Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire à la suite d'une plainte contre X pour corruption active et passive et trafic d'influence déposée par Sylvia Roth, la veuve du marchand d'art Daniel Wildenstein décédé en octobre 2001,a-t-on appris le 2 novembre 2010.
La brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) va ainsi enquêter sur des faits présumés de corruption visant Guy Wildenstein, fils du marchand d'art Daniel Wildenstein accusé par la veuve de ce dernier d'avoir omis de déclarer au fisc une partie de sa fortune placée dans des paradis fiscaux.
Selon Sylvia Roth qui a accusé les héritiers de Daniel Wildenstein de l'avoir forcée à signer une renonciation à l'héritage de son mari sous prétexte qu'elle aurait à régler un lourd passif au fisc, son mari aurait en fait laissé une immense fortune estimée entre 4 et 5 milliards d'euros laquelle aurait été mise à l'abri de trusts établis dans des paradis fiscaux. Plus d'un millier de toiles de maîtres, notamment des œuvres de Rembrandt, Fragonard, Monet, Bonnard ou Picasso figureraient dans cette succession évaluée officiellement à seulement 42 millions d'euros lors du décès du marchand et collectionneur.
C'est durant l'été 2010 que Madame Roth a requis obtenir l'ouverture d'une information judiciaire pour abus de confiance après avoir adressé plusieurs courriers restés sans réponse au ministère du Budget pour dénoncer une évasion fiscale de la part de Guy Wildenstein, le fils survivant d'un premier mariage de Daniel Wildenstein.
Engagée depuis près de dix ans dans une bataille judiciaire contre les héritiers directs de Daniel Wildenstein, la pugnace Sylvia Roth a été condamnée en juin 2010 par la cour d'Appel de Paris à leur verser 175 000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive, ce qui ne l'a pas empêchée d'utiliser d'autres armes juridiques pour essayer d'obtenir gain de cause.