Le Musée
Marmottan à Paris présente jusqu'au 26 septembre 2010 une exposition intitulée « Monet
et l'abstraction » pour confronter les œuvres des quinze dernières
années de la carrière de ce peintre avec celles des grands peintres abstraits
de l'après-guerre.
Le propos
est à cet égard plus qu'intéressant mais l'espace réservé à cette exposition est
malheureusement trop étriqué pour l'appuyer comme il conviendrait au point
qu'on en ressort avec des sentiments mitigés.
Ses
problèmes de vue s'étant aggravés après 1910, Monet avait peint des œuvres de
plus en plus éloignées de l'Impressionnisme qu'il avait pratiqué en appliquant
dès lors sur la toile des formes plus diffuses annonçant effectivement les
prémices de l'abstraction de l'après-guerre, ainsi qu'on peut le constater face
aux œuvres d'artistes comme Rothko, Still, Pollock, Gottlieb ou Richter.
L'abstraction
de Monet fut néanmoins le résultat d'un problème visuel et non le fruit d'une
théorie, comme celle imaginée au départ par Kandinsky. On le constate amplement
avec sa série des « Nymphéas » peintes avec des touches et des jets de couleurs
rapides mais reflétant encore un Impressionnisme finalement débridé.
Tout ce
qu'on peut dire est que Monet confina à l'abstraction sans avoir voulu chercher
à définir une nouvelle forme d'art mais simplement en continuant à peindre avec
une vue altérée pour produire des toiles jugées audacieuses pour son époque.
Il n'en
reste pas moins que les artistes modernes virent en Monet une sorte de
précurseur en s'inspirant particulièrement de sa peinture pour définir
l'abstraction telle qu'on la conçoit aujourd'hui et rares furent ceux qui
dédaignèrent faire un tour à Giverny pour admirer ses œuvres et son cadre de
vie.