Le
produit des ventes aux enchères en France n'a pas cessé de baisser depuis 2007 depuis que le pays a reculé au 4e rang mondial sur le marché derrière les USA, la
Chine et le Royaume-Uni, a révélé un rapport commandé par Sotheby's.
Ainsi,
la France ne compte plus que pour 6% de parts du marché international, loin
derrière les USA (34%), la Chine (23%) et le Royaume-Uni (22%) mais le plus alarmant a été de constater que les ventes organisées à travers le pays ont
reculé de 6% en 2010 par rapport à l'année précédente (boostée par
l'impressionnant résultat de la vente de la collection Bergé-Saint-Laurent)
alors qu'elles ont augmenté dans le même temps de 66% aux USA et de 46% en
Grande-Bretagne.
Il y a donc un sérieux malaise concernant la santé du marché de l'art français
tout autant plombé par le sempiternel problème du droit de suite que par la crise
économique dont le monde n'a pas vu le bout du tunnel.
Le
marché français est de ce fait de plus en plus délaissé comme le démontre le
prix moyen des œuvres vendues dans l'Hexagone qui se situe à quelque 11000
euros, un niveau plutôt modeste.
Selon
le rapport, les œuvres vendues au-dessus de 50 000 euros ont représenté près de
60% de la valeur total du marché, un pourcentage atteint grâce à la présence à
Paris des maisons de vente étrangères (Sotheby's et Christie's). Sans elles, la
part de la France sur le marché mondial serait ainsi tombée à 4%.
La
position de la France a été en outre fragilisée par le scandale des vols commis
à Drouot par nombre de manutentionnaires, une affaire qui a nui à la réputation
de l'Hôtel des ventes où rares ont été groupes de commissaires-priseurs à
réaliser des CA supérieurs à 25 millions d'euros durant l'année 2010,
Christie's et Sotheby's se taillant la part du lion. Il va sans dire qu'il n'y
aura plus qu'une demi-douzaine de groupes parisiens encore capables de rester dans
leur sillage durant les années à venir alors que les effets de la crise
financière et boursière de 2009 sont toujours loin d'être effacés.
Autre constat inquiétant :
la baisse de l'activité des professionnels de l'art en France laquelle a
entraîné une baisse de leurs achats dans les salles de vente, ceux-ci s'étant
retrouvés en manque de liquidités du fait de leurs méventes. A cela, il
convient d'ajouter un désintérêt croissant pour les antiquités de la part de la génération
des 30-45 ans, plus portée sur l'art moderne et contemporain ou le design, sans
compter que la baisse du pouvoir d'achat des classes moyennes en France a pesé sur le marché qui n'a
fonctionné qu'à travers les ventes de pièces rares ou recherchées.