La Pinacothèque de Paris, place de la Madeleine, présente une exposition consacrée au peintre norvégien Edvard Munch (1863-1944), célèbre auteur du tableau mythique "Le Cri" qui ne figure malheureusement pas parmi les oeuvres exposées, la Norvège n'ayant pas voulu qu'il sorte du Musée d'Oslo où il avait volé en août 2004 avant d'être retrouvé un peu endommagé deux ans plus tard.
D'ailleurs, ce ne sont pas les oeuvres les plus admirées de Munch qui sont présentées à Paris d'autant plus que celles-ci furent réalisées sur une période de trois ans. Au contraire, les organisateurs de cette exposition ont voulu montrer le parcours constant du peintre pour souligner le caractère intimiste de son oeuvre. Il manque toutefois des toiles majeures comme "La Madone" ou la version du "Vampire" vendue pour 35 millions de dollars en novembre 2008 chez Sotheby's, ce qui est de nature à laisser sur leur faim les amoureux de ce peintre expressionniste qui passa pratiquement toute sa vie en Norvège. Au final, cette exposition aura été loin d'avoir le retentissement de celles qui furent organisées à Paris en 1952 et en 1969.
Deuxième fils du médecin militaire Christian Munch, Edvard naquit en 1863 et fut marqué dès son enfance par un climat de puritanisme au sein de sa famille sans compter qu'il perdit sa mère lorsqu'il avait à peine 5 ans. Marqué aussi par la disparition de deux soeurs, il fut un adolescent plutôt chétif confronté à la maladie, à l'angoisse et à la peur de la mort qui accentuèrent son caractère morbide.
Devenu l'ami de Strinberg, lecteur assidu de Kierkegaard, il entra à l'Ecole des Arts et Métiers d'Oslo en 1880 qu'il quitta en 1884 après avoir fréquenté l'atelier de Christian Krogh. En 1885, il fit un premier séjour de trois semaines à Paris où il découvrit les oeuvres des maîtres impressionnistes puis l'année suivante, il fit partie du cercle de la "Bohême de Cristiana" réunissant des esprits libertaires et non-conformistes puis en 1889, lors d'un séjour au bord de la mer à AAgaarstrand, il découvrit les possibilités expressives du paysage avant de passer l'hiver de nouveau à Paris dans l'atelier de Léon Bonnat et où il se plut à admirer les oeuvres de Gauguin, Van Gogh, Seurat, Pissarro ou Toulouse-Lautrec.
Lors d'un séjour en Allemagne, Munch se rendit compte que la peinture se devait d'être l'extériorisation des sentiments les plus profonds, peut-être même une exorcisation de ses angoisses et de ses phobies. En 1891, il fit des peintures inspirées par un nouveau voyage en France où il découvrit le Midi et par un séjour sur les côtes italiennes avant de peindre deux ans plus tard "Le Cri" où la couleur est posée en aplat, utilisée pour son pouvoir d'expression avec une ligne dérivant d'un symbolisme rattaché aux arabesques florales de l'Art Nouveau.
Depuis 1889, Munch avait formé le projet de grouper un ensemble d'oeuvres symbolisant la somme de sa conception du monde. En 1892, il présenta à Oslo les premières partie de sa "Frise de vie" et poursuivit jusqu'à sa mort la réalisation de cette série inépuisable. La même année, il fut invité par l'Association des artistes berlinois à présenter 45 de ses peintures dans la salle d'honneur de leur exposition L"Architektenhaus" inaugurée le 5 novembre mais les réactions du public furent si violentes que les organisateurs de cette expositions décidèrent de l'interrompre. Munch trouva un autre local pour présenter ses oeuvres alors que les polémiques dans la presse furent si violentes qu'elles le rendirent subitement célèbre. C'est ainsi qu'il devint le précurseur de l'Expressionnisme en Allemagne où il résida souvent.
