ArtCult : Les actualités du marché de l'art .
Rechercher dans le site :
  Accueil
  Actualités
  Dossiers
  Marché de l'art
  Outils d'experts
  Communication
Recherche
Rechercher dans la page News :
Rechercher dans le site :

Citation
Lorsque Vlaminck, Derain ou Matisse exposèrent leurs œuvres aux couleurs pures et violentes, les critiques crièrent « Fauve qui peut ! »…

Actuellement
Dernieres petites annonces
15/10: UN MOMENT DE DECOUVERTE ARTISTIQUE
UN MOMENT DE DECOUVERTE ARTISTIQUE SUR ferse.hubside.frA très bientot sur le site!!! ...
24/07: RECHERCHE OEUVRES MAJEURES
We are a consulting firm of Art and Antiques, whose main activity is themanagement of p...
08/04: RECHERCHE OEUVRES D'ARTISTES ROUMAINS
Collectionneur recherche oeuvres importantes d'artistes roumains: Pascin, Janco, Maxy...
> Passer une annonce
Estimation d'oeuvre d'art
Envoyez nous une photographie accompagnée d'une description afin de bénéficer de notre expertise.
Soumettre une estimation

Lettre d'information
Entrez votre email pour souscrire à notre lettre d'information :

News

Catégorie :
506 titres
Page précédente 422/506
Retour
LA GUERRE ENTRE LA VEUVE DE DANIEL WILDENSTEIN ET SON BEAU-FILS REPREND DE PLUS BELLE
16 Novembre 2009
Catégorie : News

Ecartée de la succession du grand marchand d'art Daniel Wildenstein décédé à l'automne de 2001, sa seconde épouse n'a pas hésité de se servir de la chaîne de télévision FR3 pour régler ses comptes avec son beau-fils Guy, principal héritier de ce dernier.


Dans le cadre du programme « Pièces à conviction » qui a diffusé le soir du 16 novembre 2009 une émission intitulée « Evasion fiscale, comment les riches paient aussi peu d'impôts  », Sylvia Wildenstein, la seconde épouse du célèbre galeriste et collectionneur n'y a pas été de main morte pour accuser Guy Wildenstein de lui avoir caché l'état exact de la fortune de son père après la mort de ce dernier.

 

Ayant vécu dans une rare opulence durant de nombreuses années de vie commune avec son mari, Sylvia Wildenstein s'est plue à énumérer nombre de biens qu'il détenait, notamment un hôtel particulier à Paris, un autre à New York, un vaste domaine au Kenya, une villa aux ïles Vierges, des dizaines de chevaux de course et last but not least , des milliers de tableaux de maîtres. Les journalistes en charge de l'émission ont rapporté que Daniel Wildenstein aurait ainsi possédé près de dix mille tableaux, dont 400 primitifs, huit Rembrandt, huit Rubens, douze Poussin, dix Cézanne, dix Corot et autant de Gauguin, plus un nombre appréciable d'œuvres de Velasquez, Fragonard, Goya, Courbet, Claude Monet ou Bonnard en oubliant de citer au passage des Boucher, des Renoir et autres grands artistes.

 

Bref, la fortune de Daniel Wildenstein était énorme et même inestimable puisque personne n'a pu l'évaluer à quelques centaines de millions d'euros près. A vue de nez, elle pourrait avoir été de l'ordre de deux ou trois milliards d'euros, voire plus si on pouvait dresser la liste exacte des œuvres d'art qu'il détenait et dont certaines valaient plus de 50 millions d'euros pièce.

 

Toujours est-il que peu après l'enterrement de son mari, sa veuve eut la surprise d'être informée par ses beaux-fils Guy et Alec (décédé il y a 18 mois) qu'il était mort ruiné et que pour éviter d'avoir à supporter ses dettes il lui était plus que préférable de renoncer à son héritage. C'est ainsi que ces derniers lui firent signer un acte de renonciation en échange d'une rente annuelle de 400 000 euros et de la jouissance d'un appartement de prestige de 600 mètres carrés à Paris.

 

Toutefois, les relations avec Guy et Alec, nés d'un premier mariage, s'envenimèrent au point que Sylvia décida de les poursuivre en justice en estimant que ses beaux-fils l'avaient trompée sur l'état réel de la fortune de Daniel Wildenstein. Finalement, un jugement délivré en 2005 lui permit de recouvrer ses droits sur la succession, néanmoins limités par rapport à ceux des héritiers directs.

 

Selon Claude Dumont-Beghi, l'avocate de Sylvia Wildenstein, sa cliente reçut alors une liste des biens de son mari déclarés au fisc après sa mort, laquelle ne mentionnait qu'une somme de 40 millions d'euros et 42 tableaux, ce qui représentait pour le moins une goutte d'eau dans l'océan des avoirs de Daniel Wildenstein.

