À l'occasion de la vente d'Art
impressionniste et moderne organisée le 2 décembre 2013 à Paris par le groupe Artcurial et Sotheby's
qui a totalisé 12,8 millions d'euros
(17,4 millions USD), les
collectionneurs et amateurs ont rendu un
très bel hommage
à Dina Vierny pour une sélection
de dix pièces historiques provenant
de sa collection vendue pour 9 326 800 euros, soit pratiquement au
double de son estimation globale.
À l'issue de la vente, Bruno Jaubert, directeur du département Art
moderne d'Artcurial, a déclaré qu'il s'agissait d'un succès considérable pour
Aristide Maillol dont les œuvres ont
battu de nouveaux records aux enchères.
Trois œuvres majeures de
l'artiste, puissants témoignages de l'inspiration que Dina avait insufflée au sculpteur,
étaient proposées à la vente et deux d'entre
elles ont obtenu des
records du monde
pour ce dernier, l'un pour une
sculpture, l'autre pour une œuvre sur papier.
Ainsi, « La Rivière »,
une sculpture en plomb de 1938- 1943, s'est envolée au profit d'un enchérisseur
américain à 6, 177, 266 € (8, 370, 300 USD ) sur une estimation
de 2-3
millions d'euros).
Le plus haut prix
pour une sculpture d'Aristide Maillol avait été enregistré chez
Sotheby's à New York le 9 novembre 2000 à 3,085, 750 USD frais compris
(2,278,517 €) pour" l'Air" en plomb, édition 6/6, Fondue par Georges Rudier.
Une étude au pastel pour « La
Rivière » de1938, a été adjugée à un collectionneur américain pour 584
218 euros ( 791 600 USD ) sur une
estimation située entre 250 000 et 350 000 euros. Le plus haut prix pour une
œuvre sur papier d'Aristide Maillol avait été enregistré à Paris chez Picard,
le 3 juin 1992, pour l'équivalent de 272 000 euros (frais compris) pour un
dessin à la craie vers 1938 titré
« Jeune fille allongée sur le dos »
L'œuvre ultime du sculpteur, « l'Harmonie », une
sculpture en bronze à patine
brune de 1942-1943, a trouvé
preneur pour 596
610 euros (808 400
USD) dans la fourchette de son estimation..
Pendant la guerre, Maillol avait
confié son modèle à Matisse. Une suite lumineuse de 4 dessins à l'encre de cet
artiste représentant Dina, estimés chacun 40 000-60 000 euros ont
pulvérisé leurs estimations.
« Dina à la couverture fleurie » de 1941 s'est envolé à 187 674 euros, tandis que « Dina au
bracelet » et le Torse de Dina sont partis chacun à 162 900 euros, et
« Dina couchée » de 1941, à 150 500
euros.
La défense des avant-gardes russes
aura été l'un des grands combats menés par Dina Vierny après
la guerre en sortant d'URSS les
talents qu'elle y avait découverts et qu'elle avait beaucoup soutenus, Erik Bulatov (né en 1933) et Ilya Kabakov (né
en 1933) en particulier, dont la vente a proposé des œuvres qu'elle avait
acquises pour sa propre collection.
La spectaculaire toile par Erik
Bulatov, « La Liberté II » de 1992, a culminé à 1,055 million d'euros
au profit d'un collectionneur européen
tandis qu'une œuvre d'Ilya Kabakov, titrée « Regarde-la
! » d'avril 1982, a été achetée
par un collectionneur allemand pour 249 600
euros sur une estimation haute de 80 000.
Quatre ans après son
décès et à
la suite de
sa succession, les
fils de Dina
Vierny avaient souhaité
rendre hommage à
leur mère en sélectionnant dix
pièces de sa collection personnelle, conservées dans l'intimité familiale, des
œuvres qui retraçant à leur manière le
parcours hors du
commun de cette
femme, modèle, résistante,
galeriste et fondatrice du
Musée Maillol à Paris.
Disparue en 2009, Dina Vierny avait consacré toute
sa vie à l'art. Elle a laissé un patrimoine exceptionnel qui a pris corps dans
une Fondation créée en 1995 et dédiée
pour l'essentiel à l'œuvre d'Aristide Maillol.