Le possesseur d'un tableau
représentant des tricheurs lors d'une partie de cartes que Sotheby's avait
vendu pour 42 000 livres sterling en 2006 comme une oeuvre italienne du XVIIe
siècle a réclamé dernièrement une indemnisation de la part de la maison de ventes après
avoir appris que Sir Denis Mahon, son acheteur, avait finalement réussi à le faire
authentifier comme étant de la main du célèbre peintre Le Caravage.
Lorsqu'il avait proposé son
tableau à la vente, Lancelot William Thwaytes pensait ne
posséder qu'une copie de l'œuvre du Caravage figurant au Kimbell Art Museum des
Etats-Unis, une opinion d'ailleurs partagée par l'expert de Sotheby's.
Seulement voilà, le futé Denis
Mahon, décédé en 2011, avait eu l'œil et le flair pour déterminer que le
tableau qu'il avait été acheté était bien de la main du Caravage et que la
valeur de celui-ci était désormais de l'ordre de 10 millions de livres.
S'estimant dupé, le vendeur a
réclamé à Sotheby's une compensation financière se situant entre le prix de
l'adjudication et la valeur réelle du tableau en 2006 en accusant la maison de
vente de n'avoir pas su effectuer correctement son travail d'expertise avant la
vente.
Sotheby's a rétorqué que l'œuvre
n'était qu'une copie et non de la main du Caravage et ce, en s'appuyant sur les avis
de plusieurs spécialistes du peintre, dont Richard Spear, Helen Landon et
Sebastian Schütze.
Sir Denis Mahon avait de son côté bénéficié du
soutien d'Antonio Paolucci, directeur des musées du Vatican, et des historiens
d'art Maurizio Mariani et Mina Gregory, lorsqu'il avait authentifié ce tableau. On s'attend donc à une longue bataille judiciaire au verdict plus qu'incertain.