L'exposition intitulée Mr Chow organisée à Paris à partir du 30 novembre 1999 par la galerie Enrico Navarra a attiré une bonne partie du Tout-Paris grâce à la présence de l'énigmatique Mr Chow. Chinois de Shanghaï devenu citoyen britannique, Mr Chow a passé trente ans de sa vie à faire courir les célébrités du star-system anglo-saxon dans ses restaurants de Londres, de Beverly Hills, de Los Angeles et de New York. Mr Chow ne s'est pas contenté d'être un pape de la restauration et a touché à tout dans sa jeunesse, notamment à la peinture, à la photo et au cinéma où il a tenu divers rôles dans plusieurs grands films. Mais le plus impressionnant chez cet homme abonné à la réussite se situe au niveau de son flair pour l'art contemporain.
Tout a commencé à Londres au début des années 60 lorsqu'il s'est lié d'amitié avec Peter Blake et David Hockney. Profondément narcissique, il s'est alors employé à se faire tirer le portrait sous tous les angles par ses amis artistes, d'abord en Angleterre puis aux Etats-Unis avec Ed Ruscha en 1973 à Los Angeles, avec Julian Schnabel qui peindra en 1985 son visage sur un fond d'assiettes brisées, avec Basquiat la même année qui le représentera avec deux longs bras et la mention «food as culinary gustatory aesthetic» histoire de signifier qu'il avait le bras long, Warhol qui le saisira dans sa gloire ascendante, Keith Haring qui le peindra comme une crevette verte dans un bol de nouilles et Helmut Newton qui le photographiera de dos en lisant un de ses menus ou avec sa dernière femme, la belle Eva Chun et leur toute jeune fille Asia.
La collection Chow comporte une trentaine d'œuvres qui ont été exposées chez Pace-Wildenstein à Beverly Hills en 1998 puis chez Tony Shafrazi et à la Mayor Gallery de Londres avant d'atterrir en décembre 1999 chez Enrico Navarra.
Avide de gloire, mr Chow a créé des restaurants capables d'attirer la crème de la crème et notamment des artistes à succès. Profitant du spectaculaire tremplin du phénomène Pop, il a su tisser un tissu relationnel extraordinaire comme le démontrent ses livres d'or qui contiennent les signatures prestigieuses de Lichtenstein, David Salle ou Rauschenberg pour ne citer que ceux-là. D'autres artistes comme Francesco Clemente, Baselitz ou Sandro Chia ont fait son portrait et sont les seuls Européens à avoir trouvé grâce à ses yeux.
A travers sa collection, on s'aperçoit que Mr Chow a pratiquement résumé à lui seul l'histoire de l'art contemporain en soulignant l'importance des artistes anglo-saxons qui contrôlent ce domaine depuis une trentaine d'années alors que Paris est carrément à la dérive. La présentation de cette collection dans la capitale française est donc un exemple frappant qui donne à réfléchir car l'art se fait maintenant à New York au sein de la «café society» ou à un degré moindre à Londres où l'artiste Damien Hirst a créé l'événement dans son restaurant de Notting Hill, devenu le temple de la «Néo-Pop».
Chow rime sans conteste avec show et dans ce registre, Enrico Navarra sait très bien stimuler les foules puisque trois heures après le vernissage dans sa galerie, il a convié des centaines de personnes aux Bains-Douches, la boite des nuits parisiennes restée miraculeusement à la mode depuis de nombreuses années.
Tout le monde n'avait d'yeux que pour l'étrange M. Chow, avec ses grosses lunettes, sa coupe de cheveux qui le fait bizarrement ressembler à un Himmler bridé, sa petite moustache et son air de parrain chinois sorti tout droit d'une B.D de Tintin, accompagné de sa femme et qui semblait plus que satisfait d'être le nombril de la soirée.
