L'Association pour le respect de
l'intégrité du patrimoine artistique, l'Aripa, a vivement critiqué les
responsables du Musée du Louvre pour avoir fait restaurer de manière abusive
« Les Pèlerins d'Emmaüs », un chef d'œuvre de Véronèse (1528-1588).
Exécuté
vers 1559 et conservé au musée du Louvre, ce tableau avait déjà fait l'objet de
nombreuses restaurations mais celles intervenues en 2006 puis en 2009 avec la
suppression de repeints sur le visage de la mère de famille ainsi que les vêtements
des pèlerins vus de dos sur la toile ont été jugées scandaleuses par l'Aripa
qui a estimé qu'elles portaient atteinte à l'esprit de l'œuvre.
Ainsi,
la mère de famille aurait désormais les traits d'une femme d'allure moderne et
non plus ceux qu'elle avait au départ alors que les dernières restaurations
n'ont même pas été mentionnées dans le dossier concernant cette œuvre. Bref,
l'Aripa a réclamé que l'œuvre soit restituée à son état d'avant 2006.
En
attendant, les membres du Centre de Recherche et de Restauration des musées de
France (C2RMF) n'ont pas apprécié d'apprendre que celui-ci devait quitter le
Louvre en 2015 pour intégrer à Cergy-Pontoise le Centre d'études, de
conservation et de restauration du patrimoine (CECRP) qui regroupera les
réserves des grands musées parisiens, le centre de formation et le laboratoire
de recherche des Monuments historiques.
Le
C2RMF, qui emploie près de 180 personnes, devra ainsi déménager des locaux
qu'il occupe au Louvre, notamment les étages du pavillon de Flore oùsont installés les ateliers de restauration.
L'idée
de cette délocalisation à Cergy-Pontoise a été notamment motivée par le risque d'une crue
de la Seine comparable à celle de 1910 qui mettrait en danger les réserves des
musées. En même temps, elle permettrait de libérer des espaces en transférant
dans le nouveau centre des œuvres de grands formats et des pièces jugées
secondaires. Il n'en reste pas moins que ce projet a causé un sérieux ramdam au
sein du personnel alors que les treize chercheurs de l'unité de recherche du
CNRS, intégrés au C2RMF depuis 1996 ont annoncé qu'ils n'iraient pas à Cergy en
jugeant que la délocalisation de leur laboratoire, considéré comme le plus
important au monde, n'avait pas de sens.
Par ailleurs, ce projet de délocalisation a été
estimé à quelque 200 millions d'euros, une somme qui na toujours pas été réunie
alors que nombre de spécialistes de la conservation du patrimoine ont estimé
que ce transfert n'avait pas lieu d'être mais les responsables du Louvre ont
persisté à faire la sourde oreille.