Le Musée d'Orsay présente jusqu'au 1er juillet 2012 une exposition intitulée "Degas et le Nu", la première grande manifestation consacrée à Edgar Degas (1834-1917), un des plus grands peintres français de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle.
Ce sont plus de 170 oeuvres, dont une quarantaine de tableaux et des sculptures mais surtout des pastels et des dessins d'une étonnante beauté, que les visiteurs pourront admirer lors de cette exposition qui jette une lumière particulière sur l'oeuvre d'un artiste hors pair qui fut maître de son art mais peu aimable dans la vie au point qu'on le taxa de misanthropie mais aussi de misogynie et d'antisémitisme.
Fasciné par Ingres après avoir abandonné ses études de droit, Degas débuta sa carrière à 21 ans en copiant les maîtres de la Renaissance au Louvre avant de s'intéresser à l'univers des femmes, notamment les danseuses, les filles du peuple et les prostituées qu'il croqua à l'envi en préférant rester cloîtré dans son atelier alors que les autres artistes impressionnistes exaltaient l'art de peindre en plein air.
Solitaire, célibataire endurci au point d'être soupçonné d'avoir des penchants homosexuels, peu sociable, bougon et vindicatif, Degas fut pourtant le peintre de la femme par excellence bien qu'il n'eût que peu de considération à l'égard de la gente féminine qu'il ne représenta pas avec élégance mais plutôt crûment. Pourtant, nul autre que lui ne sut magnifier le corps féminin avec autant d'acuité et d'audace pour exhaler un côté voyeur qui pourrait faire croire que les femmes furent loin de le laisser insensible, du moins dans son subconscient.