La Bibliothèque nationale de
France présente jusqu'au 19 février 2012 le manuscrit autographe des mémoires
de Giacomo Casanova, le célèbre aventurier libertin qui séduisit nombre de
femmes à travers l'Europe qu'il sillonna à la manière d'un apatride sa vie
durant.
Casanova le Vénitien n'eut rien du personnage
de Don Juan, toujours parti à la conquête des femmes pour ensuite les
abandonner avec dédain; bien au contraire s'il les séduisit, ce fut avant
tout en tombant amoureux d'elles pour l'amener ainsi à partager des moments délicieux sans faux semblants.
Mieux même, il osa défendre la
condition féminine en allant jusqu'à prôner l'égalité des sexes. Toutefois,
s'il se montra délicat et courtois avec les femmes lorsqu'il les courtisait, il
se comporta autrement en dehors des alcôves pour se retrouver sans cesse en
porte à faux vis-à-vis de ses hôtes.
Evadé à 30 ans de la prison des
Plombs de Venise où il avait été enfermé à la suite d'une sombre histoire,
Casanova vécut à la manière d'un exilé très aventurier dans l'âme en passant d'un endroit à l'autre, un temps
à Paris puis à Londres et ainsi de suite dans plusieurs villes européennes où
sa réputation l'avait précédé.
pris par le démon du jeu, il perdit
de lourdes sommes puis, cherchant des moyens astucieux pour différer le règlement de ses dettes et se renflouer, il se rendit plus énigmatique qu'il ne l'était
pour endormir ses bienfaiteurs en se livrant à des séances de magie ou
d'occultisme avant que ces derniers ne se rendissent compte qu'il les avait
bernés, de sorte qu'il se faisait chasser de là où il avait atterri pour
reprendre la route comme un paria.
S'il avait le cœur sur la main en amour,
Casanova fut plutôt du genre à abuser de l'hospitalité et de la gentillesse de
gens importants en oubliant que ceux-ci ne faisaient que le tolérer tant qu'il
les amusait et qu'ils auraient toujours le dernier mot face à un individu de
basse extraction tel que lui une fois qu'il les auraient lassés.
En faisant revivre Casanova à
travers les 3700 pages de son merveilleux manuscrit titré « L'Histoire de
ma vie » et une présentation restituant le contexte de son époque, la BnF
se met bizarrement à palpiter de plaisir, frivole avec le souvenir des
multiples aventures du Vénitien, mais aussi jouissif à l'idée d'avoir pu mettre
la main dessus il y a à peine un an.
Ecrit en français d'une belle écriture lisible, le
manuscrit fut légué à sa mort en 1798 à son neveu puis vendu en 1821 par les
héritiers de ce dernier à l'éditeur allemand Friedrich Brockhaus lequel publia
une première édition en prenant soin d'expurger les passages scabreux.
Il y
eut ainsi près de 500 éditions des mémoires de Casanova, certaines remaniées
d'une manière très fantaisiste, durant près d'un siècle et demi alors que la
famille Brockhaus s'évertua à ne jamais publier le manuscrit dans son
intégralité.
Celui-ci resta à l'abri d'un coffre à Leipzig et échappa miraculeusement aux
bombardements aériens de 1944. Lorsque la ville fut intégrée à la RDA, la
famille s'organisa alors pour transférer le précieux manuscrit en RFA mais ce
ne fut qu'en 1960 qu'il fut publié en français dans sa quasi-totalité par les
éditions Plon.
De
grandes bibliothèques et plusieurs collectionneurs fortunés rêvèrent longtemps
de mettre la main sur ce fabuleux manuscrit jusqu'à ce jour d'octobre 2007 où
l'ambassadeur d'Allemagne appela Bruno Racine, tout juste nommé à la tête de la
BnF pour l'informer qu'un héritier de la famille était disposé à le vendre à la
France.
Suite
à un rendez-vous en terrain neutre, Racine, ébloui par l'état de conservation
du manuscrit, se vit demander la coquette somme de 7,5 millions d'euros dont il
ne disposait pas, ce qui l'obligea à chercher au plus vite des mécènes pour
l'acquérir.
Après
plusieurs mois de quête infructueuse, Bruno Racine finit par conclure l'affaire
après avoir reçu en 2009 un don de 7,2 millions d'euros de la part d'un mécène
qui désira rester anonyme. Le manuscrit sera bientôt publié dans son intégralité par les éditions Gallimard.
