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L'INQUISITION S'INVITE DANS L'ANALYSE DU DICTIONNAIRE "AUTOUR DE L'ART JUIF"
26 Février 2007
Catégorie : News

En publiant dans le courant de 2006 son livre « Existe-t-il un art juif » (Biro Editeur) l'historien d'art Dominique Jarrassé, décrit comme le grand spécialiste de l'art juif, a tenté d'apporter un nouvel éclairage sur un sujet qui a fait l'objet de nombreux débats contradictoires.

 

Déjà plutôt critique envers de nombreux auteurs ayant abordé la question, cet essai s'est brutalement transformé en pamphlet lapidaire contre ceux que Jarrassé semble abhorrer et ce, durant les douze dernières pages de ce livre qui en compte 216.

 

Ainsi, déterminé sans retenue à verser sa bile contre ceux qui avaient développé le domaine du Judaïca et les ventes aux enchères d'artistes juifs, il s'en pris à certains auteurs de livres sur les peintres juifs, dont moi-même en me réservant d'ailleurs un traitement vraiment à part.

 

Evoquant la publication de mon dictionnaire « Autour de l'Art Juif » (Edition Carnot) paru en novembre 2003, il n'a ainsi pas hésité à écrire que celui-ci « ne peut pas ne pas faire songer aux annuaires antisémites qui listaient les Juifs dans chaque secteur d'activité… » sous-entendu aux heures les plus noires de l'antisémitisme avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et de demander s'il était bien utile de savoir que Henri Caro-Delvaille ou Mela Muter étaient juifs, un détail appelé à renforcer sa démonstration sauf que pour lui, le fait que Mela Muter se soit convertie au christianisme, comme des dizaines d'autres artistes ou intellectuels juifs, aurait simplement était le résultat d'une illumination et non pas du désir d'évoluer plus librement au sein de la société.

 

Pour mieux enfoncer le clou, Jarrassé n'omet pas de signaler que renvoyer les artistes juifs à leur judéité, comme lors du Salon des Indépendants de 1924, était perçu comme un affront.

 

Apparemment, rien n'aurait changé entre aujourd'hui et 1924, période où l'antisémitisme devenait des plus virulents avec la publication en Allemagne du « Mein Kampf » d'Adolf Hitler qui appelait à l'élimination des Juifs, où la France était divisée en deux à cause de l'affaire Dreyfus, où le Fascisme s'imposait en Italie, où on propageait l'idée nauséabonde que les Juifs étaient tenus comme responsables de la dure crise économique qui sévissait en Allemagne ou ailleurs et où la police française avait pris la fâcheuse habitude de ficher les étrangers en signalant leur religion, ce qui facilita avec une rare efficacité les rafles opérées durant la Seconde Guerre Mondiale. Il ne semble donc pas étonnant que les Juifs à cette époque voulussent éviter d'être sans cesse pointés du doigt.

 

Se permettant d'aller encore plus loin sur le terrain de la diffamation, Jarrassé a estimé que mon dictionnaire a été basé sur des critères raciaux sans chercher à mesurer la portée de cette insupportable affirmation qui donnerait du grain à moudre à certains esprits malfaisants lesquels ne manqueraient pas de renforcer la sale théorie qui voudrait que le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, tout comme l'Institut du Monde Arabe, voire le Musée du quai Branly, ont été créés sur la base de tels critères…

 

Poursuivant sa violente diatribe, Jarrassé a osé affirmer sans détour que le dictionnaire « Autour de l'Art Juif » a eu de plus une « visée financière évidente »( !)  en ajoutant qu'ainsi  « le glissement de l'art juif au commerce de l'art juif est consommé ». Et de s'en prendre ensuite à la multiplication des ventes de « Judaïca » ou d'artistes juifs « qui tendent à faire croire à la légitimité d'une catégorie puisée dans l'histoire de l'art  essentialiste. Il est assez curieux que le critère racial puisse devenir un argument commercial ». Et de poursuivre encore en martelant qu'on « apprend ainsi à faire tomber les masques, qu'un « Vanier » peut cacher un Abramovitch ; le collectionneur tel l'antisémite obsédé par les pseudonymes, devient un spécialiste du décryptage. La Boulimie de Judaïca est telle que l'ouvrage d'Adrian Darmon, par exemple, propose aux collectionneurs (sic) une « liste de peintres juifs n'ayant pas traité de thèmes judaïques !»  Evidemment, la scène juive par un peintre juif atteint une meilleure cote ».

