La Galerie Templon a exposé
jusqu'au 19 février 2011 les œuvres de l'artiste inonoclaste Jonathan Meese
dont le succès étonnant a laissé songeur plus d'un amateur d'art averti.
Créateur
de sculptures grotesques et de tableaux kitsch peints vraiment sans soin, Meese s'est
fait un nom depuis vingt ans à travers des installations baroques et un style
plutôt brouillon qui contre toute attente lui a permis de vendre ses œuvres comme des
petits pains, des toiles remplies de signes étranges, de coulures désordonnées,
de sexes dressés, de symboles nazis, de
poupées aux postures indécentes et de dessins naïfs et tutti quanti, du grand n'importe quoi
propre à donner l'impression au spectateur que l'artiste se fiche de lui.
Sosie
de l'inquiétant Raspoutine, cet Hambourgeois qui n'a rien de bourgeois, a sans cesse cherché à jouer au provocateur en prônant
la dictature de l'art, enfin son art
décliné avec la rage d'un anarchiste qui l'a conduit à cracher sur les
professeurs et les étudiants des écoles des beaux-arts en les accusant d'être uniformes.
Né à
Tokyo d'un père anglais, l'artiste vit et travaille toujours avec sa mère
qui est constamment à ses côtés pour le soutenir et gérer son travail avec l'efficacité
d'une redoutable femme d'affaires
A tout le moins, le succès de
Meese dont les œuvres se vendent jusqu'à 80 000 euros pièces paraît incompréhensible
tant son style paraît confus et surfait par rapport aux travaux d'autres artistes
allemands comme Anselm Kieffer, Georg Baselitz, A.R Penck ou Gerhard Richter
dont les cotes sont toutefois bien plus élevées ce qui fait qu'il demeure un
artiste encore modestement recherché sur le marché de l'art contemporain.