L'exposition intitulée Mr Chow organisée à Paris à partir du 30 novembre 1999 par la galerie Enrico Navarra a attiré une bonne partie du Tout-Paris grâce à la présence de l'énigmatique Mr Chow. Chinois de Shanghaï devenu citoyen britannique, Mr Chow a passé trente ans de sa vie à faire courir les célébrités du star-system anglo-saxon dans ses restaurants de Londres, de Beverly Hills, de Los Angeles et de New York. Mr Chow ne s'est pas contenté d'être un pape de la restauration et a touché à tout dans sa jeunesse, notamment à la peinture, à la photo et au cinéma où il a tenu divers rôles dans plusieurs grands films. Mais le plus impressionnant chez cet homme abonné à la réussite se situe au niveau de son flair pour l'art contemporain.
Tout a commencé à Londres au début des années 60 lorsqu'il s'est lié d'amitié avec Peter Blake et David Hockney. Profondément narcissique, il s'est alors employé à se faire tirer le portrait sous tous les angles par ses amis artistes, d'abord en Angleterre puis aux Etats-Unis avec Ed Ruscha en 1973 à Los Angeles, avec Julian Schnabel qui peindra en 1985 son visage sur un fond d'assiettes brisées, avec Basquiat la même année qui le représentera avec deux longs bras et la mention «food as culinary gustatory aesthetic» histoire de signifier qu'il avait le bras long, Warhol qui le saisira dans sa gloire ascendante, Keith Haring qui le peindra comme une crevette verte dans un bol de nouilles et Helmut Newton qui le photographiera de dos en lisant un de ses menus ou avec sa dernière femme, la belle Eva Chun et leur toute jeune fille Asia.
La collection Chow comporte une trentaine d'œuvres qui ont été exposées chez Pace-Wildenstein à Beverly Hills en 1998 puis chez Tony Shafrazi et à la Mayor Gallery de Londres avant d'atterrir en décembre 1999 chez Enrico Navarra.
Avide de gloire, mr Chow a créé des restaurants capables d'attirer la crème de la crème et notamment des artistes à succès. Profitant du spectaculaire tremplin du phénomène Pop, il a su tisser un tissu relationnel extraordinaire comme le démontrent ses livres d'or qui contiennent les signatures prestigieuses de Lichtenstein, David Salle ou Rauschenberg pour ne citer que ceux-là. D'autres artistes comme Francesco Clemente, Baselitz ou Sandro Chia ont fait son portrait et sont les seuls Européens à avoir trouvé grâce à ses yeux.
A travers sa collection, on s'aperçoit que Mr Chow a pratiquement résumé à lui seul l'histoire de l'art contemporain en soulignant l'importance des artistes anglo-saxons qui contrôlent ce domaine depuis une trentaine d'années alors que Paris est carrément à la dérive. La présentation de cette collection dans la capitale française est donc un exemple frappant qui donne à réfléchir car l'art se fait maintenant à New York au sein de la «café society» ou à un degré moindre à Londres où l'artiste Damien Hirst a créé l'événement dans son restaurant de Notting Hill, devenu le temple de la «Néo-Pop».
Chow rime sans conteste avec show et dans ce registre, Enrico Navarra sait très bien stimuler les foules puisque trois heures après le vernissage dans sa galerie, il a convié des centaines de personnes aux Bains-Douches, la boite des nuits parisiennes restée miraculeusement à la mode depuis de nombreuses années.
Tout le monde n'avait d'yeux que pour l'étrange M. Chow, avec ses grosses lunettes, sa coupe de cheveux qui le fait bizarrement ressembler à un Himmler bridé, sa petite moustache et son air de parrain chinois sorti tout droit d'une B.D de Tintin, accompagné de sa femme et qui semblait plus que satisfait d'être le nombril de la soirée.
