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L'ART DANS TOUS SES ETATS :


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Parfois donc, le marché de l'art ressemble à une partie de poker avec des bluffeurs et des joueurs possédant des cartes truquées alors que d'autres participants sont assurés d'avoir un jeu gagnant. Certains pros de ce marché sont même parfois gagnants d'avance comme ce marchand parisien qui a acheté pour moins de 70.000 F dans une vente de province une vue du Brésil par le peintre du XVIIe siècle Frans Post et qui l'a revendu plus de 22 millions de francs en janvier 1997 à New York.

En plus d'un œil aiguisé, il avait eu un informateur et à sa disposition une volumineuse documentation pour dénicher ce chef d'œuvre ayant appartenu à la collection de Louis XIV. Un autre que lui aurait probablement été bien en peine de reconnaître la patte d'un grand maître dans ce tableau et encore moins courageux pour débourser le prix d'une petite voiture pour l'acquérir. Seulement, notre marchand est en relation étroite avec le fameux Gotha de l'art et de ce fait, il a pu sans trop de peine faire authentifier l'œuvre en question.
On ne s'arrêtera pas là puisqu'il y a une suite à cette histoire.

Ayant figuré à l'inventaire des collections royales, le tableau aurait dû être classé au patrimoine par les représentants des Musées de France à sa sortie du territoire. Or, celui-ci aurait été exporté illégalement via un autre pays. Comme le marchand aura du mal à expliquer qu'il ne pensait pas que cette peinture avait au départ une telle valeur, on peut supputer qu'il devra trouver des arguments plus valables pour s'expliquer avec les représentants de l'Etat . On ajoutera que ces derniers oublient parfois de leur côté tout esprit d'honnêteté lorsqu'ils achètent des oeuvres importantes pour les musées en prétendant que celles-ci ont été produites par des artistes mineurs alors que tel n'est pas le cas. Certaines affaires retentissantes ont suffi à rappeler ce fait durant ces 30 dernières années.
A certains niveaux, mais surtout à l'étage supérieur, les dés semblent pipés au bénéfice quasi exclusif des puissants du marché. En dessous, il vit sa petite existence en s'alimentant de tout ce qui le compose, ce qui laisse une place importante au flou puisque les faux, les bidouilles, les petites magouilles et j'en passe sont toujours là.
Et tout cela n'empêche toujours pas les amoureux de l'art de fréquenter ce marché sauf qu'il pourrait attirer bien plus d'amateurs s'il n'était pas aussi difficile à cerner. Les solutions pour le rendre plus ouvert restent à trouver mais tant que l'élite sera aux commandes, il ne sera vraiment pas possible de révolutionner ce domaine. L'ennui est que les tableaux et les objets les plus chers sont accaparés par celle-ci et que les barrières qu'elle a naturellement érigées entre elle et le reste du marché risquent de rester longtemps immuables. Pour trouver un petit début de solution à une démocratisation du marché de l'art, il serait primordial de donner une place plus importante à l'art dans les études et de faire découvrir celui-ci à un plus grand nombre. Pour ce qui est de l'avenir immédiat, on ne risque pas de changer le comportement des intervenants de base de ce marché, ce qui rend évidemment Monsieur de la Fontaine toujours d'actualité. On n'évitera pas non plus les faux et les vols qui sont à l'art ce qu'est le sida au genre humain et on trouvera toujours en chemin ces personnages troubles qui évoluent comme des microbes dans le ventre de ce marché.

L'essentiel reste de faire bouger les choses, de secouer les vieux tapis, de faire progresser la connaissance, de briser cette notion d'élitisme qui impose des castes, en un mot de démocratiser un univers qui vit toujours comme sous l'Ancien Régime depuis que le marché est devenu une réalité. En attendant, les grandes collections reviennent en moyenne tous les 30 ans sur le marché et le danger est de voir l'art être progressivement annexé par de gros conglomérats financiers ou industriels qui se serviraient de son aura sous prétexte d'oeuvrer pour le bien de l'humanité et en faisant oublier par là même qu'ils sont vrais les maîtres de la planète. On a failli assister à ce phénomène avec des achats massifs effectués par des sociétés nipponnes avant la crise du Golfe survenue en 1991. Les nombreuses faillites enregistrées au Japon depuis lors ont nettement freiné cette tendance mais il suffirait d'une reprise économique sérieuse pour que le danger revienne au galop.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, ce sont les ventes records qui font le marché et non pas celles effectuées par la masse des acheteurs car ces records sont toujours mythiques et font vibrer la presse à l'unisson. Qui songerait à faire la comparaison avec le chiffre d'affaires global du marché de l'art avec le PNB d'un pays moyennement industrialisé ? On comprendrait alors que ce domaine n'est qu'à l'image du crapaud qui veut se faire aussi gros qu'un bœuf. Ce chiffre ne représente que des cacahuètes mais on ne retient toujours que le Van Gogh , le Picasso ou le Rembrandt qui a passé la barre des 20 millions de dollars dans une vente et on oublie que cela ne représente qu'un verre d'eau versé dans ce grand aquarium où évoluent parfois d'étranges poissons.

Au final, le marché de l'art ne génère que du rêve pour la plupart de ses intervenants sauf pour l'élite qui a su se créer un outil concret : celui de sa promotion et de sa puissance. Ceux qui appartiennent à la plèbe du marché peuvent continuer à se noyer dans leurs fantasmes. Pour l'élite art rime avec argent. Pour les autres il continue à avoir plusieurs facettes, celle de l'espoir déçu, de l'envie d'aimer ce qu'on ne peut posséder et de la certitude que l'art est ce que l'humanité a pu léguer de plus beau aux générations à venir. Au final, l'art reste un plaisir si l'on consent à être lucide. Mais peut-on l'être vraiment à partir du jour où l'on tombe sous le charme d'un bel objet ou d'un tableau qu'on juge splendide ?

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