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LE MUSEE DU CAIRE VANDALISE par Adrian Darmon
30 Janvier 2011
Catégorie : News

Profitant des émeutes qui ont secoué l'Egypte, des pillards se sont introduits dans le célèbre musée du Caire où ils ont détruit quelques vitrines et deux momies antiques durant la nuit du 28 au 29 janvier 2011 pour provoquer l'émoi de la communauté internationale et infliger au passage un terrible camouflet à Zahi Hawass, le virulent directeur des antiquités égyptiennes qui n'a eu de cesse de réclamer la restitution de trésors archéologiques détenus par des musées étrangers.

Heureusement contrecarré à temps, cet acte de vandalisme a prouvé par là que la préservation des trésors archéologiques dans des pays dépourvus de régimes démocratiques ou instables politiquement était loin d'être assurée et que ceux-ci risquaient de faire l'objet de pillages en cas de troubles graves ou de conflits armés. A cet égard, aussi louable qu'elle puisse paraître, la position ferme de l'UNESCO au sujet des pillages archéologiques, comparables en gravité aux trafics de drogue dans le monde, risque d'être mise en porte-à-faux sur certains points.

Quoiqu'il en soitr, l'UNESCO n'a rien pu faire pour empêcher des fanatiques de détruire les statues bouddhistes de Bamyam en Afghanistan où nombre de pièces archéologiques sont sorties clandestinement du pays depuis ces trente dernières. Tombées entre les mains des talibans, il est probable qu'elles auraient été détruites. Donc, pour autant condamnables qu'ils sont, puisqu'ils provoquent les destructions de sites définitivement inexplotables pour les archéologues, les trafics en provenance d'Afghanistan ont néanmoins permis de sauver des centaines de pièces importantes.

Autre cas à signaler, l'Irak où les troupes américaines n'ont pu empêcher le pillage désastreux du Musée de Bagdad alors que les fouilles archéologiques menées par des équipes accréditées sont devenues impossibles en raison des troubles qui ont continué à secouer ce pays.

Par ailleurs, les fouilles clandestines ne sont pas exclusivement le fait de gangs structurés mais aussi de paysans ou autres individus vivant dans une extrême pauvreté qui saisissent l'occasion de gagner plusieurs mois de salaire en vendant une pièce archéologique déterrée illégalement. Malgré toutes les mesures prises pour lutter contre les trafics, ce ne sera pas l'UNESCO qui parviendra à inciter des gens démunis à ne plus fouiller la terre mais des gouvernements enfin soucieux d'améliorer leurs conditions de vie.

Maintenant, il y a pire puisque certains gouvernements se sont abusivement retranchés derrière la position de l'UNESCO pour réclamer la restitution de trésors se trouvant depuis longtemps dans des musées étrangers, et particulièrement celui del'Egypte par la voix de Zahi Hawass, directeur du Conseil Suprème des antiquités égyptiennes, qui au début du mois de janvier a officiellement demandé au Musée de Berlin de rendre le fameux buste de Néfertiti qu'il possède depuis 1912. Voilà des années que le virulent Hawass s'est mis à vitupérer contre plusieurs musées occidentaux pour exiger le retour de pièces importantes pour l'histoire de son pays alors que artcult, via ma plume, a sans cesse signalé que les trésors de l'Antiquité préservés en Egypte risquaient d'être à tout moment en péril (voir ma dernière livraison, chapitre 35 du journal d'un fou d'art). Ce qui est arrivé au Musée du Caire dans la nuit du 28 au 29 janvier a malheureusement confirmé mes propos.

Tout ça pour dire que les trésors conservés dans nombre de musées en Europe ou aux Etats-Unis sont bien là où ils sont pour le bien de l'histoire de l'humanité d'autrant plus qu'ils ne seraient plus à l'abri si ceux-ci devaient les restituer à certains pays dont ils proviennent.

Peu importe de savoir qui sont les auteurs de la tentative de pillage du Musée du Caire, qu'ils aient été des fanatiques acharnés à détruire des oeuvres impies ou comme on l'a suggéré, des policiers chargés de mener une entreprise de destabilisation, ce grave incident démontre que les merveilleux trésors conservés au Musée du Caire ne sont pas en sécurité en Egypte et qu'ils risquent d'être en danger si jamais les islamistes radicaux venaient à s'emparer du pouvoir dans ce pays.

Il semble finalement un peu réducteur de la part de l'UNESCO de mettre sur le même plan les trafics d'antiquités provenant de pays politiquement stables comme la Grèce, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne ou la France et ceux exposés à des conflits comme l'Afghanistan, l'Irak ou le Liban ainsi que d'autres où la démocratie a encore bien du chemin à faire. Cela posé, les pays développés sont mieux armés que les pays du Tiers-Monde ou ceux situés dans des zones de guerre pour traquer les filières spécialisées dans des fouilles clandestines qui effacent les traces de diverses civilisations dans de nombreux sites archéologiques restant à explorer.

Le problème est que les Etats ne sont nullement sur le même pied d'égalité au niveau des recherches archéologiques, menées avec minutie dans les pays politiquement stables mais abandonnées dans des zones de conflits, à moins de protéger militairement des équipes de chercheurs. En outre, le pillage des musées a été monnaie courante dans nombre de pays en guerre.

En attendant, il parait primordial de s'en tenir à des dates bien définies pour établir des délais de prescriptions pour des délits avérés afin de ne plus laisser la porte ouverte à des revendications propres à susciter des incidents diplomatiques comme avec la demande de restitution par la Grèce des frises du Parthénon aujourd'hui conservées au British Museum lesquelles, si elles étaient restées à leur place, n'existeraient vraisemblablement plus si on faisait le compte des dommages subis par l'Acropole depuis plus de deux siècles. Au fil des revendications, on a fini par assister à des situations ubuesques comme le jour où un professeur égyptien a réclamé le retour des trésors emportés par les Hébreux lors de leur fuite d'Egypte en oubliant que vers l'an 1150 avant J.-C., Jérusalem fut pillée à son tour des siens par les troupes égyptiennes.

En conclusion, il parait indéniable que la dissémination de trésors du patrimoine de l'humanité dans différents musées de la planète a servi à les préserver d'une disparition totale, un fait qui devrait un jour inciter les Nations-Unies à prévoir le transfert en lieu sûr de collections menacées et notamment celles du Musée du Caire si jamais l'Egypte devait sombrer dans le chaos.

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