L'académicien et commissaire d'expositions Jean Clair a réitéré ses
violentes critiques envers l'art contemporain dans un pamphlet titré
« L'Hiver de la culture » (Flammarion) pour signaler que les œuvres d'art avaient aujourd'hui perdu leur
sens aux yeux d'un public devenu ignare.
Pour Jean Clair, ne subsiste plus que le culte de l'art dénué d'aucune
croyance, qu'elle soit religieuse, politique ou sociale pour un public ne connaissant pas grand chose des œuvres de jadis qui s'extasie devant des artistes jugés
« in » sur le marché de l'art, en fait propulsés sur le devant de la
scène par quelques galeries, maisons de vente et mécènes intéressés
La promotion d'artistes comme Jeff Koons ou Damien Hirst relèverait donc
de la haute voltige financière propre à provoquer une grave dérive sur le
marché de l'art surtout qu'il n'y a aucune logique pour expliquer l'envol de leur cote sauf que ceux qui auront misé sur eux en dernier
deviendront insomniaques à l'idée de voir leurs prix s'effondrer brutalement.
A l'heure actuelle, il n'y a plus de repères pour éviter de foncer
droit dans le mur au point de crier au désespoir sauf que certains acteurs du marché et non des moindres ont
considéré que les propos de Jean Clair étaient abusifs sinon à côté de la
plaque et qu'en outre, ce dernier ne proposait aucun remède au soi-disant mal
qu'il dénonçait.
D'autres soulignent que le fonctionnement du marché de l'art ne se base
pas simplement sur la promotion d'artistes en pointe comme Koons, Hirst ou
Cattalan, et que ses rouages sont en fait bien plus complexes.
Bref, le pessimisme outrancier de Jean Clair ne
débouche sur aucune proposition qui permettrait au marché de l'art d'évoluer
autrement surtout que ce dernier est en dehors du système comme un spectateur inapte à tenter
de le corriger. En ce sens, son propos tomberait donc à plat alors que l'art
contemporain a besoin de critiques de talent pour l'aider à trouver un sens
vraiment artistique et lui permettre de connaître peut-être enfin un printemps de la
culture.