L'art proprement dit a semblé curieusement absent de cet événement nocturne au cours duquel les convives se sont surtout noyés dans des torrents de boissons au son d'une musique judicieusement entraînante mais l'essentiel, dans l'esprit du sieur Enrico, était de passer un bon moment et de marquer le coup pour quelques fidèles de sa galerie en attendant peut-être de créer un jour un café-galerie qui remettra Paris sur les rails.
Une soirée en somme, fruit d'une opération publicitaire propre à valoir à la galerie Navarra quelques articles élogieux dans les revues mondaines et d'autres magazines branchés après cette nuit chaude en l'honneur de l'incroyable Mister Chow dont le dernier restaurant inauguré récemment à Westwood et appelé «Eurochow» se veut plus démocratique. Un jour peut-être on verra apparaître des fast-food chinois, des McChow qui feront la vie dure aux McDonalds et transformeront leur propriétaire en grand mandarin de la restauration rapide. Il reste que ce formidable bonhomme est déjà entré par la grande porte du panthéon de l'art contemporain grâce à ces idoles que sont Warhol, Basquiat ou Haring.
Avide de gloire, mr Chow a créé des restaurants capables d'attirer la crème de la crème et notamment des artistes à succès. Profitant du spectaculaire tremplin du phénomène Pop, il a su tisser un tissu relationnel extraordinaire comme le démontrent ses livres d'or qui contiennent les signatures prestigieuses de Lichtenstein, David Salle ou Rauschenberg pour ne citer que ceux-là. D'autres artistes comme Francesco Clemente, Baselitz ou Sandro Chia ont fait son portrait et sont les seuls Européens à avoir trouvé grâce à ses yeux.
A travers sa collection, on s'aperçoit que Mr Chow a pratiquement résumé à lui seul l'histoire de l'art contemporain en soulignant l'importance des artistes anglo-saxons qui contrôlent ce domaine depuis une trentaine d'années alors que Paris est carrément à la dérive. La présentation de cette collection dans la capitale française est donc un exemple frappant qui donne à réfléchir car l'art se fait maintenant à New York au sein de la «café society» ou à un degré moindre à Londres où l'artiste Damien Hirst a créé l'événement dans son restaurant de Notting Hill, devenu le temple de la «Néo-Pop».
Chow rime sans conteste avec show et dans ce registre, Enrico Navarra sait très bien stimuler les foules puisque trois heures après le vernissage dans sa galerie, il a convié des centaines de personnes aux Bains-Douches, la boite des nuits parisiennes restée miraculeusement à la mode depuis de nombreuses années.
Tout le monde n'avait d'yeux que pour l'étrange M. Chow, avec ses grosses lunettes, sa coupe de cheveux qui le fait bizarrement ressembler à un Himmler bridé, sa petite moustache et son air de parrain chinois sorti tout droit d'une B.D de Tintin, accompagné de sa femme et qui semblait plus que satisfait d'être le nombril de la soirée.
L'art proprement dit a semblé curieusement absent de cet événement nocturne au cours duquel les convives se sont surtout noyés dans des torrents de boissons au son d'une musique judicieusement entraînante mais l'essentiel, dans l'esprit du sieur Enrico, était de passer un bon moment et de marquer le coup pour quelques fidèles de sa galerie en attendant peut-être de créer un jour un café-galerie qui remettra Paris sur les rails.
Une soirée en somme, fruit d'une opération publicitaire propre à valoir à la galerie Navarra quelques articles élogieux dans les revues mondaines et d'autres magazines branchés après cette nuit chaude en l'honneur de l'incroyable Mister Chow dont le dernier restaurant inauguré récemment à Westwood et appelé «Eurochow» se veut plus démocratique. Un jour peut-être on verra apparaître des fast-food chinois, des McChow qui feront la vie dure aux McDonalds et transformeront leur propriétaire en grand mandarin de la restauration rapide. Il reste que ce formidable bonhomme est déjà entré par la grande porte du panthéon de l'art contemporain grâce à ces idoles que sont Warhol, Basquiat ou Haring.