La Bibliothèque nationale de
France présente jusqu'au 19 février 2012 le manuscrit autographe des mémoires
de Giacomo Casanova, le célèbre aventurier libertin qui séduisit nombre de
femmes à travers l'Europe qu'il sillonna à la manière d'un apatride sa vie
durant.
Casanova le Vénitien n'eut rien du personnage
de Don Juan, toujours parti à la conquête des femmes pour ensuite les
abandonner avec dédain; bien au contraire s'il les séduisit, ce fut avant
tout en tombant amoureux d'elles pour l'amener ainsi à partager des moments délicieux sans faux semblants.
Mieux même, il osa défendre la
condition féminine en allant jusqu'à prôner l'égalité des sexes. Toutefois,
s'il se montra délicat et courtois avec les femmes lorsqu'il les courtisait, il
se comporta autrement en dehors des alcôves pour se retrouver sans cesse en
porte à faux vis-à-vis de ses hôtes.
Evadé à 30 ans de la prison des
Plombs de Venise où il avait été enfermé à la suite d'une sombre histoire,
Casanova vécut à la manière d'un exilé très aventurier dans l'âme en passant d'un endroit à l'autre, un temps
à Paris puis à Londres et ainsi de suite dans plusieurs villes européennes où
sa réputation l'avait précédé.
pris par le démon du jeu, il perdit
de lourdes sommes puis, cherchant des moyens astucieux pour différer le règlement de ses dettes et se renflouer, il se rendit plus énigmatique qu'il ne l'était
pour endormir ses bienfaiteurs en se livrant à des séances de magie ou
d'occultisme avant que ces derniers ne se rendissent compte qu'il les avait
bernés, de sorte qu'il se faisait chasser de là où il avait atterri pour
reprendre la route comme un paria.
S'il avait le cœur sur la main en amour,
Casanova fut plutôt du genre à abuser de l'hospitalité et de la gentillesse de
gens importants en oubliant que ceux-ci ne faisaient que le tolérer tant qu'il
les amusait et qu'ils auraient toujours le dernier mot face à un individu de
basse extraction tel que lui une fois qu'il les auraient lassés.
En faisant revivre Casanova à
travers les 3700 pages de son merveilleux manuscrit titré « L'Histoire de
ma vie » et une présentation restituant le contexte de son époque, la BnF
se met bizarrement à palpiter de plaisir, frivole avec le souvenir des
multiples aventures du Vénitien, mais aussi jouissif à l'idée d'avoir pu mettre
la main dessus il y a à peine un an.
Ecrit en français d'une belle écriture lisible, le
manuscrit fut légué à sa mort en 1798 à son neveu puis vendu en 1821 par les
héritiers de ce dernier à l'éditeur allemand Friedrich Brockhaus lequel publia
une première édition en prenant soin d'expurger les passages scabreux.
Il y
eut ainsi près de 500 éditions des mémoires de Casanova, certaines remaniées
d'une manière très fantaisiste, durant près d'un siècle et demi alors que la
famille Brockhaus s'évertua à ne jamais publier le manuscrit dans son
intégralité.
Celui-ci resta à l'abri d'un coffre à Leipzig et échappa miraculeusement aux
bombardements aériens de 1944. Lorsque la ville fut intégrée à la RDA, la
famille s'organisa alors pour transférer le précieux manuscrit en RFA mais ce
ne fut qu'en 1960 qu'il fut publié en français dans sa quasi-totalité par les
éditions Plon.
De
grandes bibliothèques et plusieurs collectionneurs fortunés rêvèrent longtemps
de mettre la main sur ce fabuleux manuscrit jusqu'à ce jour d'octobre 2007 où
l'ambassadeur d'Allemagne appela Bruno Racine, tout juste nommé à la tête de la
BnF pour l'informer qu'un héritier de la famille était disposé à le vendre à la
France.
Suite
à un rendez-vous en terrain neutre, Racine, ébloui par l'état de conservation
du manuscrit, se vit demander la coquette somme de 7,5 millions d'euros dont il
ne disposait pas, ce qui l'obligea à chercher au plus vite des mécènes pour
l'acquérir.
Après
plusieurs mois de quête infructueuse, Bruno Racine finit par conclure l'affaire
après avoir reçu en 2009 un don de 7,2 millions d'euros de la part d'un mécène
qui désira rester anonyme. Le manuscrit sera bientôt publié dans son intégralité par les éditions Gallimard.