La Pinacothèque de Paris située place de la Madeleine présente du 3 octobre au 17 mars 2013 une exposition consacrée à Vincent Van Gogh et son attrait pour l'art japonais.
Le japonisme séduisit grandement le peintre maudit qui en fit écho dans une lettre adressée d'Arles à son frère Théo en février 1888 dans laquelle il rapporta avoir vu de la neige dans les environs pour comparer alors ce qu'il voyait avec les paysages d'hiver vus par des artistes japonais.
Subjugué par les Impressionnistes et par Cézanne dès son arrivée à Paris en 1886, Van Gogh perfectionna sans cesse son art en éclaircissant sa palette sans aller à les imiter tout en s'intéressant à l'art de l'Extrême-Orient et notamment celui des estampes japonaises dont il s'inspira en se permettant de le copier. Puis, lassé de la vie parisienne, il partit pour la Provence avec l'espoir d'y trouver une atmosphère rappelant celle du Japon.
Van Gogh ne se sentit pas vraiment à l'aise durant son séjour arlésien sauf lorsqu'il alla se promener dans la campagne où il découvrit la lumière et trouva matière à peindre en ne manquant pas de faire souvent référence à l'art subtil des Japonais pour simplifier les formes, pour appliquer des couleurs vives sur la toile et interpréter la nature avec un oeil résolument neuf.
Gauguin vint le rejoindre en octobre 1888 et tous deux saisirent les mêmes motifs avec l'envie évidente de se confronter mais la confrontation se poursuivit dans la maison qu'ils occupèrent pour déborder le cadre artistique et conduire à de violentes disputes jusqu'au moment où Vincent se coupa l'oreille à l'issue d'une ultime querelle. On constate aujourd'hui dans leurs oeuvres que leur interprétation de l'art japonais fut différente même si les deux artistes convinrent avec à-propos qu'il s'agissait d'un moyen pour s'écarter avec subtilité de l'Impressionnisme et se servir de celui-ci pour conjuguer le pointillisme autrement que les divisionnistes.
Gauguin l'ayant abandonné après ce séjour désastreux mais ô combien bénéfique pour le développement de l'art moderne, Van Gogh se réfugia intensément dans la peinture pour ne pas sombrer dans la folie en créant alors des oeuvres magistrales avant d'aller chez le Dr Gachet à Auvers où il poursuivit sa quête de l'absolu durant les trois mois qui précédèrent sa mort.