Estimé à quelque 80 000 euros,
le contrat de mariage signé en 1796 entre Napoléon Bonaparte et Josephine de
Beauharnais a atteint 437 500 euros avec les frais lors d'une vente organisée à
Fontainebleau le 21 septembre 2014.
Conservé par Joséphine alors
que la copie réservée à Bonaparte se trouve à la Bibliothèque nationale, ce
contrat a été finalement acquis par le Musée des Lettre et Manuscrits de Paris
qui en 2012 avait déjà acheté le contrat du divorce des deux époux pour environ
120 000 euros. Ce contrat de mariage sans aucune communauté de biens aurait été
annulé aujourd'hui puisque Joséphine, âgée de six ans de plus que Bonaparte,
avait été rajeunie de quatre ans par M° Radigeau, le notaire, tandis que le
futur empereur avait été vieilli d'un an.
M° Radigeau avait cependant
tout tenté pour dissuader Joséphine d'épouser un homme qui n'avait que la cape
et l'épée et aucune fortune sans deviner que le jeune général en chef de
l'armée de l'Intérieur fraîchement promu au commandement de l'armée d'Italie se
couvrirait d'une gloire légendaire.
Le Musée des lettres et
Manuscrits s'est par ailleurs offert d'autres missives, comme l'ordre
d'arrestation émis par la Convention envers le général Bonaparte, accusé par le
Corse Saliceti en août 1794 de trahison et de Robespierrisme, qui bénéficia onze
jours plus tard d'un ordre de libération pour changer le cours de l'histoire,
un document qui a atteint 118 750 euros (frais compris). Cette arrestation
entrava la jeune carrière du futur empereur puisqu'il dut attendre près de deux
ans pour obtenir le commandement de l'armée d'Italie en 1796.
Réclamés au dernier moment par
l'Etat, les documents sur la campagne de Russie
ont quand même été mis en vente, tel un ensemble de 75 lettres provenant des
archives du maréchal Besières adjugé à 150.000 euros, le commissaire-priseur Me
Osenat ayant considéré que l'État aurait dû faire valoir son droit de
préemption sur ces lettres au lieu de les revendiquer sans dédommager le vendeur.