Le marché de l'art a tenu le cap malgré la crise au cours du premier semestre de 2010 et ce, grâce à des ventes d'oeuvres considérées comme des valeurs de placement.
Les pièces rares, surtout celles valant plus de 500 000 euros ont été très recherchées, ce qui a valu au marché de rester actif car sans cela, il aurait été en net recul du fait que les oeuvres vendues aux enchères entre 300 et 10 000 euros ont été négligées.
Les enchères faramineuses ont cependant eu en général un caractère spéculatif, les quelque 150 millionnaires en euros actifs sur le marché ayant tablé sur des hausses de 10% en deux ans sur ce qu'ils ont acheté. Cela signifie donc que le marché est devenu de plus en plus comme une annexe des places boursières qui a offert l'avantage d'avoir un effet haussier, les placements sur les places financières étant restés ridiculement bas.
L'art contemporain a toutefois marqué le pas sauf pour les oeuvres d'artistes phares comme Picasso, Giacometti, Francis Bacon, Lucian Freud ou Andy Warhol alors que l'art ancien a connu une progression. Les Arts Premiers ont tenu leur rang, le secteur de l'art Déco et celui du Design sont restés plus ou moins stables mais les meubles du XVIIIe siècle ont continué à stagner mais encore une fois, les résultats enregistrés au-delà de la barre des 500 000 euros ont été remarquables.
Néanmoins, il ne faut pas se leurrer en constatant que l'activité du marché de l'art a reposé avant tout sur des acheteurs millionnaires alors qu'il y a une décennie, une large part du chiffre d'affaires global de celui-ci dépendait de la masse des achats effectués entre 500 et 10 000 euros mais depuis la crise, nombre de professionnels ont enregistré une chute sévère de leurs recettes tandis que les acheteurs qui étaient intéressés par les pièces de moyenne qualité ont vu leur niveau de vie baisser au point de déserter les salles de vente.
Les antiquaires, brocanteurs et galeristes ont énormément souffert de la crise tout comme les foires, salons et marchés aux Puces, celui de Saint-Ouen étant devenu carrément sinistré depuis plus de deux ans, ce qui n'a pas manqué d'inquiéter les professionnels qui ont été obligés de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs.
Les effets de la crise dans le monde n'ont toujours pas été dissipés d'autant plus que les analystes ont craint un nouveau séisme après les déboires subis par la Grèce et ceux qui ont guetté l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la France, la Roumanie, la Hongrie et le Royaume Uni, les seules notes positives étant venues de Chine où la hausse du PIB a été remarquable et des Etats-Unis où des signes de reprise ont été constatés.
Il faudra attendre encore un ou deux ans pour voir les effets de la crise se dissiper dans le monde occidental mais rien ne dit qu'une reprise viendra relancer le marché d'autant plus qu'il convient de tenir compte de l'émergence de nouvelles générations plus attirées par le design que par l'ancien, ce qui laisse entrevoir des changements d'attitude vis-à-vis du domaine de l'art. En outre, les achats spéculatifs sur le marché en 2010 ont démontré une nouvelle fois que les acheteurs faisaient fi de l'esthétisme et de la qualité intrinsèque d'une oeuvre pour ne voir en elle qu'un outil de placement comme cela a été le cas avant la Guerre du Golfe de 1991 dont les effets avaient gravement affecté le marché.
En conclusion, la baisse des achats concernant des oeuvres de moyenne qualité a été préjudiciable au marché qui n'a compté que sur les amateurs les plus riches de la planète pour se sortir d'affaire mais une fois que les places boursières connaitront des vagues de hausses, ceux-ci auront tendance à diversifier leurs placements et essaieront alors de récupérer leurs mises sur le marché de l'art, ce qui aura pour résultat de réduire les demandes à l'image de qui est survenu en 1991 lorsque les amateurs japonais ont essayé de revendre des centaines d'oeuvres impressionnistes. Il ne faut surtout pas oublier que ce marché ne peut fonctionner idéalement qu'à travers un équilibre de l'offre et de la demande sans oublier qu'une large part de son chiffre d'affaires se devrait de reposer sur les ventes de pièces de moyenne qualité, ce qui n'a plus été le cas à présent.
