Sorti le 5 mars 2008 sur les écrans, le film "L'Heure d'été" d'Olivier Assayas raconte l'histoire de la mort d'une femme ayant conservé la magnifique collection d'art dans son oncle dans sa propriété et dont les héritiers se déchirent quant à savoir s'il convient de la préserver ou non.
Le sujet sur la transmission ne manque pas d'intérêt déjà quand on sait qu'une fois disparu, tout individu n'emporte rien dans la tombe. S'agissant d'un collectionneur, ce qu'il a amassé durant son existence a procédé de ses choix personnels résultant souvent d'un égoïsme profond parce que ses goûts n'ont tenu qu'à lui et jamais ou rarement en fonction de ses proches qui auront souvent eu du mal à partager sa passion mais il arrive que par respect à la mémoire d'un collectionneur, certains individus s'attachent à préserver coûte ce qu'il avait réuni chez lui.
Le fait de collectionner finit par être une terrible addiction et aussi un attachement invétéré au matériel d'autant plus que l'amateur d'art passionné a tendance à amasser gloutonnement des objets et des tableaux au cours de sa vie. Il s'érige alors souvent en gardien tenace de ses trésors en refusant inconsciemment ou non de comprendre qu'une fois mort tout sera finalement dispersé à moins qu'un membre de sa famille se montre aussi motivé que lui pour conserver de tels trésors.
Olivier Assayas dénoue subtilement les tourments des héritiers de la bonne dame, les uns voulant préserver la collection et les autres désirant la vendre en donnant finalement le dernier mot aux enfants de la famille qui, eux, représentent en fait l'avenir.
Il reste que quand on est un collectionneur dans l'âme, il semble nécessaire de comprendre que les objets et les tableaux qu'on a réunis dans son cadre de vie ne sont là que pour agrémenter l'existence puisqu'on a la sensation de baigner avec béatitude dans la beauté de l'art. Qu'elle confine ou non à la folie, la possession s'arrête net avec la mort, qu'on le veuille ou non, alors que l'essentiel est finalement de se dire qu'on aura au moins la satisfaction d'avoir laissé un héritage convertible en monnaie sonnante et trébuchante pour ses proches et ce, peu importe de ce qu'ils décideront d'en faire.