L'avocate de Sylvia Roth, veuve de Daniel Wildenstein elle-même décédée en novembre 2010, a demandé au ministère du Budget d'initier au plus vite une enquête au sujet de la succession du grand marchand d'art et de la réalité de son patrimoine au plan fiscal, a-t-on appris le 28 juillet 2011.
Le décès de Sylvia Roth est survenu alors qu'elle était en pleine bataille judiciaire avec ses deux beaux-fils Guy et Alec (décédé en 2008) au sujet de l'héritage de son époux mort en 2001.
En déposant plusieurs plaintes contre Guy Wildenstein, Sylvia Roth avait accusé ce dernier d'avoir dissimulé une grosse fraction de la fortune familiale en conservant hors succession l'essentiel du patrimoine laissé par son père placée dans des trusts établis dans des paradis fiscaux.
M° Claude Dumont-Beghi, l'avocate de la défunte, a donc écrit à la ministre du Budget Valérie Pécresse pour lui signaler qu'au nom de l'égalité entre contribuables, la non-déclaration de ces trusts basés aux îles Caïman, aux Bahamas et à Guernesey devrait rendre Guy Wildenstein passible de poursuites au pénal pour fraude fiscale.
Selon l'avocate,les trusts en question sont constitués par des propriétés à l'étranger, des milliers de tableaux et d'oeuvres d'art dont la valeur pourrait excéder 4 milliards d'euros. A titre indicatif, la succession de Daniel Wildenstein n'avait été officiellement évaluée qu'à 42 millions d'euros alors que Sylvia Roth avait été incitée par ses beaux-fils à renoncer à la part lui revenant sur cette somme en étant informée par ceux-ci qu'elle aurait à couvrir la part destinée au fisc ainsi que de lourdes dettes laissées par son mari.