La peintre abstraite Helen Frankenthaler est décédée
le 27 décembre 2011 à l'âge de 83 ans des suites d'une longue maladie à Darien
(Connecticut).
Née au
sein d'une famille aisée en 1928 à New York, Helen Frankenthaler avait été dès l'âge de 15 ans
l'élève de Rufino Tamayo à la Dalton School de cette ville et de Paul Feeley au
Bennington College.
En
1949, elle participa aux cours de Meyer Schapiro à la Columbia University avant
de se former l'année suivante auprès de Hans Hoffmann à Princeton. Mariée à
l'artiste Robert Motherwell en 1958, elle participa à de nombreuses expositions
collectives, notamment au Carnegie International à Pittsburgh (1955, 1958,
1961) au Whitney Museum de New York (1958) à la Documenta II à Kassel (1959)
ainsi qu'à Paris. En 1969, le Museum of Modern Art de New York organisa sa
première exposition rétrospective puis une autre en 1989.
Tamayo
lui enseigna la spontanéité contrôlée par la technique et lui communiqua le
goût des belles couleurs. Pour sa part, Feeley lui fit comprendre le Cubisme alors que son
passage dans l'atelier de Hoffmann la mena jusqu'à l'élimination du sujet.
Helen
Frankenthaler fut notamment sensible aux influences progressistes de Kandinsky,
Gorky et de Pollock lequel détermina l'acte initial de son œuvre à venir. Ce
fut lui qui l'amena à travailler sur des toiles étendues à même le sol.
Abandonnant le gestuel pour le dripping, elle imagina le procédé du soaked
ou stained canvas (imbibé, taché) consistant à projeter ou à verser des
couleurs très liquéfiées pour les laisser courir au hasard sur la toile.
A
travers ce procédé qui la reliait plutôt directement à l'action painting de
Pollock sauf qu'elle utilisait des couleurs très liquides sur de la toile non
préparée afin de l'imbiber, elle prit une place importante dans le
développement de la peinture abstraite américaine.
Initiatrice
de l'abstraction chromatique, elle utilisa après 1960 des couleurs acryliques
produisant des formes plus affirmées. Elle exploita également des effets de
dispersion d'une couleur monochrome par une fluidité accrue repoussant les
autres couleurs sur les franges de la toile.
En
1975, elle créa des céramiques peintes et poursuivit son œuvre en la
diversifiant, ajoutant des coulées fluides, des empâtements ou des éléments
calligraphiques.
Helen Frankenthaler avait reçu en 2001 la National Medal of the Arts, une
distinction prestigieuse remise par le président des États-Unis.