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Auteur d'oeuvres plutôt dérangeantes, l'artiste français Jean Rustin est décédé dans la nuit du 23 au 24 décembre 2013 à l'âge de 85 ans.

Cadet d'une famille messine de 5 enfants qui se réfugia en 1939 dans le Berry puis à Poitiers où il commença ses études secondaires, Jean Rustin apprit à jouer du violon tout en fréquentant l'école des beaux-arts en combinant alors ses passions pour la musique et la peinture.

Ayant regagné Metz à la fin de 1944, il passa son baccalauréat et se mit à peindre ses premières toiles figuratives avant de venir en 1947 à Paris où il s'inscrivit à l'Ecole des Beaux-Arts.

À partir de 1947, Jean Rustin subit l'influence de la peinture non-figurative telle qu'elle se concevait à cette époque à Paris pour travailler alors dans la mouvance de l'abstraction lyrique

Exposant chaque année à la galerie parisienne La Roue de 1959 à 1969, Rustin abandonna la peinture à l'huile pour l'acrylique avant d'avoir droit en 1971 à sa première exposition rétrospective au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, un événement qui l'amena toutefois à repenser son œuvre qu'il trouvait alors trop décorative.

Revenu à la figuration, l'artiste s'intéressa essentiellement à la figure humaine en adoptant un style sombre pour dépeindre une atmosphère proche de la folie plutôt de nature à choquer comme on le constata lorsqu'une partie de son exposition organisée à Créteil par Evelyne Artaud en 1982 fut censurée car considérée comme pornographique.

Jean Rustin persévéra dans la voie qu'il avait choisie en se retrouvant quelque ignoré des critiques pour ensuite créer en 1992 avec l'aide du galeriste brugeois Marnix Neerman une fondation à son nom  à Anvers avant de voir la Halle Saint-Pierre organiser à Paris la troisième rétrospective de son œuvre et de devenir enfin apprécié du public.