Adjugée à 65 millions de livres (74,2 millions d'euros, 104,3 millions de dollars) le 3 février 2010 chez Sotheby's à Londres, la sculpture en bronze d'Alberto Giacometti titrée « L'Homme qui Marche I » est devenue ainsi l'œuvre d'art la plus chère du monde devant « Le Jeune Homme à la pipe » de Picasso, un tableau de 1905 vendu 104,1 millions de dollars, par Sotheby's, à New York, en 2004.
Il s'agit cependant d'un record mondial obtenu aux enchères alors que d'autres œuvres vendues de gré à gré ont atteint des sommes plus conséquentes, comme la toile N° 5 peinte en 1948 par l'artiste expressionniste abstrait américain Jackson Pollock, donnée pour avoir été cédée en privé par Sotheby's pour 140 millions de dollars en novembre 2006, ou comme le portrait d'Adèle Bloch-Bauer I (1907) dont on a rapporté qu'il avait été vendu en juin 2006 pour 135 millions de dollars par Christie's au magnat des cosmétiques Ronald Lauder.
Il n'en reste pas moins que la vente de ce bronze de Giacometti aura fait couler beaucoup d'encre après avoir été acheté au téléphone par un amateur resté anonyme dont a dit qu'il pouvait s'agir de Roman Abramovitch, le milliardaire russe propriétaire du club de football de Chelsea avant d'apprendre qu'il avait acquis par Lily Safra, la veuve du banquier Edmond Safra.
A voir ainsi les compteurs s'affoler, la crise aura démontré que loin d'avoir mis le marché de l'art à genoux, elle l'aura fait marcher sur la tête puisque ce record a concerné une œuvre dont l'originalité paraît discutable à certains égards puisqu'il s'agit d'un bronze édité par une fonderie à dix exemplaires et non réalisé directement par la main de l'artiste comme cela aurait été le cas du plâtre ayant servi à le reproduire.
Celui-là, propriété de la Dresdner Bank, avait été néanmoins fondu du vivant de l'artiste tout comme un autre appartenant à une collection privée alors que le plâtre original, bien plus intéressant aux yeux des amateurs, figure dans les collections de la Fondation Giacometti de Zurich. Les autres exemplaires se trouvant à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh, à l'Albright-Knox Art Gallery de Buffalo, au Musée d'art contemporain de Téhéran, à la Fondation Alberto et Annette Giacometti et à l'Unesco.
Faire d'un bronze l'œuvre la plus chère du monde démontre à l'évidence que le marché n'a pas encore su se réguler malgré la crise et que le fossé s'est élargi entre les véritables amateurs et les nouveaux riches qui, ne connaissant pas grand chose à l'art, continuent à mettre le marché en folie alors que les pièces de moyenne qualité se vendent de plus en plus mal.
En attendant, Alberto Giacometti a attiré les faussaires comme un aimant, ce qui risque de faire plutôt désordre quand on sait que des milliers de faux portant la signature de cet artiste circulent désormais sur le marché en étant vendus sur des sites Internet ou même dans des maisons de vente secondaires.
Ces plagiats ont rapporté des dizaines de millions d'euros à des personnes peu scrupuleuses qui ont donné du fil à retordre à la Fondation Giacometti laquelle a eu toutes les difficultés du monde pour s'opposer à un trafic lucratif mené notamment en Allemagne par un certain Lothar Wilfried Senke, alias « comte d'Empire de Waldstein » chez qui quelque 800 bronzes et 200 plâtres ont été saisis en 2009 par la police du Bade-Wurtemberg.
Ce faussaire et ses comparses ont produit tous les modèles de l'artiste en allant même jusqu'à créer des œuvres à partir de ses dessins. C'est dire l'immensité de la tâche de la Fondation Giacometti dans sa traque contre les faux qui n'ont pas cessé de se multiplier.
Adjugée à 65 millions de livres (74,2 millions d'euros, 104,3 millions de dollars) le 3 février 2010 chez Sotheby's à Londres, la sculpture en bronze d'Alberto Giacometti titrée « L'Homme qui Marche I » est devenue ainsi l'œuvre d'art la plus chère du monde devant « Le Jeune Homme à la pipe » de Picasso, un tableau de 1905 vendu 104,1 millions de dollars, par Sotheby's, à New York, en 2004.
Il s'agit cependant d'un record mondial obtenu aux enchères alors que d'autres œuvres vendues de gré à gré ont atteint des sommes plus conséquentes, comme la toile N° 5 peinte en 1948 par l'artiste expressionniste abstrait américain Jackson Pollock, donnée pour avoir été cédée en privé par Sotheby's pour 140 millions de dollars en novembre 2006, ou comme le portrait d'Adèle Bloch-Bauer I (1907) dont on a rapporté qu'il avait été vendu en juin 2006 pour 135 millions de dollars par Christie's au magnat des cosmétiques Ronald Lauder.
Il n'en reste pas moins que la vente de ce bronze de Giacometti aura fait couler beaucoup d'encre après avoir été acheté au téléphone par un amateur resté anonyme dont a dit qu'il pouvait s'agir de Roman Abramovitch, le milliardaire russe propriétaire du club de football de Chelsea avant d'apprendre qu'il avait acquis par Lily Safra, la veuve du banquier Edmond Safra.
A voir ainsi les compteurs s'affoler, la crise aura démontré que loin d'avoir mis le marché de l'art à genoux, elle l'aura fait marcher sur la tête puisque ce record a concerné une œuvre dont l'originalité paraît discutable à certains égards puisqu'il s'agit d'un bronze édité par une fonderie à dix exemplaires et non réalisé directement par la main de l'artiste comme cela aurait été le cas du plâtre ayant servi à le reproduire.
Celui-là, propriété de la Dresdner Bank, avait été néanmoins fondu du vivant de l'artiste tout comme un autre appartenant à une collection privée alors que le plâtre original, bien plus intéressant aux yeux des amateurs, figure dans les collections de la Fondation Giacometti de Zurich. Les autres exemplaires se trouvant à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh, à l'Albright-Knox Art Gallery de Buffalo, au Musée d'art contemporain de Téhéran, à la Fondation Alberto et Annette Giacometti et à l'Unesco.
Faire d'un bronze l'œuvre la plus chère du monde démontre à l'évidence que le marché n'a pas encore su se réguler malgré la crise et que le fossé s'est élargi entre les véritables amateurs et les nouveaux riches qui, ne connaissant pas grand chose à l'art, continuent à mettre le marché en folie alors que les pièces de moyenne qualité se vendent de plus en plus mal.
En attendant, Alberto Giacometti a attiré les faussaires comme un aimant, ce qui risque de faire plutôt désordre quand on sait que des milliers de faux portant la signature de cet artiste circulent désormais sur le marché en étant vendus sur des sites Internet ou même dans des maisons de vente secondaires.
Ces plagiats ont rapporté des dizaines de millions d'euros à des personnes peu scrupuleuses qui ont donné du fil à retordre à la Fondation Giacometti laquelle a eu toutes les difficultés du monde pour s'opposer à un trafic lucratif mené notamment en Allemagne par un certain Lothar Wilfried Senke, alias « comte d'Empire de Waldstein » chez qui quelque 800 bronzes et 200 plâtres ont été saisis en 2009 par la police du Bade-Wurtemberg.
Ce faussaire et ses comparses ont produit tous les modèles de l'artiste en allant même jusqu'à créer des œuvres à partir de ses dessins. C'est dire l'immensité de la tâche de la Fondation Giacometti dans sa traque contre les faux qui n'ont pas cessé de se multiplier.