pour mieux le faire souffrir.

Le 20 janvier, apprenant que son père avait été condamné à mort, le dauphin s'effondra en larmes et poussa des hurlements de douleur. Les monstres allaient oser mettre la tête de son père au bout d'une pique et danser la sarabande, mais pourquoi tant de méchanceté ?

La dernière entrevue avec son père fut une épreuve pénible à supporter pour l'enfant dont les cris percèrent les murailles. Le dauphin s'adressa en pleurant aux commissaires : « Laissez-moi passer ! Je vais demander au peuple qu'il ne fasse pas mourir Papa roi ! »

Le roi, anéanti au fond de lui-même, essaya alors de lui expliquer qu'il devait s'en aller et ne jamais revenir mais que là où il serait, il veillerait sur lui. Au bout d'un quart d'heure, Charles, épuisé d'avoir tant pleuré et crié, se blottit entre les jambes de son père qui, après lui avoir raconté son procès, lui caressa la tête en lui faisant jurer de ne pas chercher à venger sa mort.

De retour auprès de sa mère, il vit celle-ci gémissante, se balancer d'avant en arrière en serrant les poings et courut vers elle en criant de désespoir puis, éreinté, il se lova contre elle et s'endormit.

Le 21 janvier, le dauphin entendit vers 10 heures 30 des salves d'artillerie tirées dans Paris annonçant la mort du roi et vit sa mère s'effondrer en pleurs sur son lit avant de reprendre ses esprits et de venir s'agenouiller devant lui. Il resta pétrifié un instant puis essaya de consoler sa mère qui le regardait fixement tout en ne comprenant pas qu'elle fut à genoux comme une domestique. « Tu es maintenant le roi … Un pauvre petit roi », souffla-t-elle. Puis, elle se releva et baisa le front le dauphin dont les pensées allaient à cet instant vers son père. Il se mit à tressaillir et se plaignit d'avoir mal au genou.

Devenu roi, l'enfant sombra encore plus dans le désespoir en voyant sa mère souvent pleurer. Par moments, lorsqu'on lui permettait de se promener dans le jardin, son esprit était ailleurs, loin du Temple, de ces gardes déguisés en croquemitaines et du décor lugubre de l'endroit où il était confiné. Il semblait aussi oublier le drame qui avait envahi sa vie lorsqu'il s'occupait à jouer aux quilles ou à faire fonctionner un oiseau-automate qu'il écoutait l'air absent ou peut-être en songeant aux oiseaux qui s'égayaient dans le ciel au-dessus du grand parc de Versailles. Par moments aussi, et de plus en plus fréquemment, il ressentait de vives douleurs parcourir son frêle petit corps et s'étouffait dans une quinte de toux interminable. En fait, sa santé physique, tout autant que mentale, devenait chancelante.

Le 3 juillet 1793, alors qu'il était alité, atteint d'une forte fièvre, cinq commissaires entrèrent sans ménagement dans sa chambre pour lire un texte de la Commune annonçant qu'il serait séparé désormais de sa mère pour vivre sous la garde des époux Simon dans le logis qu'avait occupé son père.

Marie-Antoinette s'opposa férocement à ce qu'on lui enlève son fils qui, bien qu'affaibli, s'accrocha furieusement à elle en refusant de la quitter. Cette scène dramatique qui laissa les commissaires pantois et désarmés devant les cris de la reine et de son fils dura une heure entière. Puis après moult palabres assortis de menaces déguisées, la reine, épuisée et effondrée, consentit enfin à se séparer de lui. La scène des adieux fut déchirante et insoutenable, la reine et son fils sanglotant et geignant au moment de se quitter.

Le visage ravagé par les sanglots et le corps tenaillé par une douleur diffuse, le dauphin fut présenté le 6 juillet au cordonnier Simon, un élu de la Commune nommé comme son instituteur par Robespierre, qui allait donc s'occuper de lui ainsi que son épouse qui tenta malhabilement de le consoler mais Louis la repoussa violemment et chercha refuge dans un coin comme une bête apeurée.

Au contraire de la légende qui les présenta plutôt comme des gens sans âme et sans scrupules, les Simon tentèrent cependant d'adoucir les conditions de détention du petit roi en lui offrant des jouets ou des fleurs mais, selon le témoignage de la sœur du petit roi, son précepteur ne se priva pas de lui faire chanter tous les jours la Carmagnole et d'autres refrains révolutionnaires qu'elle entendait de l'étage où elle se trouvait. Simon, dit-on, força aussi l'enfant à lire des textes obscènes ou à porter le deuil de Marat tout en le grondant méchamment et en le giflant de temps à autre.

La légende voulut aussi que Simon fit souvent boire l'enfant pour l'enivrer mais il semble plus probable qu'il se comporta avec son prisonnier comme avec n'importe quel autre, c'est à dire sans état d'âme et sans douceur.

Sous la garde de Simon, le dauphin sembla se montrer docile sauf qu'il avait souvent l'air absent comme plongé dans des pensées secrètes. Simon lui parlait et il écoutait distraitement ce que ce dernier lui disait.

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