Basée sur l'idée du transitoire et d'un nouveau modèle alternatif issu de la débrouille, la première exposition YOUNG INTERNATIONAL ARTISTS (YIA) a lieu 11 rue Chapon à Paris du 7 au 23 janvier 2012.
Après une première exposition organisée en 2010 le groupe YIA regroupant une quinzaine d'artistes émergents représentés chacun par leur galerie à Paris et après un Hors les Murs vu à la dernière FIAC, la galerie montre pour son inauguration le 5 janvier à partir de 17 heures 30 les travaux de Régis R. qui est actuellement présenté au Centre Pompidou dans le cadre du projet
«Green Attitude- Studio 13/16 ».Parmi les œuvres présentées, signalons
« Equilibre précaire », sous la forme d'un clin d'oeil à l'artiste Vincent Ganivet (Galerie Yvon Lambert), une pièce narrative réalisée in-situ à partir d'objets et détritus collectés dans les rues du Marais ; accumulés et disposés sur le propre scooter de Regis-R. ainsi qu'une série de plusieurs dessins préparatoires et documents de travail.
Les visiteurs découvriront au sous-sol
« FUCK this World » qui reprend des œuvres plus quotidiennes de l'artiste (mobiliers, lustres, sculptures, dessins préparatoires) ainsi que le fameux
« ARTuro dans sa Flycase » et l'installation
« Suburbs » réalisée à partir de Bidons lumineux.
Se situant à la frontière du design et de l'art contemporain, Régis-R a été repéré en 2002 par Philippe Starck avec qui il a travaillé sur de nombreux projets.
Régis-R a concentré son travail sur la mise en valeur du déchet tout en interrogeant, au travers d'installations gigantesques, les maux et les déviances de nos comportements éventuels.
A l'heure où le déchet s'impose comme un problème de civilisation majeur, son travail s'exerce au cœur d'une profonde conscience écologique et d'une volonté de donner à voir le déchet autrement.
Si Régis-R insiste volontiers sur nos maladresses et nos pulsions les plus dionysiaques, il s'agit premièrement d'entretenir un rapport privilégié avec le rebut. Véritable moteur d'une attitude et d'une démarche artistique, le déchet devient matière première de l'œuvre.
« Il n'y a qu'à ramasser » disait déjà Dubuffet ; dans le prolongement de ces avants gardes qui n'ont cessé de donner à voir la face cachée du monde. Régis-R se sert donc dans nos poubelles, nos oubliés, nos rejetés…
Fasciné par les objets, en plastique de préférence, les formes, les couleurs et mécaniques qui les composent, c'est tout naturellement que l'artiste s'attarde à opérer et assembler les éléments qu'il récupère. Après avoir été triés et archivés, ses rescapés subissent un premier travail très spontané de transformation et de modelage. Fondus, découpés, pliés, ils sont recomposés et réunis afin de créer un tout nouvel objet.
En inscrivant le déchet au sein de l'œuvre, il accorde une essence nouvelle au rebus en lui permettant de ne plus être un simple échec de l'objet.
Si Bataille parle
« de chute de l'objet », Dagognet affirme qu'ils aspirent tous au même processus d'abandon dès que l'image s'éloigne de son idéal.
« L'objet dépend tellement de l'image qu'il nous renvoie que dès que son image cesse et que nous n'en usons plus, il devient un déchet, un débris, une loque, ce qui signe sa pauvreté. » Comme pour retrouver une signification perdue aux déchets, l'artiste leur permet d'exister non seulement au travers de formes nouvelles, mais aussi de fonctions et de symboliques lourdes de sens et d'interrogations.
L'objet ainsi recréé, devient un élément véritablement accompli, pour la mémoire des matières dont il est composé, sa réinsertion dans un nouveau cycle, mais surtout pour le message qu'il délivre. L'objectif étant bel et bien d'inviter le spectateur à une prise de conscience ou une interrogation, c'est au travers de la mise en scène de ses objets que le travail va pouvoir enfin opérer
Ce discours social et contemporain naît au cœur d'une mise en scène ultra narrative et face à un récit à la fois tragique et sarcastique, le spectateur n'a d'autre choix que de se confronter avec les symboles et les images que sous entendent les installations de Régis-R. l'exagération des dimensions des œuvres renforce la volonté de l'artiste à déclencher ce choc.
Le travail de Régis-R ne consiste pas seulement à accommoder nos restes, il permet aux déchets de s'accomplir en nourrissant ses interrogations sociales. Il nous met face à nos propres responsabilités et nous invite à prendre conscience des enjeux de notre existence.
INFORMATIONS & CONTACTS
Romain Tichit / YIA – Young International Artists
www.yia-artfair.com / +33(0)6.10.61.95.70 / romaintichit@gmail.com