Le british Museum présente jusqu'au 6 mars 2011 une
exposition consacrée en grande partie au célèbre Livre des Morts qui permettait
aux défunts de l'antique Egypte d'atteindre la félicité éternelle après une
longue série d'épreuves à surmonter.
Ce fameux livre présenté sous la forme d'un long
rouleau de papyrus était considéré comme le mode d'emploi adéquat pour
atteindre le paradis si bien que de son vivant chaque Egyptien se devait de
l'apprendre point par point pour déjouer les pièges que lui tendraient les
dieux après sa mort.
Datant de plus de 3000 ans, le rouleau détenu par le
British Museum avait accompagné un membre d'une famille royale enterré à Deir
el Bahari pour lui permettre d'accomplir un long voyage vers la vie éternelle
en empruntant la barque de Rê et durant lequel il allait croiser sur sa route
des dieux et des monstres avant d'espérer arriver à bon port.
Avec ses illustrations et ses multiples incantations
magiques, ce Livre des Morts produit par un scribe talentueux est une sorte de
magnifique « B.D » avant la lettre mais aussi un ouvrage plein de
poésie également un tantinet philosophique où on découvre en filigrane la
mentalité des anciens égyptiens pas toujours honnêtes avec eux-mêmes lorsqu'il
s'agissait de se conformer à ses recommandations.
Bref, cette exposition a pour but de dévoiler les
rites funéraires des Egyptiens avec de nombreuses références à leur vie
quotidienne opposée à leur vision de l'au-delà basée sur des questionnements
qui bien des millénaires avant eux avaient déjà taraudé les hommes
préhistoriques.
Les grottes de Lascaux ont démontré que l'Homo
sapiens était déjà conditionné par des croyances en étant confronté à des
phénomènes naturels ou à l'immensité du ciel effrayants à ses yeux au point
d'associer au fil des siècles l'inexplicable à l'intervention de dieux que
chaque civilisation avait fini par imaginer de manière plus précise.
A y regarder de plus près les rites funéraires
des Egyptiens et notamment leur voyage vers l'au-delà furent revisités plus
tard par les Romains qui eux se référèrent au passage du Styx alors que leur
conception d'une vie après la mort fut reprise à leur manière par les
Chrétiens qui transformèrent la pesée des âmes du Livre des Morts en jugement
dernier, les pêcheurs allant en enfer et les justes étant admis au paradis.