 

Ainsi donc, mon dictionnaire aurait eu selon Jarrassé une visée financière alors que lui-même a fait de l'art juif son fonds de commerce via la publication de plusieurs ouvrages sur la question.

 

Les affirmations de Jarrassé sont intolérables. En évoquant ainsi un peintre comme Vanier, j'aurais donc eu le seul but de servir la cause des antisémites en révélant que son vrai nom était Abramovitch, un crime impardonnable à ses yeux. Il n'y a donc qu'un pas à franchir pour faire de moi un délateur des Juifs, ce qui est carrément obscène. Jarrassé ignore au passage que mon arrière-grand-père et de mon beau-père portaient en fait respectivement les noms de Parpierchik  et Leib et que le premier s'était vu affubler par les services américains d'immigration du patronyme d'Abrahams (tiré de son prénom Abraham) alors que dans un même concours de circonstances, le second en était venu à prendre celui de Froïm (de son prénom Ephraïm) après avoir fui la Roumanie.

 

A prendre donc les propos de Jarrassé au pied de la lettre, le délire serait que les annuaires du téléphone listant des milliers de noms d'individus facilement identifiables quant à leur judéité pourraient aussi constituer une recension antisémite propre à faire condamner la Poste…

 

Tout en expliquant en long et en large le pourquoi et le comment du titre « Autour de l'Art Juif », je n'avais toutefois pas manqué d'indiquer clairement dans le préambule de mon dictionnaire que mon ambition était avant tout de rendre hommage à tant de peintres qui avaient été confrontés à de nombreuses vicissitudes pour exercer leur art et aussi d'honorer au passage la mémoire de plus de 500 d'entre eux morts en déportation sans oublier d'avertir mes lecteurs que le pire serait d'imaginer que j'évoquais une race à part et que j'aurais ainsi cherché à confiner ces artistes dans une sorte de ghetto.

 

Aux yeux de Jarrassé, qui a lui-même abondamment écrit sur le rôle des Juifs dans l'art, publier un tel dictionnaire regroupant les milliers d'artistes juifs qui avaient tenté de se faire un nom dans les domaines de la peinture, de la sculpture ou de la photographie a été une pure hérésie.

 

 

Pour couper court aux propos scandaleux de Jarrassé, je tiens à préciser que dans le cours de mon travail qui a duré huit années, j'ai obtenu le concours empressé de toutes les institutions juives contactées et une fois mon dictionnaire publié, personne n'a considéré qu'il pouvait avoir un côté tendancieux alors que les seules critiques que j'ai pu enregistrer ont eu trait à la maquette du livre, ses erreurs de typographies et le fait qu'il n'y avait pas assez d'illustrations. Certes, j'ai eu droit à des récriminations… Elles sont venues d'artistes qui en fait se plaignaient de ne pas figurer dans cet ouvrage… Mais de son côté, en m'attaquant avec une rare violence propre à confiner à la haine, Jarrassé n'a vu dans ce dictionnaire qu'un ouvrage qui ne pouvait pas ne pas faire songer à un annuaire antisémite. Venant de la part d'un historien d'art dont le poids n'est pas négligeable, cette ignoble suggestion ne manque pas d'avoir une portée des plus inquiétantes.

 

Au-delà de la diffamation pure qui résulte de son affirmation, Jarrassé s'est permis de franchir la ligne rouge en délivrant à mon encontre une insinuation inqualifiable qui discrédite et ruine ma réputation, range mon livre dans la catégorie des ouvrages à mettre à l'index et me classe sans vergogne, en fonction de mes origines, parmi ces historiens d'art qui, pour échapper aux persécutions et donc aux camps de la mort, se laissèrent aller lâchement à se mettre au service des nazis en échange du statut d'Aryen d'honneur. Pire même, il tend à m'assimiler à ceux qui, non contents de tourner le dos à la religion de leurs pères en se convertissant au christianisme, se résolurent d'attiser avec une rage indicible les braises de l'antisémitisme…

 

Pour conclure, avec ce qu'on découvre dans les dernières pages de l'essai de Jarrassé, le glissement de la critique au boycottage d'un auteur est consommé...

 

Adrian Darmon

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