Adrian Darmon
Le marché de l'art a tenu le cap malgré la crise au cours du premier semestre de 2010 et ce, grâce à des ventes d'oeuvres considérées comme des valeurs de placement.
Les pièces rares, surtout celles valant plus de 500 000 euros ont été très recherchées, ce qui a valu au marché de rester actif car sans cela, il aurait été en net recul du fait que les oeuvres vendues aux enchères entre 300 et 10 000 euros ont été négligées.
Les enchères faramineuses ont cependant eu en général un caractère spéculatif, les quelque 150 millionnaires en euros actifs sur le marché ayant tablé sur des hausses de 10% en deux ans sur ce qu'ils ont acheté. Cela signifie donc que le marché est devenu de plus en plus comme une annexe des places boursières qui a offert l'avantage d'avoir un effet haussier, les placements sur les places financières étant restés ridiculement bas.
L'art contemporain a toutefois marqué le pas sauf pour les oeuvres d'artistes phares comme Picasso, Giacometti, Francis Bacon, Lucian Freud ou Andy Warhol alors que l'art ancien a connu une progression. Les Arts Premiers ont tenu leur rang, le secteur de l'art Déco et celui du Design sont restés plus ou moins stables mais les meubles du XVIIIe siècle ont continué à stagner mais encore une fois, les résultats enregistrés au-delà de la barre des 500 000 euros ont été remarquables.
Néanmoins, il ne faut pas se leurrer en constatant que l'activité du marché de l'art a reposé avant tout sur des acheteurs millionnaires alors qu'il y a une décennie, une large part du chiffre d'affaires global de celui-ci dépendait de la masse des achats effectués entre 500 et 10 000 euros mais depuis la crise, nombre de professionnels ont enregistré une chute sévère de leurs recettes tandis que les acheteurs qui étaient intéressés par les pièces de moyenne qualité ont vu leur niveau de vie baisser au point de déserter les salles de vente.
Les antiquaires, brocanteurs et galeristes ont énormément souffert de la crise tout comme les foires, salons et marchés aux Puces, celui de Saint-Ouen étant devenu carrément sinistré depuis plus de deux ans, ce qui n'a pas manqué d'inquiéter les professionnels qui ont été obligés de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs.
Les effets de la crise dans le monde n'ont toujours pas été dissipés d'autant plus que les analystes ont craint un nouveau séisme après les déboires subis par la Grèce et ceux qui ont guetté l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la France, la Roumanie, la Hongrie et le Royaume Uni, les seules notes positives étant venues de Chine où la hausse du PIB a été remarquable et des Etats-Unis où des signes de reprise ont été constatés.
Il faudra attendre encore un ou deux ans pour voir les effets de la crise se dissiper dans le monde occidental mais rien ne dit qu'une reprise viendra relancer le marché d'autant plus qu'il convient de tenir compte de l'émergence de nouvelles générations plus attirées par le design que par l'ancien, ce qui laisse entrevoir des changements d'attitude vis-à-vis du domaine de l'art. En outre, les achats spéculatifs sur le marché en 2010 ont démontré une nouvelle fois que les acheteurs faisaient fi de l'esthétisme et de la qualité intrinsèque d'une oeuvre pour ne voir en elle qu'un outil de placement comme cela a été le cas avant la Guerre du Golfe de 1991 dont les effets avaient gravement affecté le marché.
En conclusion, la baisse des achats concernant des oeuvres de moyenne qualité a été préjudiciable au marché qui n'a compté que sur les amateurs les plus riches de la planète pour se sortir d'affaire mais une fois que les places boursières connaitront des vagues de hausses, ceux-ci auront tendance à diversifier leurs placements et essaieront alors de récupérer leurs mises sur le marché de l'art, ce qui aura pour résultat de réduire les demandes à l'image de qui est survenu en 1991 lorsque les amateurs japonais ont essayé de revendre des centaines d'oeuvres impressionnistes. Il ne faut surtout pas oublier que ce marché ne peut fonctionner idéalement qu'à travers un équilibre de l'offre et de la demande sans oublier qu'une large part de son chiffre d'affaires se devrait de reposer sur les ventes de pièces de moyenne qualité, ce qui n'a plus été le cas à présent.