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Jean-Jacques Aillagon, l'ancien ministre UMP de la Culture, a annoncé dans le journal "Libération" du 8 mars 2012 son ralliement à François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle, en causant ainsi une certaine stupeur au sein de son ancien clan.

En se comportant quelque peu à la manière d'un Talleyrand qui ne s'embarrassait pas de préjugés pour servir qui lui plaisait pour ensuite tourner sa veste au gré des événements, Jean-Jacques Aillagon n'a pas hésité à renier ceux qui l'avaient propulsé sur le devant de la scène, avant tout Jacques Chirac qui lui avait permis de diriger en 1993 le service des Affaires culturelles de la Ville de Paris et d'assurer trois ans plus tard la présidence du Centre Pompidou avant d'être promu en 2002 par ce dernier ministre de la Culture, poste qu'il perdit au bout de trois ansen ne parvenant pas à résoudre le conflit provoqué par les intermittents du spectacle.

Après avoir été sollicité par François Pinault pour diriger le Palais Grassi à Venise, l'ancien ministre s'était vu confier la direction de la chaîne TV5 en 2005 puis en 2007, la direction du domaine de Versailles où il organisa des expositions pour le moins surprenantes comme celles des artistes contemporains Jeff Koons et Murakami qui ne manquèrent pas de susciter de vifs débats.

N'ayant pas été reconduit à la présidence de Versailles pour cause de limite d'âge, Aillagon n'a semble-t-il pas supporté d'être considéré comme une sorte de "has been" par le Président Nicolas Sarkozy pour décider ainsi de tourner sa veste, en croyant peut-être qu'une fois au pouvoir, François Hollande ferait appel à lui pour le conseiller, voire jouer un rôle significatif dans la conduite des affaires culturelles du pays.

Considéré comme un renégat par nombre de ses anciens amis politiques, Aillagon s'est retrouvé sur le fil du rasoir car que rien ne dit qu'il cueillera les fruits de sa prise de position en faveur de François Hollande au cas où celui-ci sera élu à la présidence de la République. Bref, n'est pas Talleyrand qui veut...