Cette copie détenue depuis des lustres par le musée espagnol était pourtant connue mais un fond noir ajouté on ne sait pourquoi au 18e siècle occultait le paysage en arrière-plan, en fait quasiment identique à celui de l'original. Ce n'est donc qu'après l'avoir restaurée que les spécialistes ont pu dater le tableau avec certitude et l'attribuer formellement à un élève ayant travaillé dans l'atelier même du légendaire Vinci.
Sur cette copie, considérée désormais comme la première connue au monde, Mona Lisa apparaît bien plus jeune et charmante mais avec le même sourire énigmatique que la Joconde du musée du Louvre à Paris.
La copie du Prado, plus nette que l'original (wikipedia)Le tableau était pourtant bien connu au Prado où il avait déjà exposé mais personne n'avait encore eu l'idée de le nettoyer pour enfin découvrir sa véritable splendeur et imaginer comment le portrait original du Louvre était vraiment lors de son exécution par Vinci.
Outre le paysage, la restauration a permis de révéler d'autres éléments mettant en lumière la façon dont les deux portraits ont été élaborés, ce qui permettra aux responsables du Louvre d'affiner encore mieux leurs études sur l'original.
Si donc la Mona Lisa du Prado apparaît plus jeune sur la copie, c'est simplement parce que l'original a été assombri par des vernis ayant vieilli, ce qu'on pourra vérifier lorsque cette copie sera exposée à côté de ce dernier à partir du 26 mars au Louvre.
L'original du Louvre, plus sombre, Mona Lisa semblant en outre plus âgée, voire austère par rapport à la copie où le paysage est mieux lisible et où les manches du vêtement sont d'un rouge bien plus éclatant (Wikipedia)
Plusieurs dizaines de copies de la Joconde furent réalisées entre le 16e et le 17e siècle mais celle du Prado est certainement la plus conforme à l'œuvre originale d'autant plus qu'elle fut probablement exécutée avant la version finale de cette dernière, Vinci l'ayant retravailée durant plusieurs années sans jmais la livrer à son commanditaire.
On sait que la Joconde du Louvre, obscurcie par diverses couches de vernis anciens, est trop fragile pour être nettoyée en profondeur alors que la copie du Prado, avec ses couleurs chaudes et flamboyantes, notamment au niveau du paysage, mieux visible, et des manches, peintes dans une teinte rouge vif, offre une vision différente, plus fraîche et plus nette que le chef d'oeuvre de Vinci qui a plus subi l'usure du temps.
Il a fallu plusieurs mois pour ôter la couche sombre recouvrant l'arrière-plan de cette copie pour révéler alors toute sa splendeur. Selon les responsables du Prado, elle fut apparemment réalisée par Francesco Melzi, un apprenti de Vinci, selon des comparaisons faites avec des œuvres peintes par celui-ci. Tandis que le paysage est strictement identique à celui représenté dans l'original exécuté sur un panneau de peuplier, ils ont par ailleurs noté certaines différences avec celui-ci, comme des traits plus lisses et la présence de sourcils sur le visage du portrait du Prado alors que ceux-ci sont absents dans le portrait réalisé par Vinci.
Bref, il sera désormais plus qu'instructif de faire des comparaisons entre les deux portraits pour se rendre compte que le portrait du Louvre montre une Mona Lisa qui paraît plus âgée à cause des couches de vernis qui recouvrent son visage et que cette jeune femme, comme le montre le portrait du Prado peint sur un panneau de noyer, était en fait bien plus belle qu'on l'imaginait.
Les analyses aux infra-rouges menées au Prado ont aussi permis de découvrir que les esquisses sous-jacentes étaient identiques sur les deux tableaux, un indice tendant à prouver qu'ils furent peints à la même époque. On n'a donc pas fini de tenter de percer le mystère de la Joconde dont le sourire a captivé des dizaines de millions d'admirateurs depuis des siècles.