 

Il y aurait donc eu une incroyable tour de passe-passe pour réduire de la sorte la fortune du grand marchand d'art laquelle aurait en fait été cachée par le biais d'un habile montage financier via des paradis fiscaux et des sociétés écrans, a ajouté l'avocate qui a entrepris de partir à la recherche des tableaux que celui-ci possédait encore au moment de sa mort.

 

Claude Dumont-Beghi a ainsi pu retrouver la trace de 19 tableaux de Pierre Bonnard mis secrètement à l'abri dans le port franc de Genève, une enclave de 140 000 mètres carrés surveillée comme Fort Knox où des œuvres d'art souvent exceptionnelles sont entreposées par milliers par des gens apparemment soucieux de ne pas dévoiler l'état de leur fortune.

 

En réussissant à avoir accès à ces tableaux (Daniel Wildenstein possédait en fait près de 180 Bonnard avant sa disparition), l'avocate a eu la surprise d'apprendre qu'ils appartenaient à un trust basé aux Bahamas et que Sylvia Wildenstein ne pouvait les revendiquer. Claude Dumont-Beghi a donc été mener une enquête aux Bahamas, un paradis fiscal attirant les grandes fortunes et certaines institutions financières, pour apprendre que les tableaux appartenaient à un trust, un instrument permettant d'élaborer un contrat privé entre une personne physique et un « trustee » chargé de gérer ses biens avec toute l'opacité voulue.

 

A cet égard, les héritiers de Daniel Wildenstein, Guy en tête, auraient ainsi pris toutes les précautions pour brouiller la piste susceptible de conduire à ces tableaux selon une méthode que les conseillers financiers du marchand d'art auraient mise au point bien des années avant sa mort.

 

L'avocate a souligné qu'en France, les actifs d'une personne décédée devaient obligatoirement faire partie de sa succession mais concernant celle de Daniel Wildenstein, les avocats de Guy ont  simplement daigné répondre par écrit que les trusts n'avaient pas à y être rapportés d'autant plus que la justice française avait décrété que les trusts étaient indépendants.

 

D'ailleurs, les trusts ont été une tradition familiale pour les Wildenstein, la justice n'ayant pas intégré dans la succession la Galerie de New York domiciliée à Guernesey, ce qui expliquerait pourquoi le nombre de tableaux faisant officiellement partie de l'héritage a été ridiculement bas.

 

Curieuse de savoir où pouvaient se trouver les milliers d'oeuvres possédées par Daniel Wildenstein, l'avocate a poursuivi son enquête à New York où un tableau du Caravage estimé à 60 millions d'euros a refait surface pour être réintégré à la succession. En outre, craignant elle aussi d'être dépossédée de l'héritage d'Alec Wildenstein, sa veuve a pris les devants en fournissant à la justice des documents concernant d'autres trusts cachés, notamment aux îles Caïman ou à Guernesey qui ont mené sur la piste d'œuvres de Picasso, de Courbet ou de Fragonard ainsi que sur d'importantes sommes d'argent.

 

Malheureusement, le fisc français s'est toujours trouvé démuni face au problème des trusts d'autant plus que les successions relatives aux grandes fortunes n'en font jamais mention.

 

De l'argent, Daniel Wildenstein en brassait beaucoup, ne fut-ce que pour assurer son train de vie, payer ses collaborateurs, éditer des catalogues raisonnés, acheter à profusion des œuvres d'art ou des chevaux qu'il fallait entraîner et entretenir et pourtant, en 1998 il ne déclarait qu'un revenu mensuel de 6500 francs (tout juste mille euros), ce qui avait fini par intriguer le fisc qui infligea un redressement d'un montant de 750 000 euros qui fut réglé après son décès.

 

En conclusion, les trusts créés à l'initiative de Daniel Wildenstein avaient eu pour but d'empêcher la dispersion –et la taxation après décès- de sa fabuleuse collection d'art mais ce faisant, il n'avait pas  pris la peine de mettre son épouse Sylvia au courant des montages effectués en croyant peut-être qu'il était parti pour vivre jusqu'à l'âge de 90 ou 100 ans. Survenue plutôt brutalement, son décès mit sa femme à la merci de ses beaux-fils puisque ceux-ci eurent le don de lui faire croire qu'il était mort quasiment ruiné.

 

Néanmoins, pour la justice française, le dossier de la succession Wildenstein est clos depuis octobre 2008 mais en déposant un recours en révision, sa veuve compte bien le rouvrir.

 

Pour le reste, en achetant des œuvres d'art à coups de millions d'euros, non pas par pure passion mais surtout comme des valeurs sûres, nombre de possesseurs de grandes fortunes ont trouvé dans les 48 ports francs que compte la Suisse des refuges adéquats pour échapper aux services fiscaux de leurs pays du fait que nul Etat ne peut avoir un droit de regard sur ceux-ci, ce qui fait que les œuvres d'art qui y sont entreposées sont vendues en échappant à toute taxation ou ne sont pas déclarées à l'occasion de successions.

 

A.D
Mentions légales Conditions d'utilisation Rédaction Annonceurs Plan du site
Login : Mot de passe ArtCult - Réalisé par Adrian Darmon