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REMOUS CONCERNANT UN TABLEAU DE NICOLAS TOURNIER AU SALON DU TABLEAU ANCIEN
09 Novembre 2011 Catégorie : News
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Disparue du musée des Augustins de Toulouse il y a près de deux siècles, une toile de Nicolas Tournier (1590-1639) mise en vente par la galerie londonienne Weiss lors du salon Paris Tableau qui s'est terminé le 8 novembre 2011 a été revendiquée par l'Etat.
Titrée « Le Christ Portant la Croix », cette œuvre mesurant 220 x 121 cm avait disparu des inventaires du musée en 1818. Faisant partie à l'origine d'un ensemble de trois peintures de l'église des Pénitents noirs à Toulouse, elle avait été saisie à la Révolution et déposée au monastère des Augustins transformé en musée en 1793.
Selon le ministère de la Culture, cette œuvre est inaliénable et ne peut donc quitter la France. Reste à savoir si l'Etat sera disposé à verser une compensation à la galerie anglaise dont la bonne foi ne peut être mise en doute.
Réapparue en 2009 en Italie lors de la dispersion par Sotheby's de la succession d'un antiquaire de Florence, l'œuvre avait été achetée alors pour 57 500 euros avant d'être confiée à la vente à la galerie Didier Aaron qui parvint à identifier son auteur sans toutefois savoir qu'elle avait été volée au musée des Augustins.
Le plus incroyable est qu'au début de 2010, la galerie avait contacté le musée pour lui proposer d'acquérir le tableau mais son conservateur avait répondu que le prix demandé semblait trop élevé avant de s'aviser à contacter le ministère de la Culture pour vérifier sa provenance.
Quelques mois plus tard, la galerie Aaron avait donc revendu cette œuvre pour quelque 400 000 euros à la galerie Weiss laquelle l'avait affichée à un prix de 675 000 euros à la foire de Maastricht en mars 2011. Dans le cas de cette oeuvre volée il y a si longtemps dans une collection de l'Etat, la logique voudrait que la Galerie Aaron et son vendeur remboursent la galerie Weiss et que ce vendeur négocie sa restitution à l'Etat sur la base de 57 500 euros ou que Sotheby's annule la vente et récupère cette somme auprès des héritiers de l'antiquaire florentin pour que ceux-ci rendent ce tableau dans des conditions avantageuses pour la France.
Finalement, après avoir refusé de se plier à la requête d'interdiction de sortie de territoire annoncée par lEtat, la galerie Weiss a restitué le tableau de Nicolas Tournier, apparement sans contrepartie, Philippe Bélaval, directeur des Patrimoines, ayant décrété que le musée des Augustins n'avait en aucun cas à racheter la peinture puisqu'il s'agissait d'un trésor national qui à ce titre était un bien inaliénable et imprescriptible. On imagine toutefois que la galerie Weiss, qui n'est pour rien dans cette affaire de vol, a vraisemblablement négocié l'annulation de son achat auprès de la galerie Aaron et du dernier propriétaire du tableau car on voit pourquoi elle aurait seule à payer les pots cassés.
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