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LE MIROIR TRES DEFORMANT DU MARCHE DE L'ART par Adrian Darmon
26 Mai 2015
Catégorie : Editorial

Les récents résultats de grandes ventes aux enchères enregistrés par Sotheby's ou Christie's sont de nature à laisser croire que le marché de l'art est actuellement en plein boom mais à y regarder de plus près, ceux-ci sont à relativiser.

 

Le nouveau record mondial établi à 179,4 millions de dollars pour "Les Femmes d'Alger" (Version O) de Picasso a laissé les observateurs rêveurs en leur faisant oublier au passage qu'un tel prix finalement dans la logique des choses s'ils prenaient la peine d'analyser les meilleurs résultats des années 1990.

 

Pourquoi ? Tout simplement parce que le nombre des millionnaires de la planète a explosé en 25 ans pour attirer bien plus d'acheteurs sur le marché sans compter qu'il faudrait également tenir compte du ratio de l'inflation et des variations du dollar sur 25 ans.

 

A cet égard, il suffit de revenir au 15 mai de l'année 1990 lorsque Christie's adjugea à New York pour 82,5 millions de dollars le portrait du Dr Gachet par Van Gogh en faveur du millionnaire japonais Ryoei Saito qui le jour suivant acheta chez Sotheby's "Le Moulin de la Galette" par Renoir pour 78,1 millions de dollars, des sommes qui aujourd'hui équivalent respectivement à 148 et 145 millions de dollars, ce qui veut dire que le marché n'a pas tellement évolué en 25 ans malgré l'arrivée massive de nouveaux riches acheteurs.

 

Donc, le prix atteint par le tableau de Picasso n'a rien de faramineux malgré tout le battage médiatique fait autour de ce nouveau record, ce qui signifie que le boom du marché de l'art est fictif d'autant plus que le nombre des collectionneurs à travers le monde a considérablement augmenté.

 

Dans les années 1980, les riches japonais achetaient à profusion des oeuvres impressionnistes en profitant d'une bulle financière qui allait ensuite conduire leur pays à la stagnation et par ricochet a faire vaciller le marché qu'ils avaient dominé.

 

Depuis 10 ans, le marché de l'art a profité de l'émergence économique de la Russie, la Chine, l'Inde et le Brésil mais aujourd'hui, les Russes sont confrontés à une sérieuse crise économique et l'expansion chinoise a marqué un recul tandis que l'Europe est restée en panne.

 

Le fossé entre les riches et les pauvres s'est par ailleurs profondément creusé pour faire du marché de l'art une niche servant avant tout les intérêts des millionnaires et des grandes maisons de vente mais le plus inquiétant est de constater qu'il est devenu un instrument pour la spéculation, l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent sale au grand dam des Etats demeurés par ailleurs impuissants face au problème des ports francs utilisés pour des transactions faites en toute discrétion.

 

A cela, il convient d'ajouter le manque patent de connaissances des nouveaux collectionneurs qui achètent des oeuvres qu'ils pensent revendre cinq ou dix ans plus tard avec un bénéfice confortable sans se soucier de la qualité des pièces qu'on leur propose en se basant simplement sur des noms d'artistes qui font rêver.

 

L'achat du portrait Gachet en 1990 était déjà à but spéculatif mais c'était sans compter sans la crise qui quelques années plus tard affecta le Japon et révéla alors des scandales retentissants, notamment concernant l'Itoman Corporation d'Osaka qui s'était servi de 4,5 milliards de dollars de prêts consentis par la Sumimoto Bank pour acheter des milliers d'oeuvres avec de fausses estimations et faire croire que le marché de l'art était en pleine expansion.

 

Résultat: la demande des Japonais pour les oeuvres impressionnistes s'effondra et des dizaines de galeristes firent faillite tandis que les banques se retrouvèrent avec des milliers de peintures sur les bras après les avoir saisies à leurs clients défaillants en découvrant alors qu'elles ne pouvaient récupérer à peine que 20% de leurs prix d'achat.

 

Comme il était impossible de remettre d'un coup sur le marché tant d'oeuvres valant au total plus de 3 milliards de dollars, celles-ci furent stockées dans des chambres fortes par ces banques dans l'attente de jours meilleurs.

 

Exsangue financièrement, Rtoei Saito fut arrêté en novembre 1993 pour corruption et démis de ses fonctions de président honoraire de son entreprise spécialisée dans la fabrication de papier. Ce dernier avait été accusé d'avoir remis un pot de vin à un fonctionnaire pour mettre la main sur une forêt protégée dans le but de construire à la place un terrain de golf appelé "Vincent", ce qui lui valut vulgairement parlant de tomber dans le trou tandis qu'il fut, dit-on, forcé de vendre en privé "Le Moulin de la Galette" de Renoir pour s'acquitter de certaines de ses dettes.

 

Aujourd'hui,  l'histoire pourrait se répéter pour certains riches russes ou chinois qui pourraient être affectés par la crise ou rattrapés par des affaires de corruption alors que celle qui a fait suite à la plainte du milliardaire Dmitri Rybolovlev contre Yves Bouvier, le patron des ports francs de Genève, Luxembourg et Singapour, a révélé des pratiques dérangeantes pour le marché de l'art pour devenir un feuilleton dont la presse n'a pas fini de se repaître jusqu'au jour où d'autres scandales viendront l'ébranler surtout que certains millionnaires sont loin d'agir en gentlemen lorsque la cupidité s'en mêle.


Adrian Darmon

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