Au cours d'un séjour à Paris en 1895-96, il s'initia à la technique de la lithographie et entra en relation avec le cercle de Stéphane Mallarmé de qui il grava plusieurs portraits aéinsi qu'avec les peintres Nabis. Il créa aussi les décors du "Peer Gynt" d'Ibsen pour le Théâtre de l'Oeuvre en 1896 et présenta une exposition de ses oeuvres à la galerie de l'Art Nouveau puis en 1897, il montra des parties de sa "Frise de la Vie" au Salon des Indépendants et participa activement aux réflexions sur la peinture des peintres Nabis du groupe de Pont-Aven. De 1898 à 1901, il résida surtout en Allemagne en traversant une période de troubles spirituels sinon mentaux. En 1902, il devint l'ami à Lübeck de l'oculiste Max Linde qui lui commanda plusieurs tableaux et exposa à Berlin 28 peintures à la Sécession de Berlin. En 1903 et 1904, il travailla à la deuxième Frise de vie que Linde refusa une fois achevée et qu'il dut ensuite vendre tableau par tableau. En 1906, il resida à Weimar chez le comte Harry Kessler de qui il fit le portrait puis il exécuta les décors des "Revenants" d'Ibsen mis en scène par Max Reinhardt qui lui commanda une 3e "Frise de vie" pour le foyer du Théâtre des "Kammerspiele" de Berlin.
En 1908, Munch dut se faire admettre dans la clinique des malades mentaux du Docteur Jacobsen à Copenhague après avoir souffert de violents troubles psychiques. Cet accident marqua d'ailleurs une nette séparation entre le's deux époques de son oeuvre et s'il sortit guéri de cette clinique, il perdit cependant son génie alors que précédemment il avait peint des oeuvres exprimant ses angoisses et ses obsessions en mêlant l'imaginaire à la réalité à trabers la représentation de personnages hallucinés, écrasés par la peur dans la solitude et l'angoisse de la mort et où les femmes étaient le symbole même du piège vaginal de la mort.
Sa guérison marqua la fin de la représentation d'enfants mourants, d'amants trahis, de personnages hallucinés et de la description de cas psychanalytiques. Il regagna alors la Norvège et entreprit à Kragerö, dans le fjord d'Oslo, des travaux préparatoires pour les peintures murales commandées par l'Université d'Oslo en adoptant une gamme colorée plus claire et sereine et en peignant des paysans ou des ouvriers.
Célébré dans son pays, il put acheter en 1911 le domaine de Ramme, près de Hvitsen, dans le fjord d'Oslo puis en 1915, il acheva d'importantes décorations commandées pour l'Aula de l'Université d'Oslo parmi lesquelles l'Histoire, Alma Mater et surtout Soleil levant sur le fjord. En 1916, il acheta le domaine Ekely, près d'Oslo, où il aménagea 43 ateliers.
En 1920 et 1922, il voyagea à nopuveau à Berlin, à Paris et en Italie puis il exposa ses oeuvres à Zurich et réalisa les peintures murales du réfectoire des ouvriers de la fabrique de chocolat "Freia" à Oslo. En 1937, tandis que la Pavillon norvégion de l'Exposition Internationale de Paris exposait un ensemble de ses peintures, un grand nombre de ses oeuvres furent saisies en Allemagne au titre d'art dégénéré.
Moralement atteint par les événements internationaux, il ne peignit plus que quelques tableaux, notamment des autoportraits où il épiait la marche du temps et l'approche de la mort sur son propre visage. Lors de l'occupation de la Norvège par les armées allemandes en 1940, Munch refusa de faire partie d'un "Conseil d'Honneur de l'Art" suscité par le gouvernement Quisling et se retira à Ekely jusqu'à sa mort.
On retiendra que Munch a été le premier artiste à introduire la psychologie dans la peinture en lui donnant une dimension moderne. Il avait écrit en 1889: "On ne peindra plus des extérieurs, des gens qui lisent, des femmes qui tricotent. Il faudra peindre des êtres vivants qui respirent et qui sentent, qui souffrent et qui aiment"...
