Publié chez J.C Lattès et sorti en librairie le 17 avril 2013, le livre « Les Wildenstein » de Magali Serre, journaliste et réalisatrice de documentaires d'enquêtes pour la télévision, résume l'histoire compliquée d'une dynastie de marchands d'art dont le nom est aujourd'hui associé à l'une des plus grosses fraudes fiscales supposées de ces dernières années.
En 280 pages, on apprendra tout ou presque de cette saga familiale dont les grandes figures furent Georges Wildenstein et son fils Daniel, de redoutables marchands d'art qui imposèrent leur loi sur le marché durant plus d'un demi-siècle en contrôlant les catalogues raisonnés de nombreux grands maîtres, notamment Fragonard, Monet, Manet, Renoir, Vlaminck, Van Dongen ou Modigliani pour ne citer que ceux-ci ou en décidant ce qui était authentique ou pas pour d'autres.
Cet ouvrage reconstitue succinctement les étapes de l'envol et de l'influence grandissante de cette dynastie jusqu'aux épisodes qui ont terni sa réputation à la fin de la vie de Daniel puis après sa mort lorsque sa veuve poursuivit en justice ses beaux-fils Alec et Guy en les accusant de l'avoir spoliée d'un fabuleux héritage estimé à près de 9 milliards d'euros placé à l'abri de trusts dans des paradis fiscaux.
Le livre est écrit dans un style direct et sans fioritures mais on regrettera de la part de Magali Serre l'absence d'une véritable analyse psychologique des caractères de Georges et de Daniel Wildenstein et leur façon si particulière de gérer leur empire en signalant au passage qu'elle a omis de rappeler les circonstances particulières qui l'amenèrent à le rédiger en saisissant au bond au cours d'une interview avec un spécialiste du marché de l'art l'excitante opportunité de s'intéresser à cette famille hors du commun dont elle avait vaguement entendu parler jusque là.