Redécouvert dans la suite Coco Chanel à l'Hôtel Ritz de Paris, un tableau titré "Le Sacrifice de Polyxène" peint en 1647 par Charles Le Brun (1619-1690) sera mis en vente par Christie's le 15 avril prochain dans la capitale avec une estimation de 300000-500000 euros.
L'œuvre sera exposée en avant-première à New York du 26 au 29 janvier prochain avant la vente de Tableaux Anciens et du XIXème siècle qui sera organisée par Christie's le 15 avril 2013.
Qu'en ces lieux fascinants, situés au cœur d'une des places qui représente au mieux l'art et l'architecture française classique dans ce qu'elle a de plus raffiné et de plus élégant ait sommeillé tant d'années cette œuvre magnifique est fascinant et presque miraculeux.
C'est à la perspicacité de Joseph Friedman, conseiller artistique du Ritz, et de sa collègue Wanda Tymowska, que l'on doit cette révélation magistrale, à eux qui ont su comprendre son importance et découvrir l'identité de son auteur.
Cette œuvre n'a néanmoins pas été découverte dans un grenier poussiéreux, mais dans l'un des hôtels les plus prestigieux au monde, le légendaire Hôtel Ritz. Les archives de l'hôtel ne donnent pas de détails sur le commanditaire, les conditions exactes de son exécution ou son installation dans la suite Coco Chanel mais il est probable que l'œuvre se trouvait déjà en ce lieu (construit en 1705) lorsque César Ritz en devint le propriétaire en 1898.
Signé par l'artiste et daté de 1647, Le Sacrifice de Polyxène constitue une redécouverte majeure dans le catalogue de l'œuvre peint de Charles Le Brun (1619-1690) et un témoignage inédit pour comprendre l'évolution de son art à un moment-clef de sa carrière. A cette période, Le Brun venait de rentrer d'un séjour de trois ans passé à Rome durant lequel il avait étudié les peintures de Raphaël pour se rapprocher de Nicolas Poussin, alors référence incontestée pour tout peintre français, dont il s'inspira et qu'il imita parfois au point de leurrer les spectateurs de ses tableaux.
A l'orée de la carrière d'un peintre qui allait donner à l'école française de peinture une impulsion nouvelle et considérable, Charles Le Brun offre dans le Sacrifice de Polyxène l'image d'un artiste désormais accompli et au-delà, délivre, par ce sens du drame qui mêle avec profondeur et élégance la retenue et la passion, un exemple magistral d'illustration du classicisme français.