Les activités des fondeurs français de sculptures se
sont amenuisées depuis ces trois dernières décennies pour ne laisser la place
qu'à une poignée de maisons confrontées sans cesse à des difficultés pour
survivre.Il y a un siècle pourtant, les fonderies françaises étaient les plus renommées au monde.
Il y a 130
ans, l'industrie du bronze occupait 7500 ouvriers dans 600 fabriques alors que
60 ans plus tôt, la profession s'était organisée en créant une "Réunion
des fabricants de bronze" ayant pourobjectif de défendre les intérêts de ses membres et en particulier de
lutter contre la contrefaçon (voir : http://www.au-bazar-du-luxe.com/s/39-Partenaires/).
Plus tard, pour lutter contre les multiplications
inconsidérées d'œuvres en bronze et contre les faux des fondeurs comme Rudier,
Hébrard et Valsuani furent les premiers à se décider de numéroter leurs
tirages, chaque épreuve portant un numéro d'ordre et le chiffre total du
tirage.
La liste des fondeurs et éditeurs de bronzes des XIXe
et XXe siècle étant assez longue, parmi les plus importantes figure ainsi la maison Susse Frères :
Cette maison, la plus ancienne encore en activité, fut créée en 1806 dans le passage des
Panoramas à Paris par deux frères, Nicolas et Michel Victor Susse. Ce fut d'abord
une entreprise de fournitures de papeterie qui commercialisa à une petite échelle des statuettes en
bronze. Elle ne se consacra à la fonte qu'à partir de 1839, lors de l'Exposition des Produits de l'Industrie. La même année
Susse édita son premier catalogue, un fascicule de six pages présentant ses produits avant de démarre r pour de bon son activité par le biais d'un contrat signé avec James Pradier en 1841. En 1847, Susse reçut l'autorisation d'utiliser le procédé de réduction Sauvage avant de développer ses activités sous le
Second Empire après avoir ajouté de nombreux artistes à son
catalogue. Après la mort des fondateurs , Albert Susse s'employa à donner une nouvelle envergure à la maison donnera un nouvel élan à
cette maison qui poursuivit toutefois son activité première dans ses deux magasins de la rue de Ménilmontant et du 31 rue
Vivienne. Néanmoins, Albert Susse donna la priorité à son activité de
fondeur avant d'ouvrir un nouveau magasin au début du 20ème siècle au 13 boulevard de la Madeleine. Le catalogue se diversifia et compta alors tous les grands sculpteurs de l'époque, notamment Mène, Cain, Tourgueneff, Barrias, Jules-Aimé Dalou, Agathon Léonard, Lanceray, Mongin, Théodore Rivière, Hector Lemoire,
Falguière ou Mathurin Moreau Installée à Arcueil, la fonderie a continué à fonctionner malgré les aléas du métier.