Le
Centre Pompidou présente du 7 mars au 18 juin 2012 une exposition titrée
« Matisse, paires et séries » consacrée à ce peintre du Nord tombé
amoureux de la Côte d'Azur pour faire chanter sa lumière et ses couleurs sur la
toile.
Matisse
ne naquit pas peintre, il le devint par hasard, à force d'obstination et de passion en se
perfectionnant sans cesse pour trouver de nouvelles formulations en peinture et
devenir ainsi l'un des rares artistes français acclamés à l'étranger.
Et
pourtant, il ne fut pas vraiment un avant-gardiste en se contentant de flirter
avec le Fauvisme puis avec le Cubisme et l'Abstraction en s'attachant plutôt à répéter
des thèmes pour les transformer au gré de sa palette à travers une profonde
réflexion sur le propos de son art.
Fort en
thème, Matisse fut un génie de la version, dira-t-on de cet artiste emporté sans
cesse par ses questionnements ainsi que ses remises en question pour aller
inlassablement au-delà de lui-même.
On a
ainsi l'impression que Matisse fut constamment en proie au doute, lui qui ne se
consacra à la peinture que sur le tard après une crise d'appendicite qui
le conduisit durant sa convalescence à dessiner pour décider alors d'entamer une
carrière d'artiste.
Ses débuts
furent difficiles puisqu'il échoua à être admis aux Beaux-Arts avant de
bénéficier de l'appui de Gustave Moreau pour assister aux cours en tant
qu'auditeur libre en ne réussissant finalement le concours d'entrée qu'à 25 ans.
Il eut
néanmoins la chance d'avoir des amis nommés Rouault, Signac, Derain ou Marquet
pour échanger des idées avec ceux-ci et trouver progressivement sa voie, en empruntant brièvement celle du
Fauvisme pour dompter la couleur avant de jongler un temps avec les formes du
Cubisme sans y adhérer pleinement pour aller vers une peinture traduisant le
réel d'une manière poétique à travers sa fascination pour la lumière baignant la
ville de Nice où il s'installa.
Tel un musicien, Matisse fit progressivement des
variations en finissant par se transformer en compositeur accompli pour repousser sans arrêt
ses limites et créer des symphonies colorées avec son pinceau avant d'avoir l'idée géniale de découper des papiers pour réaliser de véritables ballets picturaux avec l'envie
de faire du rêve une réalité.