La Pinacothèque de Paris, place de la Madeleine, présente une exposition consacrée au peintre norvégien Edvard Munch (1863-1944), célèbre auteur du tableau mythique "Le Cri" qui ne figure malheureusement pas parmi les oeuvres exposées, la Norvège n'ayant pas voulu qu'il sorte du Musée d'Oslo où il avait volé en août 2004 avant d'être retrouvé un peu endommagé deux ans plus tard.
D'ailleurs, ce ne sont pas les oeuvres les plus admirées de Munch qui sont présentées à Paris d'autant plus que celles-ci furent réalisées sur une période de trois ans. Au contraire, les organisateurs de cette exposition ont voulu montrer le parcours constant du peintre pour souligner le caractère intimiste de son oeuvre. Il manque toutefois des toiles majeures comme "La Madone" ou la version du "Vampire" vendue pour 35 millions de dollars en novembre 2008 chez Sotheby's, ce qui est de nature à laisser sur leur faim les amoureux de ce peintre expressionniste qui passa pratiquement toute sa vie en Norvège. Au final, cette exposition aura été loin d'avoir le retentissement de celles qui furent organisées à Paris en 1952 et en 1969.
Deuxième fils du médecin militaire Christian Munch, Edvard naquit en 1863 et fut marqué dès son enfance par un climat de puritanisme au sein de sa famille sans compter qu'il perdit sa mère lorsqu'il avait à peine 5 ans. Marqué aussi par la disparition de deux soeurs, il fut un adolescent plutôt chétif confronté à la maladie, à l'angoisse et à la peur de la mort qui accentuèrent son caractère morbide.
Devenu l'ami de Strinberg, lecteur assidu de Kierkegaard, il entra à l'Ecole des Arts et Métiers d'Oslo en 1880 qu'il quitta en 1884 après avoir fréquenté l'atelier de Christian Krogh. En 1885, il fit un premier séjour de trois semaines à Paris où il découvrit les oeuvres des maîtres impressionnistes puis l'année suivante, il fit partie du cercle de la "Bohême de Cristiana" réunissant des esprits libertaires et non-conformistes puis en 1889, lors d'un séjour au bord de la mer à AAgaarstrand, il découvrit les possibilités expressives du paysage avant de passer l'hiver de nouveau à Paris dans l'atelier de Léon Bonnat et où il se plut à admirer les oeuvres de Gauguin, Van Gogh, Seurat, Pissarro ou Toulouse-Lautrec.
Lors d'un séjour en Allemagne, Munch se rendit compte que la peinture se devait d'être l'extériorisation des sentiments les plus profonds, peut-être même une exorcisation de ses angoisses et de ses phobies. En 1891, il fit des peintures inspirées par un nouveau voyage en France où il découvrit le Midi et par un séjour sur les côtes italiennes avant de peindre deux ans plus tard "Le Cri" où la couleur est posée en aplat, utilisée pour son pouvoir d'expression avec une ligne dérivant d'un symbolisme rattaché aux arabesques florales de l'Art Nouveau.
Depuis 1889, Munch avait formé le projet de grouper un ensemble d'oeuvres symbolisant la somme de sa conception du monde. En 1892, il présenta à Oslo les premières partie de sa "Frise de vie" et poursuivit jusqu'à sa mort la réalisation de cette série inépuisable. La même année, il fut invité par l'Association des artistes berlinois à présenter 45 de ses peintures dans la salle d'honneur de leur exposition L"Architektenhaus" inaugurée le 5 novembre mais les réactions du public furent si violentes que les organisateurs de cette expositions décidèrent de l'interrompre. Munch trouva un autre local pour présenter ses oeuvres alors que les polémiques dans la presse furent si violentes qu'elles le rendirent subitement célèbre. C'est ainsi qu'il devint le précurseur de l'Expressionnisme en Allemagne où il résida souvent.
