Fils et petit-fils de médecins, eux-mêmes
lettrés et collectionneurs de calligraphies et de peintures anciennes, Chu Teh
Chun était né le 24 octobre 1920 à Baitou Zhen dans la province de l'Anhui.
Entré en 1935 à l'École des beaux-arts de Hangzhou, il avait alorscommencé à peindre
des paysages et des peintures lacustres.
Forcé de fuir vers l'ouest de la Chine durant
la guerre sino-japonaise en 1937, Chu Teh Chun passa en 1939 par Kunming dans
le Yunnan avant de s'établir à Songlinkang en compagnie d'autres étudiants et
professeurs. En 1941, il fut nommé professeur assistant puis professeur l'année
suivante à l'université de Nankin. Après la révolution communiste, il
s'installa en 1949 à Taïpe où il enseigna en 1950 à la section d'architecture
de l'école d'industrie avant de devenir l'année suivante professeur de peinture
occidentale à l'Ecole Normale nationale.
Chu Teh décida en mars 1955 de partir pour
Paris où il fréquenta l'Académie de la Grande Chaumière et peignit des vues de
la capitale tout en visitant de nombreuses galeries et expositions.
Après un voyage en Espagne où il découvrit
les oeuvres de Goya et du Gréco, Chu Teh Chun se dirigea complètement vers l'art
abstrait après avoir visité la rétrospective consacrée à Nicolas de Staël en
1956.
Peignant tout comme son compatriote Zao Wou Ki des oeuvres abstraites marquées par son
apprentissage de l'art chinois, il commença à connaître le succès tant en
France et à l'étranger, notamment lors d'expositions au Carnegie Museum de Pittsburgh,
à Athènes, Jérusalem ou à la Biennale de Sao Paulo tout en renouant en 1976
avec l'art de la calligraphie.
Au début des années 1980, Chu Teh Chun fut
invité à siéger au jury de l'université chinoise de Hong Kong et convié à Pékin
par l'Union des Artistes de Chine puis en 1987, le Musée de Taipei lui consacra
une grande rétrospective.
Elu en 1997 à l'Académie française des
Beaux-Arts, Chu Teh Chun a eu droit en mars 2010 à une rétrospective de son
oeuvre au Musée national de Pékin. Il laisse derrière lui des oeuvres flamboyantes peintes avec maestria où le spectateur a l'impression d'être confronté à des coulées de lave incandescentes ou à la fusion de l'air, l'eau et le feu créant une sorte de big bang sur la toile comme si l'artiste avait voulu recréer à sa manière la naissance du monde.