Après l'exposition consacrée au château de Versailles à l'artiste américain Jeff Koons qui fit quelque peu débat il y a quelques mois, celle du Japonais Takashi Murakami prévue dans ce même lieu di 14 septembre au 12 décembre 2010 fait jaser à son tour.
Les défenseurs de l'art classique sont a nouveau montés au créneau pour dénoncer la représentation d'oeuvres contemporaines dans la résidence royale de Louis XIV, symbole de l'art français du 17e et du 18e siècle.
La rétrospective consacrée à Jeff Koons du 10 septembre 208 au 4 janvier 2009 n'avait pas été du goût de ,nombreux visiteurs venus s'imprégner de l'esprit de Versailles. Même certains touristes étrangers avaient trouvé déplacé de montrer des oeuvres contemporaines dans ce lieu mais Jean-Jacques Aillagon, le président de Versailles, un proche de l'entrepreneur François Pinault féru de l'art de Jeff Koons, n'avait eu cure des critiques au point de vouloir récidiver l'expérience pour organiser cette fois une exposition consacrée à Murakami, ce qui a eu maintenant l'heur de provoquer l'ire des défenseurs de l'art classique lesquels ont lancé une pétition sur Internet pour l'inciter à le faire revenir sur sa décision.
Si elle ne provoquera vraisemblablement pas l'annulation de cette exposition, cette fronde aura au moins eu le merité de faire parler une nouvelle fois de Versailles où l'art contemporain se verra à nouveau confronté au classique après les expériences tentées avec Jeff Koons et Xavier Veilhan.
Finalement, c'est l'art qui y gagnera peut-être quelque chose sachant que les choses ne sont pas figées dans ce domaine d'autant plus que si la France avait conservé la royauté, le souverain actuel se serait probablement piqué des idées de son temps pour apporter une touche moderne au château en ne restant pas figé dans le passé. Il reste qu'une exposition temporaire d'oeuvres contemporaines à Versailles n'est certes pas destinée à modifier le caractère immuable de ce temple de l'art classique d'autant plus qu'une confrontation avec les trésors du passé aurait plutôt tendance à faire ressortir leur splendeur plutôt que de les dévaloriser. Qu'on ne s'inquiète pas, ce n'est pas demain que Versailles, comme le Louvre ou d'autres musées prestigieux changeront radicalement de caractère en accueillant de temps à autre des expositions d'art contemporain.
Adrian Darmon