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LE MARCHE DE L'ART EST DEVENU DE PLUS EN PLUS SPECULATIF par Adrian Darmon
09 Novembre 2012
Catégorie : Marché

Peinte en 1932, une toile de Picasso titrée  « Nature Morte aux Tulipes » a été vendue pour 41,5 millions de dollars (32,7 millions d'euros) par Sotheby's le 8 novembre 2012 à New York lors d'une vente de tableaux impressionnistes et modernes qui s'est néanmoins révélée décevante avec 30% d'invendus et un produit total de 163 millions de dollars par rapport à la fourchette de 170 à 245 millions qui était escomptée.

Deux autres œuvres de Picasso, « Plant de Tomate » et « Femme à la robe verte » toute comme la toile de Cézanne titrée « Femme à l'hermine » n'ont pas trouvé preneur de leur côté pour démontrer ainsi que le marché devenait de plus en plus sélectif en temps de crise.

La veille Christie's avait vendu des nénuphars de Monet pour 43,8 millions de dollars (34,5 millions d'euros) et une toile de Kandinsky pour le prix record de 23 millions de dollars tout en enregistrant également 30% d'invendus.

Le marché a donc réduit sa vitesse de croisière tout en limitant la casse mais tout indique qu'il sera rattrapé par la crise si la croissance ne revient pas en Europe ou aux Etats-Unis. Pour l'instant, il tient grâce au concours des milliardaires de la planète qui en ont fait un terrain de prédilection pour spéculer, à tout va ce qui représente un risque évident vu qu'ils ne recherchent que les bonnes pièces.

Il n'en demeure pas moins que les acteurs du marché sont pour la plupart dénués de connaissances en art et qu'ils achètent des œuvres à la manière de ceux qui font d'importantes transactions dans les domaines des matières premières ou de la finance pour engranger des profits.

Basé sur un esthétisme apprécié de tous, l'art impressionniste et moderne ne souffre pas d'être discuté mais il en va autrement pour l'art contemporain où les achats se font de plus en plus en dépit du bon sens.

Un signal d'alerte a d'ailleurs été donné aux Etats-Unis par le très respecté critique d'art Dave Hickey qui, écoeuré par la spéculation dans le domaine de l'art contemporain, a décidé de tourner le dos au marché en affirmant qu'il fallait (je cite) désormais nettoyer la merde au plus vite.

On ne lui donnera pas tort au vu des performances plus que douteuses du marché de l'art contemporain où nombre d'enchères records sont enregistrées pour provoquer l'ébahissement de la presse et donner des aigreurs aux tenants de l'esthétisme qui hurlent au scandale face à la boulimie des milliardaires de la planète qui traduisent sans vergogne l'art en dollars en faisant peu de cas de sa signification.

La différence entre l'art impressionniste et moderne et l'art contemporain est de taille puisque le premier domaine fait partie du passé avec une production figée alors que le second peut se renouveler à profusion. Il n'est donc pas étonnant de constater que le chiffre d'affaires mondial de ce domaine a décuplé en dix ans en attirant un nombre important d'investisseurs qui ne pensent qu'à spéculer sans nourrir de passion pour l'art lui-même.

N'empêche, le chiffre d'affaires global du marché a baissé de plus de 5% en un an tout en restant malgré tout très attractif grâce à l'affolante progression des cotes de plusieurs artistes contemporains qui ne valaient pas tripette il y a 20 ans. Aujourd'hui, les Jeff Koons, Maurizio Cattalan, Gerhard Richter et une dizaine d'artistes chinois portés au pinacle en un rien de temps atteignent des prix délirants aux enchères sous la poussée frénétique d'acheteurs qui n'ont pour seul souci que de miser sur leurs noms. C'est là une hérésie d'autant plus que l'art contemporain est devenu le vivier du n'importe quoi initié par Marcel Duchamp à l'Armory Show de New York en 1913 avant d'être traduit à grande échelle par Andy Warhol, qui fut un génie du marketing mais certainement pas un artiste pouvant être comparé à Picasso.

Warhol a ainsi ouvert la boîte de Pandore pour faire de l'art contemporain un business en multipliant à l'envi des œuvres produites en série avec l'aide de plus de 50 collaborateurs travaillant dans un atelier transformé comme une planche à billets. Après lui, Koons, Cattalan et d'autres ont repris le flambeau pour inonder le marché d'œuvres soi-disant artistiques.

Maintenant, l'art contemporain a élargi son champ de production avec des photos géantes vendues plus cher que des toiles impressionnistes réalisées jadis avec talent et avec le Street art dont les graffitteurs ont été élevés au rang d'artistes. Demain, les spéculateurs iront se ruer sur des œuvres produites à l'aide de logiciels et simplement signées par des concepteurs férus d'informatique. A ce train, on finira par vendre des œuvres invisibles en cernant un périmètre pour marquer leur présence. Autant vendre des pierres tombales pour glorifier artistiquement la mort…

Inutile de dire que le marché a été perverti par l'argent comme on l'a vu en Chine laquelle est devenue en moins de cinq ans la première place de la création contemporaine par la grâce de son formidable développement économique, ce qui veut dire que l'art occidental a été relégué au second rang et qu'il reculera désormais sans cesse face à la domination asiatique.

N'ayant pas prévu un tel bouleversement et étant en outre peu connaisseurs de l'art contemporain chinois, les Occidentaux sont en somme largués tout ayant la maigre consolation de voir des millionnaires asiatiques venir parfois spéculer sur leurs artistes histoire de ne pas mettre les œufs dans le même panier.

Sans véritable gouvernail, l'art contemporain occidental a donc de plus en plus de mal à tenir le cap face à la nouvelle domination chinoise surtout que la crise financière a réduit le nombre d'acheteurs sur le marché. D'un autre côté, les prix faramineux enregistrés pour les œuvres asiatiques achetées essentiellement par des nouveaux riches chinois a restreint les possibilités de les acquérir en Occident, ce qui veut dire que leur diffusion sera difficile hors d'Asie. Résultat : faute d'être planétaire l'art contemporain asiatique pourrait bien finir dans une impasse si la récession venait aussi affecter la Chine.

A ce rythme et sans le retour de la croissance économique dans le monde, le marché de l'art atteindra ses limites avec le risque ultime de s'effondrer. En attendant, les galeristes occidentaux ont tenté de colmater les brèches en ouvrant des succursales en Chine mais rien ne dit que leur démarche sera couronnée de succès vu que les riches chinois restent peu sensibles à l'art occidental en ne considérant ses plus célèbres artistes que comme des valeurs spéculatives.

Ayant de surcroît délaissé l'esthétisme au profit de l'argent, les galeristes occidentaux seront bien en peine de mettre l'accent sur la signification des œuvres qu'ils voudront vendre aux Chinois en étant forcés de vanter avant tout leur valeur spéculative, ce qui les laissera en position de demandeurs, donc de faiblesse.

Le constat est devenu consternant au point que Dave Hickey après avoir admis avoir vendu du vent à des spéculateurs pendant des années, a eu le courage de quitter la scène en décrétant qu'il n'était plus possible de défendre un art contemporain qui n'avait plus de sens à ses yeux.

Bref, plutôt que de vouloir séduire des millionnaires chinois à tout prix, les acteurs occidentaux de l'art contemporain feraient mieux de revenir à une conception plus esthétique des créations pour enfin se détourner de l'imposture et éviter la décadence de leurs artistes dont l'avenir est devenu des plus sombres pour l'instant.

 

Adrian Darmon
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