Au cours d'un séjour à Paris en 1895-96, il s'initia à la technique de la lithographie et entra en relation avec le cercle de Stéphane Mallarmé de qui il grava plusieurs portraits aéinsi qu'avec les peintres Nabis. Il créa aussi les décors du "Peer Gynt" d'Ibsen pour le Théâtre de l'Oeuvre en 1896 et présenta une exposition de ses oeuvres à la galerie de l'Art Nouveau puis en 1897, il montra des parties de sa "Frise de la Vie" au Salon des Indépendants et participa activement aux réflexions sur la peinture des peintres Nabis du groupe de Pont-Aven. De 1898 à 1901, il résida surtout en Allemagne en traversant une période de troubles spirituels sinon mentaux. En 1902, il devint l'ami à Lübeck de l'oculiste Max Linde qui lui commanda plusieurs tableaux et exposa à Berlin 28 peintures à la Sécession de Berlin. En 1903 et 1904, il travailla à la deuxième Frise de vie que Linde refusa une fois achevée et qu'il dut ensuite vendre tableau par tableau. En 1906, il resida à Weimar chez le comte Harry Kessler de qui il fit le portrait puis il exécuta les décors des "Revenants" d'Ibsen mis en scène par Max Reinhardt qui lui commanda une 3e "Frise de vie" pour le foyer du Théâtre des "Kammerspiele" de Berlin.
En 1908, Munch dut se faire admettre dans la clinique des malades mentaux du Docteur Jacobsen à Copenhague après avoir souffert de violents troubles psychiques. Cet accident marqua d'ailleurs une nette séparation entre le's deux époques de son oeuvre et s'il sortit guéri de cette clinique, il perdit cependant son génie alors que précédemment il avait peint des oeuvres exprimant ses angoisses et ses obsessions en mêlant l'imaginaire à la réalité à trabers la représentation de personnages hallucinés, écrasés par la peur dans la solitude et l'angoisse de la mort et où les femmes étaient le symbole même du piège vaginal de la mort.
Sa guérison marqua la fin de la représentation d'enfants mourants, d'amants trahis, de personnages hallucinés et de la description de cas psychanalytiques. Il regagna alors la Norvège et entreprit à Kragerö, dans le fjord d'Oslo, des travaux préparatoires pour les peintures murales commandées par l'Université d'Oslo en adoptant une gamme colorée plus claire et sereine et en peignant des paysans ou des ouvriers.
Célébré dans son pays, il put acheter en 1911 le domaine de Ramme, près de Hvitsen, dans le fjord d'Oslo puis en 1915, il acheva d'importantes décorations commandées pour l'Aula de l'Université d'Oslo parmi lesquelles l'Histoire, Alma Mater et surtout Soleil levant sur le fjord. En 1916, il acheta le domaine Ekely, près d'Oslo, où il aménagea 43 ateliers.
En 1920 et 1922, il voyagea à nopuveau à Berlin, à Paris et en Italie puis il exposa ses oeuvres à Zurich et réalisa les peintures murales du réfectoire des ouvriers de la fabrique de chocolat "Freia" à Oslo. En 1937, tandis que la Pavillon norvégion de l'Exposition Internationale de Paris exposait un ensemble de ses peintures, un grand nombre de ses oeuvres furent saisies en Allemagne au titre d'art dégénéré.
Moralement atteint par les événements internationaux, il ne peignit plus que quelques tableaux, notamment des autoportraits où il épiait la marche du temps et l'approche de la mort sur son propre visage. Lors de l'occupation de la Norvège par les armées allemandes en 1940, Munch refusa de faire partie d'un "Conseil d'Honneur de l'Art" suscité par le gouvernement Quisling et se retira à Ekely jusqu'à sa mort.
On retiendra que Munch a été le premier artiste à introduire la psychologie dans la peinture en lui donnant une dimension moderne. Il avait écrit en 1889: "On ne peindra plus des extérieurs, des gens qui lisent, des femmes qui tricotent. Il faudra peindre des êtres vivants qui respirent et qui sentent, qui souffrent et qui aiment"...
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