L'exposition consacrée du 8
octobre 2010 au 2 janvier 2011 au photographe américain Larry Clark au Musée
d'Art Moderne de la ville de Paris a été frappée d'une interdiction aux moins
de 18 ans en raison du caractère scabreux de certains clichés sur les dérives
des adolescents.
Ainsi en a décidé la Mairie de
Paris pour ne pas choquer les bonnes consciences, ce qui na pas manqué de
provoquer la colère du photographe qui s'estime injustement censuré, comme le
furent d'ailleurs nombre de ses confrères, artistes, et écrivains du XIXe siècle sans
oublier d'autres auteurs, créateurs ou cinéastes du XXe.
Il convient néanmoins de reconnaître que
les photos présentées à l'occasion de cette rétrospectives ont un caractère
très scabreux mais d'un autre côté, la question reste posée quant à la décision de
la Mairie de Paris de limité la liberté d'expression de Larry Clark. L'ennui
est qu'il y a eu des précédents au niveau judiciaire- notamment un long procès
à Bordeaux et l'interdiction sur le sol français de l'exposition sulfureuse "Our Body" montrant dans diverses postures des cadavres humains traités avec de la résine
pour expliquer finalement l'attitude réservée des responsables de la mairie de la capitale.
Depuis plus de 40 ans, Larry
Clark a fixé son objectif sur le mal de vivre de la jeunesse en montrant des
adolescents aux prises avec la drogue et dans d'autres attitudes que la morale réprouve comme une adolescente s'offrant à deux garçons, un jeune homme admirant son
phallus en érection ou une jeune fille s'apprêtant à injecter de l'héroïne dans
le bras d'un ami.
Pourtant, les photographies de
Larry Clark ont déjà été montrées à maintes reprises dans de nombreux musées ou
galeries des USA et de Grande-Bretagne et même à Paris chez Kamel Mennour en
2002 et 2007 sans que celui-ci ait encouru les foudres de la censure.
Le photographe a estimé n'avoir fait que traduire la
réalité des errances de certains adolescents qu'il a côtoyés sans penser un
seul instant au côté dérangeant de ses clichés mais il n'en reste pas moins qu'aux
yeux des responsables de la Mairie de Paris, ceux-ci ont semblé de nature à
choquer les visiteurs de cette rétrospective intitulée « Larry Clark,
Kiss the past Hello ».