Spécialiste du portrait, le peintre irlandais Reginald Gray est décédé à l'âge de 82 ans des suites d'une longue maladie le 29 mars 2013 à Paris.
Né à Dublin en 1930, Gray fut d'abord influencé par les œuvres d'après-guerre de Bernard Buffet et par les peintres de la Renaissance avant de fréquenter à 19 ans un groupe d'artistes qui exposèrent leurs oeuvres dans cette ville. En 1950, il fréquenta le National College of Art in 1953.puis alla en 1957 à Londres où il se lia d'amitié avec les artistes Francis Bacon, Lucian FreudetFrank Auerbach.
En 1960, Gray peignit un portrait de Bacon aujourd'hui exposé à la National Portrait Gallery de Londres et réalisa ceux de nombreux artistes et écrivains tels Samuel Beckett, Harold Pinter, Brendan Behan,Ted Hughes, Rupert Everett etYves Saint Laurent.
Reginald Gray à Londres, Fevrier 2011
En 1993 Gray eut droit à une rétrospective au siège de l'UNESCO in Paris et remporta en 2006 le Prix Sandro Botticelli à Florence pour une œuvre titrée « The White Blouse ».
Marié une première fois à Catherine Hall en 1958, il avait eu une exposition personnelle de ses œuvres à Londres en 1960 puis, après la rupture de son mariage, il avait décidé de se rendre à Paris en 1963 en s'arrêtant en route à Rouen où il avait exposé ses œuvres sans grand succès.
Vivant chichement à Rouen, il avait essayé de gagner sa vie comme peintre de trottoirs et après avoir passé un hiver difficile dans cette ville, il avait fini par atterrir au milieu de l'année 1964 à Paris où il travailla au service des dépêches et comme illustrateur occasionnel de l'édition internationale du New York rue Lafayette tout en occupant une chambre minuscule à l'atelier du sculpteur Laszlo Gabo rue Delambre où fut organisée une exposition titrée « Le Monde après les buildings » à laquelle participèrent les artistes Henry Moore et Marino Marini.
Gray avait ensuite exposé ses œuvres dans plusieurs galeries parisiennes puis travaillé pour les publications Fairchild comme photographe de mode durant cinq années ainsi que comme cameraman pour l'édition allemande de « Vogue » et la télévision suédoise avant de réaliser son premier long-métrage, « Le Passant », avec Laurent Terzieff, Dirk Kinnane et Pascale de Boysson dans lequel j'avais imité la voix de Jean-Hérold Paquis, le tristement célèbre speaker de « Radio-Paris » durant l'Occupation.
Gray vécut un temps au Château de Ravenel, à 50 km au nord de Paris, où il éleva sa deuxième fille et son fils durant dix ans. Puis il enseigna la peinture au collège irlandais de Paris en 1993 et réalisa les décors de la pièce « Lettres d'Irlande » de l'auteur de théâtre belge Philippe Alkemade lors d'une tournée au festival de Wexford et à travers l'Irlande où il réalisa son second film « The Pact » dans lequel il m'offrit le rôle d'un artiste alcoolique accueillant chez lui sa fille malade et deux terroristes de l'IRA en cavale mais celui-ci ne fut jamais diffusé faute d'argent pour le monter. Gray exposa durant ces vingt dernières années ses œuvres à la galerie Marie de Holmsky, à l'Atelier Visconti, à la Galerie de la Grande Chaumière et au Salon de Montparnasse.
Ce fut à la fin de 1965, alors que j'avais commencé à travailler comme stagiaire au New York Times, que j'avais rencontré Reginald en étant d'emblée subjugué par son humour, son côté détaché et charmeur qui lui conféraient un incroyable pouvoir de séduction auprès des femmes qui croisaient son chemin. Depuis lors, notre amitié avait été sans faille mais depuis 2008 lorsque je l'avais appelé pour lui signaler la présence de son portrait de Bacon à la National Portrait Gallery nous nous étions perdus de vue jusqu'au jour où me promenant dans King's Road à Londres je m'étais mis à penser subitement à lui avant d'avoir la berlue en le croisant cinq minutes plus tard à la sortie d'un grand magasin.
Il y a quelques mois, il m'avait appelé pour m'annoncer sa maladie et me demander si je pouvais organiser une vente de son atelier mais je n'avais pas eu le cœur de répondre immédiatement à sa requête en me préoccupant surtout du combat difficile qu'il allait entamer.
