Donné pour avoir été réalisé au XIXe siècle, un buste reliquaire représentant Saint-Côme a été adjugé pour 32 000 euros hors frais lors d'une vente organisée à l'Hôtel Drouot par l'étude Massol.

Ce prix aurait pu paraître plutôt faramineux si cette statuette ciselée et ajourée, munie d'une coiffe ouvrante dévoilant un large cabochant de cristal de roche avec au-dessous un fragment de calotte crânienne, appliquée sur le devant d'une rosace de pierres fines en quartz et grenat surmontant une inscription latine n'avait pas été en or massif.
Sachant que le lingot d'or d'un kilo vaut aujourd'hui plus de 33 000 euros, l'acheteur a réalisé déjà une belle affaire puisque le poids brut de ce reliquaire a dépassé 1,45 kilo.
Mais ce n'est pas tout puisque certains habitués de Drouot en sont venus à penser que le cabinet d'expertise Serret-Portier, plutôt spécialisé dans le domaine de l'orfèvrerie des XVIIIe et XIXe siècles, pourrait avoir jugé un peu hâtivement que cet objet ne pouvait être qu'un travail du XIXe siècle.
A cet effet, un fin connaisseur de l'art gothique se serait peut-être posé la question de savoir pourquoi un orfèvre anonyme du XIXe siècle aurait cru bon de réaliser cet objet en or et non pas en vermeil ou en bronze doré comme cela a été le plus souvent le cas à cette époque.
En poussant son analyse plus loin, celui-ci aurait examiné attentivement la stylistique de l'objet pour se forger une opinion plus précise et se dire alors qu'il avait toutes les chances d'être du XVe siècle, une authenticité qu'une analyse du métal pourrait venir confirmer en entraînant alors une superbe affaire pour son acquéreur. De plus, le fait qu'il ait été réalisé en or pourrait à tout le moins laisser suggérer une provenance princière ou royale, ce qui aurait de quoi lui procurer une valeur de plus de 1,5 million d'euros mais tout cela n'est finalement que pure spéculation tant il est difficile d'authentifier un tel objet. On peut toutefois rêver...