La Mairie de Paris va enfin récupérer 61 oeuvres majeures de l'artiste surréaliste italien Giorgio de Chirico léguées par sa veuve en 1990.
Dans son testament, cette dernière avait désigné la Fondazione Giorgio e Isa de Chirico comme légataire universel tout en précisant qu'une autre fondation devait voir le jour à Paris, ville à laquelle elle léguait un cinquième des oeuvres en sa possession et ce, pour la remercier du rôle que celle-ci avait jouée dans la carrière de l'inventeur de la peinture métaphysique. Isa de Chirico avait toutefois précisé qu'à défaut d'être constituée dans un délai de dix ans, les oeuvres qu'elle léguait devaient revenir à la municipalité pour être exposées dans un musée de son choix.
Las, la fondation romaine s'avisa de contester la légalité du legs alors que d'autres problèmes, notamment fiscaux, surgirent pour retarder le don en question avant la signature d'un accord à l'amiable qui a permis de débloquer la situation.Le Musée d'art moderne de la Ville de Paris va enfin pouvoir recevoir 30 peintures, 11 sculptures et 20 dessins de différentes époques pour disposer d'un important ensemble du précurseur du surréalisme qui abandonna la peinture métaphysique en 1920 pour un style classique avant d'y revenir dans les années 1940.
Né en Grèce de parents italiens, Giorgio de Chirico avait d'abord fréquenté l'Académie des Beaux-Arts d'Athènes avant d'aller se perfectionner à Munich et de venir à Paris où il vécut de 1911 à 1915, période durant laquelle il adopta son style surréaliste qui devait faire école auprès du mouvement Dada, de Max Ernst, René Magritte, Salvador Dali, Yves Tanguy, Victor Brauner et d'autres artistes férus d'onirisme.
Devenu l'ami d'Appolinaire, De Chirico exposa ses premières oeuvres au Salon d'Automne de 1912 et 1913 et suscita l'admiration d'André Breton jusqu'au jour où ce dernier le voua aux gémonies pour avoir abandonné sa peinture métaphysique.