Spécialiste du portrait, le peintre irlandais Reginald Gray est décédé à l'âge de 82 ans des suites d'une longue maladie le 29 mars 2013 à Paris.
Né à Dublin en 1930, Gray fut d'abord influencé par les œuvres d'après-guerre de Bernard Buffet et par les peintres de la Renaissance avant de fréquenter à 19 ans un groupe d'artistes qui exposèrent leurs oeuvres dans cette ville. En 1950, il fréquenta le National College of Art in 1953.puis alla en 1957 à Londres où il se lia d'amitié avec les artistes Francis Bacon, Lucian FreudetFrank Auerbach.
En 1960, Gray peignit un portrait de Bacon aujourd'hui exposé à la National Portrait Gallery de Londres et réalisa ceux de nombreux artistes et écrivains tels Samuel Beckett, Harold Pinter, Brendan Behan,Ted Hughes, Rupert Everett etYves Saint Laurent.
Reginald Gray à Londres, Fevrier 2011
En 1993 Gray eut droit à une rétrospective au siège de l'UNESCO in Paris et remporta en 2006 le Prix Sandro Botticelli à Florence pour une œuvre titrée « The White Blouse ».
Marié une première fois à Catherine Hall en 1958, il avait eu une exposition personnelle de ses œuvres à Londres en 1960 puis, après la rupture de son mariage, il avait décidé de se rendre à Paris en 1963 en s'arrêtant en route à Rouen où il avait exposé ses œuvres sans grand succès.
Vivant chichement à Rouen, il avait essayé de gagner sa vie comme peintre de trottoirs et après avoir passé un hiver difficile dans cette ville, il avait fini par atterrir au milieu de l'année 1964 à Paris où il travailla au service des dépêches et comme illustrateur occasionnel de l'édition internationale du New York rue Lafayette tout en occupant une chambre minuscule à l'atelier du sculpteur Laszlo Gabo rue Delambre où fut organisée une exposition titrée « Le Monde après les buildings » à laquelle participèrent les artistes Henry Moore et Marino Marini.
Gray avait ensuite exposé ses œuvres dans plusieurs galeries parisiennes puis travaillé pour les publications Fairchild comme photographe de mode durant cinq années ainsi que comme cameraman pour l'édition allemande de « Vogue » et la télévision suédoise avant de réaliser son premier long-métrage, « Le Passant », avec Laurent Terzieff, Dirk Kinnane et Pascale de Boysson dans lequel j'avais imité la voix de Jean-Hérold Paquis, le tristement célèbre speaker de « Radio-Paris » durant l'Occupation.
Gray vécut un temps au Château de Ravenel, à 50 km au nord de Paris, où il éleva sa deuxième fille et son fils durant dix ans. Puis il enseigna la peinture au collège irlandais de Paris en 1993 et réalisa les décors de la pièce « Lettres d'Irlande » de l'auteur de théâtre belge Philippe Alkemade lors d'une tournée au festival de Wexford et à travers l'Irlande où il réalisa son second film « The Pact » dans lequel il m'offrit le rôle d'un artiste alcoolique accueillant chez lui sa fille malade et deux terroristes de l'IRA en cavale mais celui-ci ne fut jamais diffusé faute d'argent pour le monter. Gray exposa durant ces vingt dernières années ses œuvres à la galerie Marie de Holmsky, à l'Atelier Visconti, à la Galerie de la Grande Chaumière et au Salon de Montparnasse.
Ce fut à la fin de 1965, alors que j'avais commencé à travailler comme stagiaire au New York Times, que j'avais rencontré Reginald en étant d'emblée subjugué par son humour, son côté détaché et charmeur qui lui conféraient un incroyable pouvoir de séduction auprès des femmes qui croisaient son chemin. Depuis lors, notre amitié avait été sans faille mais depuis 2008 lorsque je l'avais appelé pour lui signaler la présence de son portrait de Bacon à la National Portrait Gallery nous nous étions perdus de vue jusqu'au jour où me promenant dans King's Road à Londres je m'étais mis à penser subitement à lui avant d'avoir la berlue en le croisant cinq minutes plus tard à la sortie d'un grand magasin.
Il y a quelques mois, il m'avait appelé pour m'annoncer sa maladie et me demander si je pouvais organiser une vente de son atelier mais je n'avais pas eu le cœur de répondre immédiatement à sa requête en me préoccupant surtout du combat difficile qu'il allait entamer.