Le Centre
Pompidou organise à partir du 24 novembre 2014 une exposition rétrospective de
l'oeuvre de Jeff Koons, l'artiste contemporain le plus cher du monde traité de
génie par les uns et d'imposteur par les autres.
Génie du marketing, Jeff Koons a su s'imposer auprès des grandes galeries
d'art et maisons de ventes pour devenir donc l'artiste vivant le plus cher de
la planète à travers son "Ballon Dog" (Orange) vendu pour 58,2
millions de dollars, une enchère qui a entraîné une augmentation de la valeur
de ses autres modèles créés dans différentes couleurs (bleu, jaune, rouge ou
rose magenta) appartenant respectivement aux collectionneurs Eli Broad, Steven
Cohen, Dakis Joannou et François Pinault, le propriétaire de Christie's.
La cote de Koons, recherché par un nombre croissant de collectionneurs
millionnaires, n'a pas cessé de monter depuis 20 ans et pourtant cet artiste
n'a fait que mettre en pratique la philosophie de Warhol qui consiste à
concevoir une oeuvre pour la réaliser avec l'aide de dizaines d'assistants.
Koons a ainsi adhéré pleinement au concept de Marcel Duchamp qui avait
décrété que l'idée et non la main de l'artiste suffisait à créer une oeuvre.
L'artiste a jusqu'à présent créé l'engouement parmi les amateurs sauf que
certaines de ses créations sont restées invendues aux enchères, ce qui pourrait
être le signe d'une certaine lassitude. D'ailleurs, Koons ne semble pas dupe de
sa renommée surfaite puisqu'il a dépensé sans compter une partie de sa fortune
pour acheter des oeuvres de maîtres anciens, preuve s'il en est qu'il les
admire au plus haut point en sachant que ces derniers mettaient la main à la
pâte pour peindre leurs tableaux.
En fait, Koons a su admirablement surfer sur les concepts de la société de consommation
médiatisés à outrance pour bâtir son oeuvre et attirer à lui les plus grands
collectionneurs apparemment peu férus de véritable esthétisme pour faire aussi faire l'objet de
rétrospectives organisées par certains des plus grands musées de la planète.
Il n'en reste pas moins qu'il est considéré comme un imposteur à l'instar
de Warhol qui ne faisait que dupliquer des photographies projetées et coloriées
sur la toile qui aujourd'hui se vendent à des prix mirifiques alors qu'il ne
s'agit que de multiples. Ayant atteint les sommets, il conservera toutefois une
place dans l'histoire de l'art même si sa cote risque de retomber un jour quand les messages de ses oeuvres seront moins porteurs.