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LA SUISSE, PLUTÔT UN MAUVAIS EXEMPLE POUR LE MARCHE DE L'ART Par Adrian Darmon
17 Juin 2015
Catégorie : Editorial

Le scandale retentissant qui a terni l'image de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) basée en Suisse et les affaires d'évasions fiscales facilitées depuis longtemps par de nombreuses banques helvètes ne devraient pas faire oublier que ce pays est aussi en grande partie responsable de nombreux maux du marché de l'art.

 

La plainte pour escroquerie déposée au début de l'année à Monaco par le milliardaire russe Dmitri Rybovovlev à l'encontre d'Yves Bouvier, le patron des ports francs, a ainsi révélé au passage l'ampleur des transactions d'oeuvres d'art menées dans le secteur hors douanes à l'abri des regards indiscrets des autorités fiscales de nombreux Etats qui ont souvent soupçonné à juste titre des opérations de blanchiment d'argent.

 

Ayant placé des milliers d'oeuvres dans le port franc de Genève, de nombreux riches collectionneurs ont donc pu se permettre de réaliser depuis des années des opérations ultra-confidentielles sans qu'il ait été possible de déterminer s'ils avaient rapatrié dans leurs pays de résidence les fonds qu'ils avaient recéptionnés.

 

L'opacité régnant autour de ces transactions peut donc laisser croire à une vaste entreprise de blanchiment d'argent qui par ailleurs expliquerait en partie la hausse spectaculaire des oeuvres proposées sur le marché dont les ventes ont engendré par ricochet de juteuses plus-values pour des millairdaires jouant à fond la spéculation.

 

Les sommes faramineuses publiées dans la presse concernant les achats d'oeuvres d'art de Rybovovlev par l'intermédiaire de Bouvier qui était censé toucher qu'une commission de 2% pour chacune d'elles alors qu'il aurait pris jusqu'à 20 fois plus ont eu de quoi donner le tournis mais l'affaire déclenchée par le milliardaire russe n'est en fait que la partie visible de l'iceberg de ce qui se passe en réalité dans le port franc.

 

Par ailleurs, si les transactions en espèces sont régulées au maximum à hauteur de 7500 euros dans les pays de l'Union européenne, il en va autrement en Suisse où la réglementation est restée bien plus complaisante en la matière puisque celles-ci sont limitées à quelque 100 000 euros. On comprendra aisément de ce fait que l'Etat fédéral est un véritable Eldorado pour ceux qui y vendent des oeuvres contre des espèces sonnantes et trébuchantes sans être inquiétés le moins du monde.

 

D'autre part, de nombreuses affaires de vol ou de pillage d'antiquités ont mené les polices de divers pays, notamment l'Italie,à enquêter en direction des ports francs où des milliers d'objets issus de trafics illicites avaient été mis à l'abri par des marchands véreux alors que des oeuvres mystérieusement disparues en France avaient atterri là ou dans des galeries helvètes.

 

On peut également rappeler que la Suisse a eu un rôle plus que trouble durant la Seconde Guerre Mondiale en se livrant à d'intenses échanges commerciaux avec l'Allemagne nazie dont nombre de ses dignitaires dissimulèrent dans ses banques des sommes colossales et des oeuvres d'art suite aux exactions commises en Europe occupée sans compter que de nombreux marchands helvètes ne montrèrent pas beaucoup de scrupules à acheter des pièces provenant de collections spoliées à des juifs.

 

A cet égard, les banques helvètes se sont retranchées derrière le secret bancaire pour refuser de révéler les contenus douteux de centaines de coffres appartenant à des nazis ou des individus qui leur étaient liés tandis que les associations faisant campagne pour la restitutions de biens spoliés durant la dernière guerre n'ont pas été dupes en ayant pour leur part la certitude que des centaines d'oeuvres spoliées non retrouvées dorment en Suisse.


Il ne fut donc pas étonnant d'apprendre qu'Andreas Gurlitt, le fils d'un expert et marchand qui collabora activement avec le régime hitlérien, avait fait des visites discrètes à Berne ou à Zurich pour vendre de temps à d'autres des oeuvres de l'énorme collection douteuse (près de 1500 oeuvres dont un tiers vraisemblablement volées à des collectionneurs juifs) qu'il avait héritée de son père avant de la léguer ensuite à sa mort au Musée de Berne, avec l'envie évidente de faire la nique aux autorités allemandes qui l'avaient saisie après son interpellation dans un train à son retour de Suisse.

 

Par ailleurs, il convient de signaler que ce pays compte de nombreux experts jugés bien plus redoutables que leurs homologues européens concernant la délivrance de certificats d'authenticité pour des tableaux de maîtres en jouant notamment de leur autorité pour faire montre d'exigences parfois inacceptables lorsqu'ils ont bien voulu aller plus loin dans leur examen tandis que certains d'entre eux ont même semblé avoir la science infuse en allant décréter au vu d'une simple photo si une oeuvre était authentique ou pas, à croire que les spécialistes helvètes sont de véritables devins.

 

Avoir affaire à des experts suisses relève d'un véritable parcours du combattant propre à conduire au mieux à une commission salée et au pire à une désillusion comme cela est arrivé à maintes reprises pour certains amateurs. Exemple: dans les années 1990, l'un d'eux qui avait déniché une toile d'un maître impressionniste s'était vu réclamer 50% de sa valeur par l'expert attitré en échange d'un certificat et plus récemment, un autre qui avait soumis une gravure de Rembrandt a eu la désagréable surprise d'apprendre qu'il s'agissait d'un tirage tardif, ce qui ne la pas empêché d'en obtenir 4000 euros dans une vacation à Paris pour découvrir ensuite à son grand étonnement qu'elle était proposée aux enchères par une maison de vente suisse avec une estimation de 40 000 euros...

 

Sacro-saint secret bancaire encore en place, soupçons de blanchiment, opacité des transactions et pratiques douteuses au sein du port franc, impossibilité pour les pays étrangers d'obtenir des renseignements sur ce qui s'y passe, laxisme au niveau des paiements en espèces, flou total concernant la présence sur son territoire d'oeuvres spoliées par les nazis et des experts se comportant souvent comme des roitelets dont les avis ne peuvent être contestés,cela fait beaucoup au compteur de la Suisse pour imaginer que ce pays semble donc être une des sources principales de biens des maux du marché de l'art.


Adrian Darmon

 

Adrian Darmon

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