Le Musée d'Art Contemporain de Lyon organise du 24 février au 15 juillet 2012 une rétrospective de l'oeuvre de Robert Combas, enfant turbulent de la scène artistique dont la carrière a quelque été en dents de scie durant ces dernières années.
Cet événement est destiné à coup sûr à remettre sur les rails cet électron libre qui a eu le tort de produire des toiles à profusion et de se fâcher souvent avec certains galeristes et critiques, ce qui l'a empêché de connaître le succès qu'il méritait sur la scène internationale.
Aucun doute que cette rétrospective fera un grand bien à cet artiste dont la cote a stagné après avoir connu il y a quelques années des sommets dans les ventes aux enchères pour se retrouver aujourd'hui en concurrence avec les artistes du "Street Art" qui ont maintenant le vent en poupe.
Ce poète de l'art brut au surmoi dimensionné mais au talent indéniable a souvent péché par excès de gourmandise à travers la production d'une énome quantité d'oeuvres souvent inégales alors que d'autres plus abouties, sont incontestablement de véritables chefs d'oeuvre.
Combas a pourtant la faculté d'être un fabuleux raconteur d'histoires mises en scène avec un humour débridé dans une explosion de couleurs joyeuses et ce, avec un merveilleux sens du rythme qu'il a acquis à travers sa passion de la musique ainsi que sa faculté à traduire avec son pinceau virevoltant des mots inventés ou souvent empruntés à l'argot. Le problème avec cet artiste débordant d'imagination est qu'il a longtemps cultivé un côté anar et exprimé des colères qui l'ont quelque peu desservi mais avec l'âge, ce chantre de la peinture lyrique a fini par s'assagir avec l'espoir de rebondir grâce à cette rétrospective bien venue. Il pourra y parvenir à condition de bien s'entourer et de ne plus succomber aux flatteries de pseudo admirateurs qui en venant l'encenser dans son atelier ne pensaient en fait qu'à spéculer sur son nom en repartant avec des oeuvres acquises à bon compte.
A.D